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L’UNEF au cœur d’un scandale d’agressions sexuelles

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Dans les colonnes du journal Libération ce matin, plusieurs anciennes membres du syndicat étudiant UNEF (Union nationale des étudiants français) ont témoigné d’agressions sexuelles, de viols et de propositions insistantes, entre 2007 et 2015.

Ces nouveaux témoignages font écho à la tribune de 83 femmes anciennes adhérentes de l’UNEF, qui en novembre dernier avait dénoncé les violences sexuelles au sein du syndicat proche du PS.

La fête de l’Humanité, le théâtre d’agressions

Au sein des différents témoignages qui ont été recueillis par Libé au cours d’une longue et difficile enquête, on peut lire celui de Laurie (le prénom a été changé). Laurie a porté plainte contre un certain Grégoire T., alors membre de la direction du syndicat. Après avoir tenté de résister à ses différents assauts, Laurie a décidé de se laisser faire, n’arrivant pas à l’empêcher de la toucher. « Il commence à me déshabiller. J’essaye de le repousser, de lui dire que je ne veux pas, mais je n’ai plus de force. A ce moment-là, je me sens comme une poupée, sans vie. Il me viole. Il n’y a pas d’autres mots ». Grégoire T. lui a une autre version des faits et assure que sa partenaire était consentante, et que la relation s’est déroulée sans contrainte. D’autres témoignages de relations contraintes avec le même hommes furent recueillis par Libé. A la suite de ces relations, Laurie a porté plainte.

À lire aussi : Qui est William Martinet, le président de l’UNEF?

 « Un terrain de chasse sexuelle »

Jean-Baptiste Prévost, ancien conseiller parlementaire, prend la présidence du syndicat en 2007. C’est alors un syndicat où la devise est : « Les hommes pensent, les femmes organisent. » Certaines pratiques machistes et sexistes continuent d’avoir libre-cours et sont légitimées. Elodie Le Moigne, ancienne président de l’Unef à Paris-XIII, décrit un syndicat où les présidents de sections infligeaient des pressions aux filles. « Les week-ends régionaux de formation, c’était le supermarché. […] On sentait la pression des présidents de section locale et des membres du bureau national pour récupérer les numéros ou les adresses des militantes. Ils agissaient pour eux ou pour le compte du président national. ».

Laurie et Elodie Le Moigne ne sont pas les seules à avoir témoigné. Il y a bien d’autres témoignages de jeunes femmes harcelées, et agressées au sein du syndicat. Peut-être ces témoignages permettront-ils de lever la chape de plomb qui régnait sur ce sujet à l’UNEF jusqu’ici.

 

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