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D’où vient le slogan « All Eyes on Rafah » ?

Rafah est le théâtre des frappes israéliennes. Depuis lundi 27 juin, une image circule sur Instagram avec un slogan poignant : All Eyes on Rafah.

C’est impossible de ne pas l’avoir vu. Depuis lundi, l’image fait le tour des réseaux sociaux. Un vaste camp de réfugiés dans une plaine désertique. Dans celui-ci, des milliers de tentes laissent apparaître « All Eyes on Rafah« , traduit par « Tous les regards sur Rafah« . « All Eyes on Rafah » prend de l’ampleur depuis sa première publication. Ce slogan est aussi explicite qu’il le laisse paraitre. C’est un appel à la sensibilisation autour des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Postée initialement en story sur Instagram, de nombreuses personnalités publiques ont souhaité sensibiliser leurs communautés en la repartageant. Parmi eux, Bella Hadid, Ousman Dembélé, Lena Situation ou Marcus Thuram (…) En deux jours, le post a été relayé plus de 40 millions de fois sur Instagram. Il présente aussi près d’un million de « tweets » sur X. Un slogan qui rappelle celui des attaques contre le journal Charlie Hebdo, « Je suis Charlie« .

Des attaques israéliennes vers « All Eyes on Rafah »

L’image apparait après 8 mois de conflit pour inviter le monde à ne pas détourner le regard. Ce miroir fait écho au bombardement de dimanche par l’armée israélienne d’un camp de déplacés à Rafah. 45 morts ont été déplorés. Une frappe qui a provoqué de vives réactions internationales. Par ailleurs, deux jours après cette nouvelle tragédie, le Tsahal a poursuit son offensive en frappant de nouveau un camp de déplacés. Cette attaque ajoute 21 noms à la liste des personnes mortes dans les attaques d’Israël. Ces événements interviennent moins d’une semaine après que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d’arrêter immédiatement son offensive militaire à Rafah. Certes, l’image ne représente pas la violence qui se produit sur le terrain mais elle fait fortement résonner l’ambiance qui y règne.

Un expéditeur identifié

Au lendemain de l’attaque israélienne qui a fait 45 morts, et plusieurs dizaines de blessés, la publication a vu le jour sur Instagram. En réalité, son premier relayeur s’identifie sous le nom de « @shahv4012 ». Ce compte, qui cumule actuellement 30,3K abonnés, a relayé de nombreuses autres stories, parfois très hostiles à Israël. Le compte secondaire, identifié dans sa description, renvoie vers un utilisateur malaisien qui se focalise sur la photographie. Sur le réseau social, « Ajout perso », permet de partager une image depuis son propre compte tout en permettant à son auteur initial de savoir quels internautes l’ont partagée.

Le slogan d’un représentant de l’OMS

Si cette illustration a été générée par une intelligence artificielle, et publiée par @shahv4012, le slogan, lui, a un auteur différent. « All Eyes on Rafah » est issu d’un commentaire de Rick Peeperkorn, le directeur du bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des territoires palestiniens occupés. « Tous les regards sont tournés vers Rafah », avait-il annoncé en février. Cette déclaration, il l’a fait lors d’un point presse pour décrire la situation dans la région, quelques jours après que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait demandé à l’armée un plan « d’évacuation » des civils de Rafah.

Les réseaux sociaux, terre de conflits

Après la diffusion massive de cette image, d’autres internautes ont réagi. Ils publiaient eux aussi des images générées par l’intelligence artificielle. Mais la prolifération de contenus créés par IA pose un défi important pour les réseaux sociaux, en raison des risques de désinformation et de manipulation d’images. Meta avait même annoncé que dès mai, tous les contenus générés par une intelligence artificielle seront étiquetés de la mention « Made by AI ». Une déclaration qui n’a pas été appliquée sur ces images, tandis qu’elles traitent un sujet assez controversé.

Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, la situation à Gaza suscite aussi de nombreuses campagnes en ligne. L’opération « blockout« , par exemple, vise à boycotter les personnalités qui choisissent de ne pas prendre position sur cette situation.

À lire aussi : Comment fonctionne la Cour pénale internationale ?

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