En septembre, des révélations du Washington Post sur la possible collusion entre le président Donald Trump et l’Ukraine mène Nancy Pelosi, cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, à ouvrir une enquête dans le but d’un impeachment. C’est à dire la destitution d’un haut fonctionnaire en droit anglo-saxon. La nouvelle est tombée hier, la mesure d’impeachment n’aura pas lieu.
Des coups bas dans la lutte électorale
Joe Biden, ancien vice-président sous l’administration Obama, est un candidat sérieux pour la course à la maison blanche. Cela ne plaît pas à Donald Trump.
En septembre dernier, le Wall Street Journal nous rapporte une discussion entre le président Ukrainien alors fraîchement élu et celui des Etats Unis. Quelques jours avant, le Washington Post avait également fait part de conversation entre les deux. Dans cette dernière, Trump aurait demandé à son homologue de lancer des enquêtes. Les cibles? Hunter Biden, qui travaillait en 2014 pour un groupe gazier ukrainien, ses proches et surtout son père, Joe. Le but de cette demande étant de trouver de quoi déstabiliser le candidat durant la période électorale.
Dans le but de forcer l’Ukraine à coopérer, Trump aurait même été jusqu’à suspendre une aide militaire. En effet, des membres de l’administration Trump ont confié à de nombreux journaux qu’il utilisait cette aide comme moyen de pression. C’est donc 391 milliard de dollars qui servaient le chantage du président. Le Congrès a heureusement débloqué les fonds.
Suite aux révélations dans les journaux de ces événements, les démocrates ne pouvaient rester sans rien faire. C’est pour cela que le 24 septembre, une enquête pour impeachment est lancée.
Le président américain s’est tout de même exprimé sur le sujet. Pour lui toute la situation n’est qu’une vaste chasse aux sorcières. Il dément tous les faits et accuse, comme à son habitude, démocrates et journalistes de colporter des « Fake News ».
Le déroulement du procès historique
Seul 3 présidents américains ont vu une mesure d’impeachment. Andrew Johnson, Bill Clinton et maintenant Donald Trump. Si ce n’est pas par sa clairvoyance, il aura au moins su marquer l’histoire d’une façon ou d’une autre.
Le « Chief Justice », John Roberts, est la personne qui a la lourde charge de présider le procès, c’est l’équivalent d’un juge pour le Sénat
Le 18 janvier, l’attaque démocrate fait parvenir à la cour un manuscrit de plus de 100 pages expliquant toutes les raisons ayant menée jusqu’à l’impeachment. Le 20 du même mois, la défense fait de même pour expliquer que l’impeachment n’a pas lieu d’être.
Le procès s’est déroulé en 4 parties principales. Dans un premier temps, les avocats avaient 24 heures reparties sur 3 jours (2 initialement) pour s’exprimer devant les élus. Puis, suivaient 16 heures de question/réponse ainsi que 4 heures de débat. Finalement, le vote pour savoir si le président sera oui ou non destitué.
Pas d’impeachment pour Trump
La première étape du procès commençait le 22 janvier et pris fin avec un verdict final le 5 février. Deux chefs d’inculpations sont retenu à l’encontre du président. Le premier pour abus de pourvoir, à cause de son blocage des fonds Ukrainien dans le but d’obtenir des informations contre un adversaire politique. Le second pour obstruction au congrès.
A la suite de ce procès et après des mois de démarche. Donald Trump est déclaré non-coupable pour les deux chefs d’inculpations qui étaient retenu contre lui. Quant au vote sur les 100 sénateurs démocrates et républicains, 48 l’ont dit coupable d’abus de pourvoir et 47 d’obstruction. Le président était donc très loin de la majorité des deux tiers qu’il aurait fallu pour déclencher la procédure de destitution.
Tout les républicains ont bien sûr voté en faveur de leur représentant. Tous sauf Mitt Romney, ancien candidat à la présidentielle qui lui a voté contre pour le premier chef d’inculpation.
Les Etats Unis conserveront donc leur président du moins au moins jusqu’à la fin de son mandat. Cette mesure de destitution, bien qu’elle ne soit pas allée au bout, montre que l’exécutif a toujours un pouvoir sur les présidents. Elle rappelle également qu’on ne peut pas en faire qu’à sa tête lorsque l’on dirige la première puissance mondiale.