Jamais la nostalgie n’a autant été présente dans nos vies de sériephiles. L’intégrale de Parker Lewis ne perd jamais disponible en DVD ravira à n’en pas douter toute une génération.
Quelques souvenirs épars que l’on trie comme les pièces d’un puzzle, revenant à la surface au hasard des pensées. Avoir l’envie de retrouver ces moments précieux où l’on regardait des œuvres sans les sur-interpréter et où le seul filtre était le plaisir. Se souvenir des belles choses. Et les revoir, des années après, la maturité en plus et sentir le plaisir intact, bien que l’on soit conscient des faiblesses qui nous échappaient à l’époque et dont on se moquait même éperdument. Seul importait le plaisir, l’identification, le rire, l’absurde, les curseurs poussés à l’extrême sans que nous en soyons gênés. Redécouvrir Parker Lewis ne perd jamais, une série dont l’essentiel des codes est ancrée dans les années 90, pouvait évidemment laisser craindre que notre mémoire ait embellie les choses. Et pourtant…
Des chemises aux couleurs chamarrées, une décontraction à toute épreuve, un sens de l’ironie et de la débrouillardise qui frise le génie, Parker Lewis est un cas atypique dans l’univers des séries télé. Digne descendant de Ferris Bueller, le héros du film de John Hughes (La folle journée de Ferris Bueller, 1986), Parker Lewis Can’t Lose débarque sur Fox en septembre 1990 (deux ans plus tard en France sur TF1) et conte les histoires d’une bande de copains qui étudient au lycée de Santo Domingo. Au-delà du trio composé de Parker Lewis et de ses deux meilleurs amis, Mikey Randall et Jerry Steiner (Corin Nemec, Billy Jayne et Troy Slaten à l’aise dans leurs Converse et dont l’association fonctionne au quart de tour), on y découvre également Larry Kubiak l’athlète décérébré du lycée (Abraham Benrubi vu aussi dans Urgences), Shelly, la sœur cadette machiavélique de Parker, Mlle Russo, (Melanie Chartoff délicieusement démoniaque), l’ignoble surveillante générale qui a juré de virer Parker du lycée ainsi que Frank Lemmer étudiant et bras droit de Musso. En trois saisons et 73 épisodes, Parker Lewis ne perd jamais a imposé des codes visuels et formels qui ont fortement posés leurs empreintes sur les comédies qui lui succédèrent dans les années 90 et 2000 à l’instar des Malcom in the Middle, Scrubs ou Community.
Créée par Clyde Philips (Dexter, Nurse Jackie et très récemment Feed the Beast) et Lon Diamond, Parker Lewis ne perd jamais se singularise par une narration qui fait irrésistiblement penser aux cartoons avec ses plans surprenants, ses mouvements de caméra en biais, ses effets visuels et sonores, son inventivité visuelle et son incontournable voix off qui impulse le rythme d’une série certes ancrée dans son époque mais qui affiche encore une modernité et un humour absolument réjouissant avec ses running gags et ses répliques récurrentes (« Aucun problème », « Synchronisation des montres »). En brisant le quatrième mur et en nous prenant constamment à témoin, la série nous prend délicieusement dans sa toile et l’on s’y love avec plaisir. Certes c’est vintage, coloré et ébouriffant mais ça démontre d’un tel amour pour son époque et ses marottes qu’on ne peut qu’y succomber à nouveau.
Parker Lewis ne perd jamais Intégrale dispo chez Condor Entertainment et Showshank Films