L’économie de la France enregistre un rebond de +0,6% au premier trimestre de l’année 2015. Voilà ce qu’annonçait mercredi 13 mai l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). De quoi rendre Matignon plutôt fier et redonner de l’espoir aux français. Mais ne crions pas victoire trop vite et restons prudent car certains domaines sont encore bien fragiles.
Si le produit intérieur brut (PIB) de la France a augmenté c’est surtout parce que beaucoup de facteurs extérieurs nous ont porté.
Le pouvoir d’achat en hausse
Dans ce +0,6% du PIB français se trouve principalement la baisse de l’euro, la chute des prix du pétrole et surtout l’augmentation de la consommation. En effet, de janvier à mars 2015, les français ont beaucoup plus dépensé que pendant le dernier trimestre de 2014 (leurs dépenses se sont accélérées de +0,8% contre +0,1% au trimestre dernier). Le pouvoir d’achat des français a donc augmenté et, par conséquent, ils ont d’avantage consommé et dépensé. Etonnement, ce sont des voitures que les français ont beaucoup acheté ce trimestre !
Cette hausse du pouvoir d’achat s’explique par la baisse du pétrole. Les industriels sont d’ailleurs les premiers à se réjouir de cette chute des prix du baril. Selon l’Insee, leurs perspectives d’exportation n’ont jamais été aussi élevées depuis 15 ans.
Mais cette reprise reste cependant fragile, puisque les prix du pétrole et de l’euro face au dollar commencent déjà à remonter.
Le secteur de la construction et de l’industrie à l’écart
Bien que l’économie française ait rebondit à la fin du premier trimestre 2015, le secteur marchand de son côté souffre, avec au total 13 500 postes détruits depuis janvier (selon les chiffres provisoires de l’Insee). Des suppressions d’emploi qui concernent principalement l’industrie et la construction.
L’investissement lui non plus n’est pas très en forme puisqu’il enregistre une baisse de -0,2%. Les ménages ont du mal à investir le logement, et les entreprises également ne parviennent pas à investir suffisamment. «Les entreprises n’investissent pas, que ce soit dans les matériels mais également dans les formations. C’est très inquiétant, parce que la crise actuelle de l’emploi est avant tout une crise de la qualification», affirme l’économiste Jean-Paul Betbèze.
Le gouvernement a d’ailleurs annoncé qu’il mettrait en place des mesures pour inciter les entreprises à investir.
Cela faisait donc presque deux ans que la France n’avait pas enregistré un si bon chiffre de croissance. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics, confiait ce matin sur BFM TV que l’objectif de Matignon serait d’atteindre plus de 1% pour l’année 2015. Le ministre est très optimiste alors que la Banque de France de son côté estime une croissance de 0,3% pour le deuxième trimestre.