De célébration à vitrine internationale, le 9 mai est utilisé par Poutine comme une démonstration de puissance.
Tous les 9 mai, la fête est à son comble en Russie. La célébration de la victoire face à l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale est rythmée par un défilé et un discours du Président russe. Mais deux mois et demi après l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, cet évènement participe à l’exhibition de la puissance du Kremlin.
Une vitrine de la puissance russe
Les festivités commencent par un important défilé. Avec un défilé démesuré de chars et d’avions militaires, Vladimir Poutine veut prouver les capacités de la Russie à assumer ses menaces. À bord de l‘Iliouchine II-80, autrement dit « l’avion de l’apocalypse », le chef du Kremlin remet en avant la possibilité d’une guerre nucléaire.
Cette célébration permet d’asseoir la domination du Président russe, ainsi que son contrôle sur la population. Une façon d’unifier la société russe et de renforcer le patriotisme et la propagande dans le pays.
Un discours décisif
La journée se poursuit avec le discours tant attendu de Vladimir Poutine. Entre terreur et imprécision, le Président russe laisse flotter la menace d’une déclaration de guerre officielle à l’Ukraine. Selon les services de renseignement américains et britanniques, ce discours tracera les lignes de la suite du conflit russo-ukrainien, avec une imminente déclaration de guerre.
La victoire sera à nous en Ukraine comme en 1945
Vladimir Poutine
En passant « d’opération spéciale » à « guerre », le chef du Kremlin s’offre un maximum de moyens. L’État de guerre pourrait être annoncé ainsi que la Loi Martiale et un basculement du pays dans une économie de guerre. Ce qui permettrait un recrutement massif des conscrits, étant donné le manque d’effectifs russes en Ukraine. Sans oublier la mise en place de l’article 4 de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), fondé en 2002. Une sorte d’Otan régional qui assure l’assistance militaire entre la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et l’Arménie en cas d’attaque.