Lancée en octobre dernier aux Etats-Unis, Dracula tire son épingle du jeu des séries en revisitant l’indémodable thème du vampire.
A peine le titre lu, que déjà on frissonne. La nouvelle série de NBC, diffusée pour la première fois en octobre dernier, tente d’exploiter un thème déjà vu et revu. Avec Vampire Diaries, Being Human ou True Blood, on voyait mal, jusqu’alors, quelle serait la place d’une nouvelle série sur le sujet. Mais Dracula réussit là ou toutes ont échoué. Car ces productions, à trop s’éparpiller, à trop vouloir intégrer aux scénarios des créatures mythiques et farfelues comme les fées, sorcières ou autres trolls, noyaient leur audimat dans un océan de mythes en tous genres. Ici, aucune dérive : l’intrigue est centrée sur le personnage de Nosferatu, alias Dracula, réveillé par un professeur Van Helsing au dessein vengeur. Ce bon docteur, comme son nouvel ami revenu d’outre-tombe, a été abusé par l’Ordre du dragon, cette organisation criminelle aux moyens illimités. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, et Dracula deviendra Alexander Grayson, un homme d’affaires aux dents longues venu faire fortune dans le Londres de l’époque Victorienne. L’illusion entretenue, Grayson en profitera pour préparer sa riposte, une de celles qu’on oublie pas.
Ce scénario, simple et palpitant, jouit aussi d’un casting de rêve. On mentionnera bien sur Jonathan Rhys Meyers, indétrônable en Henri VII dans Les Tudors. A ses côtés, des acteurs aux palmarès moins fournis, mais néanmoins convaincants. C’est le cas, par exemple, de Thomas Kretschman, alias docteur Van Helsing. Aperçu dans Le pianiste, King Kong ou encore Stalingrad, l’acteur de 51 ans joue à merveille son personnage controversé de scientifique brillant mais aveuglé par une vengeance qui tarde à venir. Et si la série se veut destinée à un public plus aguerri que les productions du même genre, elle n’échappe cependant pas à l’histoire d’amour inhérente aux contes de vampires. Dans le rôle de l’être aimé, justement, Jessica De Gouw. Convaincante en jeune fille candide, l’actrice au visage enchanteur joue Mina Murray, dont Grayson s’éprend très tôt dans l’intrigue, la belle ressemblant trait pour trait à la défunte amante du vampire.
A noter enfin que la série, qui devait initialement être prolongée, s’est d’ores et déjà arrêtée, la faute à une audience en berne aux Etats-Unis.