Selon les autorités, près de 20 000 personnes auraient manifesté en France ce mercredi 14 juillet contre la mise en place du pass sanitaire. À Paris, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre en fin d’après-midi.
Le « pass de la honte » ?
C’est l’une des appellations données par les internautes au pass sanitaire ‘nouvelle version’ annoncé par Emmanuel Macron ce lundi 12 juillet. Une mesure jugée liberticide par les manifestants, qui dénoncent la suppression des libertés individuelles des personnes non-vaccinées et l’instauration progressive d’une « dictature sanitaire », rapporte France Bleu.
En effet, comme l’indique le site du gouvernement, le pass sanitaire sera étendu aux lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes à partir du 21 juillet 2021. Ce pass sera également exigé dans les lieux de restauration, les centres commerciaux, les établissements médicaux et les moyens de transports (avions, trains et bus) à l’occasion de trajets longs à partir du 9 août. S’il est possible d’obtenir un pass sanitaire grâce à un test PCR négatif de moins de 48h ou un test sérologique de moins de 6 mois témoignant du rétablissement du Covid-19, la vaccination demeure aujourd’hui l’option la moins contraignante et la plus efficace pour obtenir ce pass de manière durable. Si plus de 2 millions de français ont déjà pris rendez-vous sur la plateforme Doctolib depuis l’allocution du président afin de se faire vacciner, beaucoup d’autres n’ont pas manqué de témoigner leur colère face aux annonces d’Emmanuel Macron. Ainsi, bon nombre des manifestants dénoncent la façon dont le gouvernement aurait rendu la vaccination non pas obligatoire mais indispensable pour toutes celles et ceux désirant profiter des lieux publics dans les mois à venir.
Plus largement, la mise en place de la vaccination obligatoire pour les soignants et le personnels des établissements recevant du public ainsi que l’annonce des sanctions encourues en cas de refus d’appliquer les consignes du gouvernement font également partie des mesures dénoncées par les manifestants. En effet, les professionnels refusant de contrôler le pass sanitaire à l’entrée de leur établissement risqueront jusqu’à 45 000€ d’amende, tandis que les soignants refusant la vaccination pourront être suspendus, voire licenciés s’ils n’ont pas été vaccinés dans les deux mois suivant leur suspension, rapporte France bleu.
Une manifestation contre la « dictature sanitaire » d’Emmanuel Macron
Les manifestations en opposition aux nouvelles mesures du gouvernement ont pris place ce mercredi 14 juillet dans une vingtaine de villes en France. À Paris, les manifestants se sont réunis près de la place de Clichy à 15h avant de rejoindre le cortège des Gilets Jaunes — parti de la place de la République à la même heure — quelques heures plus tard. Cette manifestation, qui a réunit près de 20 000 personnes dans tout le pays, ne comptait pas seulement des « anti-vax » affirmés, mais aussi des professeurs, des soignants, des restaurateurs et d’autres personnes plus réticentes à la vaccination et à la mise en place d’un pass sanitaire d’une telle ampleur.
Une manifestation d’autant plus symbolique qu’elle s’est tenue le 14 juillet, jour de fête nationale célébrant la prise de la Bastille et la fin de la monarchie absolue en France. Les images relayées par les médias laissent ainsi voir des manifestants habillés aux couleurs du drapeau français entonner « Liberté ! Liberté ! » à travers les rues de la capitale.
Si la manifestation s’est déroulée sans heurts durant les premières heures, les forces de police ont cependant dû intervenir en fin d’après-midi au niveau du boulevard Saint-Martin afin de disperser les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène.
En parallèle, d’autres affrontements auraient éclaté à Lyon et à Annecy, rapporte CNEWS.
Mise en place d’un isolement de 10 jours pour les nouveaux cas
Autre mesure qui risque de susciter la polémique d’ici les prochains jours : la mise en place d’un confinement obligatoire de 10 jours pour toutes les nouveaux cas testés positifs au Covid-19. Ces personnes devraient alors recevoir un arrêté préfectoral précisant les consignes à respecter durant l’entièreté de leur période d’isolement. Comme le rapporte France Info, les forces de police seraient également habilitées à effectuer des contrôles aléatoires afin de vérifier que les personnes contaminées respectent bien la quarantaine imposée par le gouvernement.