La famille, le sapin, les cadeaux, le bon dîner… Les téléfilms de Noël nous rappellent la féérie de notre enfance et nous rassemblent au coin du feu.
La prière collective pour célébrer la naissance du Christ est parfois une histoire oubliée, voir inconnue, derrière l’image de Noël, créé depuis des lustres par les américains. A commencer par ces films de Noël qui prônent plus la consommation et l’importance de la famille que des valeurs religieuses. Mais d’où vient l’explosion de ces « Feel good movie » à cette période de l’année si importante ?
Des films très rentables
Les « Christmas movies » sont une véritable tradition aux États Unis. Ces films sont une mine d’or pour les exploitants qui ne cessent d’avoir des meilleures audiences d’année en année. Noël au même titre que Thanksgiving ou Halloween, est une fête avant tout commerciale aux États Unis. Quand on sait que c’est une campagne de publicité de Coca Cola qui a inventé le Père Noël, ça recadre les choses. Malgré un but d’incitation à la consommation, il faut reconnaîtrez que les américains sont très forts pour nous embarquer dans un univers et le décliner de plein de manières, c’est clairement le cas avec Noël.
Dans les années 1990, les « Christmas movies » sont même allés jusque dans les salles de cinéma et ont connu des succès planétaires. On retient par exemple, Maman j’ai raté l’avion sorti en 1990 (286 millions de recettes), ou encore Le Grinch (2000) avec Jim Carrey (260 millions de dollars). Mais c’est en réalité au coeur des foyers, dans le salon des familles que cette industrie rapporte le plus. Il s’agit bien sûr des téléfilms. Aux États Unis il existe deux chaines uniquement dédiées aux films de Noël, ce sont les chaines Hallmark et Lifetime. Hallmark domine avec pas moins de 23 nouveaux films produits sur Noel en 2020 et un catalogue de plus de 150 films. Elle a attiré 85 millions de spectateurs en deux mois sur l’hiver précédent. Ce qui a même poussé la chaine a diffusé ces films de Noel en plein mois de Juillet , contre toute attente le succès est également au rendez-vous. Lifetime quant à elle est une chaine plus ancienne qui vise un public plutôt féminin, avec des scénarios encore plus stéréotypés.
Enfin si ces films sont si rentables c’est pour plusieurs raisons. Premièrement, ils nécessitent que peu de dépenses par rapport aux productions hollywoodiennes (pas de d’effets spéciaux ou de cascades, décors prévisibles etc..). Deuxièmement ces films à « petit » budget (environ 2 millions de dollars) se font en peu de temps, 2 ou 3 semaines en moyenne, c’est donc un tournage court. Ces chaines commencent à diffuser ces films de Noel des le mois d’octobre. Pour la chaine Lifetime, ces films sont diffusés 24h sur 24, plus de 60 millions de spectateurs ont été attirés la saison dernière. En France on peut retrouver ces téléfilms américains sur les chaines TF1 et M6. Sur TF1, on peut déjà en visionner depuis le 24 octobre !
Une empreinte culturelle et sociologique
Plusieurs raisons expliquent le succès de ces téléfilms et leur ancrage progressif dans la société. Tout d’abord il ya ce qu’on appelle l’effet « cocooning » dû à la météo souvent difficile en cette période qui nous incite à rester chez nous. Deuxièmement les téléfilms de Noël véhiculent de bonnes valeurs. Ce sont majoritairement les valeurs de la famille, des valeurs de partage, avec de l’humour jamais grinçant, mais plutôt consensuel. « Il y a des scènes incontournables : acheter un sapin de Noël, emballer des cadeaux, cuisiner, se réunir en famille… Tout ce qui peut être assimilé aux traditions », analyse Randy Pope, vice-président de la programmation de Hallmark Channel au Wall Street Journal.
Ces téléfilms de Noël ont donc une fonction sociale évidente, c’est un moyen de rassembler les familles et les amis devant un film au ton léger et porteur d’ondes positives. Un « Feel good movie » propre à une période de joie et de rassemblement familial en un mot. C’est aussi la nostalgie d’une période féérique que l’on désire partager avec nos enfants, nos proches, nos amis. Peut-être que ces fictions largement étrangères (États-Unis, Canada, Allemagne), au succès retentissant, vont un jour influencer les français à produire leurs propres téléfilms de Noël ? Ce serait amusant, pour l’instant laissons faire les américains, ils excellent dans le genre…