Fairy Tail à peine fini, voilà que Mashima revient, plus fringant que jamais avec Edens Zero, nouvelle série fleurant bon le shōnen à 3000 parsecs à la ronde. Les éditions Pika se sont empressées de sortir ce nouveau titre dans la foulée du précédent, espérant garder le même public. Edens Zero, Fairy Tail 2.0 ? On prend les mêmes et on recommence ?
Pas tout à fait. Si effectivement Edens Zero a quelques similitudes tant scénaristiques que visuelles avec Fairy Tail, il ne suit pourtant pas la même route. Remettons dans le contexte. L’héroïne est une youtubeuse (B-Cubeuse) du futur appelée Rebecca. Accompagnée de son chat Robot Happy (oui, c’est le même mais en mecha) elle écume la galaxie à la recherche de jolies choses à filmer pour séduire l’audience de sa chaîne. Hé oui, la galaxie, car Edens Zero est un titre de science fantasy. C’est lors d’une de ses pérégrinations qu’elle atterrira sur la planète Granbell, un lieu rempli d’automates et d’un seul être humain, tenu dans l’ignorance du monde extérieur : Shiki. On vous épargne les détails, mais Shiki va rejoindre Rebecca dans son vaisseau spatial et partir à la conquête des étoiles. Mais pour ça il faudra courir mille dangers, braver l’espace et le temps, affronter des pirates et des mercenaires galactiques. Bref, l’aventure aux confins du cosmos.
Groovin’ Magic
S’il y a quelque chose qui frappe au premier abord, ce sont bien entendu les personnages et les situations. Un simili-Natsu et une copie conforme de Lucy et son chat bleu qui se rencontrent totalement par hasard. Un héros à la recherche de son passé. Une simili-Erza pirate de l’espace. Des pouvoirs magiques vaguement scientifiques. Le parallèle avec Fairy Tail est presque trop facile. On pourrait presque voir ça comme une joue tendue, mais le titre propose également ses petites différences. Déjà, exit la guilde. S’il y en a bien une dans Edens Zero, elle est loin d’être une famille chaleureuse qui se serre les coudes, mais plutôt une sorte de pôle emploi de l’espace. Pour ceux qui auraient été rebutés par le fanservice dégoulinant de Fairy Tail dans ses derniers soubresauts, Edens Zero propose quelque chose de bien mieux dosé. L’humour se veut beaucoup plus bon enfant, ce qui est déjà une nette amélioration.
Le titre a beau être un shōnen, on en viendrait presque à oublier l’action, car sa dynamique n’est pour l’heure pas dans un esprit nekketsu. Shiki a l’air fort, il est capable de manipuler la gravité à sa guise, c’est loin d’être super original (déjà plus que Natsu), mais il a surtout l’air humain. Là où Natsu tient plus du dragon que de l’homme, ici Shiki semble posséder une force qui ne le mets pas au-dessus des autres, il est puissant mais pas au point d’être un surhomme. Par ailleurs, si Mashima joue bien ses cartes, le personnage pourrait employer son pouvoir de manière plus cérébrale et être moins rentre-dedans que Natsu. À voir.
Vers l’infini et au-delà !
De plus, le titre nous plonge dans un genre rarement exploré dans le shonen, la science-fiction, et plus particulièrement le space-opera. Un concept ayant fait les beaux jours des années 70 à 80 qui, depuis, s’est un peu laissé vivoté entre deux séries de mecha historique. Tout dans Edens Zero est prétexte à l’impossible. Si dans l’espace, personne ne nous entends crier, ici c’est bien dommage, car nous serions stupéfaits face à l’imagination de l’auteur sur ce nouveau titre. Des pirates ? Check. Des voyages dans le temps ? Pas de soucis. Une entité consciente créatrice de l’univers ? Classique. Un cerisier géant qui fleurit au milieu de l’espace et envoie ses pétales à travers toute la galaxie ? Ok, là tu nous as bien eu Mashima. Edens Zero, est une invitation au voyage dans ce qu’il se fait de plus pur. Un vaisseau, un groupe de héros, et paf ! Direction les étoiles, à la découverte de tout, de rien, de l’inutile et de l’indispensable.
On ne sait pas quelle mouche à piqué Hiro Mashima pour se décider à faire une œuvre de science-fiction. Mais, si le titre réussit à fédérer la communauté de Fairy Tail autour de son aventure spatiale, il pourrait redonne un nouveau souffle au genre et c’est tout ce qu’on souhaite au genre. Ces dernières années le space-opera est timidement revenu sur le devant de la scène avec de nouveaux mangas de séries cultes comme Albator Dimension voyage ou Les Héros de la Galaxie. Edens Zero va plutôt chercher dans un Last Pretender, la complexité géopolitique en moins. Un titre qui ramène le space-opera à ses origines les plus primaires, l’exploration de l’inconnu.
C’est en tout cas ce que promettent les premiers tomes de cette nouvelle série ! Le deuxième tome d’Edens Zero, à paraître en janvier, devrait nous permettre d’y voir plus clair sur les intentions de l’auteur. Dans l’immédiat, Edens Zero offre un divertissement simple qui se laisse lire et apprécier à la hauteur de ce qu’on lui demande : faire passer le temps sans le trouver long et rêver, nous aussi, à vouloir explorer l’immensité de l’univers.