La bande dessinée : un acte politique ?
« Disons que je suis le monstre de Frankenstein, et que je cherche mon créateur. »
X-Men : Le commencement, Erik Lehnsherr / Magneto.
Tantôt satirique, comique, tragique, mêlant réalité et fiction, la bande dessinée permet d’illustrer des passages de l’Histoire. Qu’elle soit au premier plan comme dans Murena de Delaby ou qu’elle serve de toile de fond comme pour la série Sambre de Yslaire, les faits historiques permettent d’ancrer l’œuvre dans le réel. Comme toute œuvre d’art, la bande dessinée est soumise à la subjectivité de son auteur, et c’est grâce à des travaux de recherches qu’elle a pu devenir témoin d’une époque.
Cette semaine, nous sommes allés voir l’exposition « Shoah et bande dessinée », qui se tient jusqu’au 30 octobre 2017 au Mémorial de la Shoah, dans le 4ème à Paris.
Comment l’Holocauste a été représenté par le 9e art ? Est-ce un moyen d’enseignement et de toucher un public plus large ? La Bande Dessinée est-elle un acte politique ?
Pour répondre à ces questions, nous avons reçu Didier Pasamonik, acteur majeur de la bande dessinée, éditeur, directeur de collection, journaliste, mais aussi un des commissaires de l’exposition Shoah et bande dessinée.
« Le vrai problème a été comment aménager l’espace au Mémorial, car il y a des centaines d’œuvres qui racontent la Shoah. Et à partir des années 1970, il y a eu une véritable explosion créative, et donc encore plus d’oeuvres. »
« Les premières représentations datent de 1942, et viennent de gens qui sont allés dans les camps ou qui y sont morts. »
« Les derniers témoins de la Shoah seront bientôt tous partis, donc la mémoire de la Shoah restera dans les mains des créateurs. Une des raisons pour laquelle la BD illustre très bien le sujet de la Shoah ? Les auteurs sont brillants. »
« La plupart des grands auteurs de BD américains sont d’origine juive. Tous ces gens ont vécu en direct le drame qui est arrivé aux juifs européens : à travers leurs super-héros, on voit leur judéité. Par exemple, Superman vient d’une planète qui a été détruite et ses parents ont un nom hébreu. »
« Il faut attendre les années 80 pour que le grand réalisateur des X-men fasse de Magneto un rescapé d’Auschwitz. »
« Même quand une BD est historique, il faut toujours chercher la petite bête. Il y a toujours des histoires dans l’Histoire. Il faut toujours une lecture critique même pour les BD où on rit ».
Pour aller plus loin :
[cbtabs] [cbtab title= »Shoah et Bande Dessinée »]
Site de l’exposition au mémorial de la Shoah[/cbtab]
[cbtab title= »Pauses Musicales »]
Studio Killers — Who Is in Your Heart Now
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Avec dans cette émission :
Marguerite de Rodellec : Rédactrice en chef / Animatrice
Caty Reneaux : Community Manager / Au plateau
Adrien Chaix : Chroniqueur
Zacharie Gautier : Réalisation en régie
Pierre Badie : Montage
Article écrit par Marguerite de Rodellec et mis en page par Caty Reneaux