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Jean-Paul Belmondo: L’incorrigible itinéraire d’un héros magnifique pour la vie

Ce soir la 42ème Cérémonie des César rend hommage en sa présence à Jean-Paul Belmondo. Il a été et est toujours le héros de millions de spectateurs.

Cette année les César ont décidé de rendre hommage à Jean-Paul Belmondo, gueule mythique du cinéma français, monsieur tac tac badaboum, de l’icône de la nouvelle vague, cigarette au bec déambulant sur les Champs-Élysées jusqu’au roi du box-office, sautant d’un hélicoptère et distribuant les bourres pifs et les punchline avec un charisme inégalable. Durant plusieurs décennies, Jean-Paul Belmondo a régné sur le cinéma français. Aujourd’hui, chacune de ses apparitions nous rappelle à quel point il manque au cinéma français, à quel point il nous manque tout simplement. C’est donc l’occasion de braquer les projecteurs sur quelques films de son imposante et truculente filmographie (plus de 70 films), de Jean-Luc Godard à Claude Lelouch en passant par Philippe de Broca. Bref, « si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville, allez vous faire foutre ! »

… La nouvelle vague : À bout de souffle (1960)

Réalisé par Jean-Luc Godard

Avec Jean Seberg, Jean-Paul Belmondo

Mais c’est quoi déjà… À bout de souffle ? L’itinéraire d’un jeune délinquant qui, après avoir volé une voiture et tué un policier, est traqué par la police…

À bout de souffle c’est le film phare de la nouvelle vague, réalisé par Jean-Luc Godard sur un scénario de François Truffaut (et supervisé par Claude Chabrol). Cet hommage aux polars américains traversé par une légèreté et un swing rafraichissant est imprégné d’une vraie modernité et casse les codes de l’époque. Godard réalise un petit bijou d’une maladresse volontaire et d’une improvisation brillante, touchant et sensible, qui révèle au public un Jean-Paul Belmondo irradiant de charisme au côtés de Jean Seberg.

…Face à face : Un singe en hiver (1962)

Réalisé par Henri Verneuil

Avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert

Mais c’est quoi déjà… Un Singe en hiver ? L’hôtelier d’une petite station balnéaire de Normandie a juré à sa femme de ne plus toucher à un verre d’alcool. C’était sans compter avec l’arrivée de Fouquet qui surgit avec la tentation…

Belmondo et Gabin, que dire de plus… La mise en scène d’Henri Verneuil bien sûr mais surtout une fois de plus les dialogues du magicien Audiard, taillés sur mesure pour les deux monstres de cinéma que sont Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin. Un face à face d’anthologie qui n’est pas une apologie de l’alcool comme s’offusqua le ministère de la culture de l’époque mais bien une formidable et brève histoire d’amitié, le récit d’une nuit entre ivresse et souvenirs, ponctuée de coup de folies et de répliques cultes. Émouvant, tendre, mélancolique, féroce et réjouissant, Un singe en hiver est une œuvre au charme intemporelle, un chef d’œuvre du cinéma français.

… Le début de la gloire : L’homme de Rio (1964)

Réalisé par Philippe de Broca

Avec Jean-Paul Belmondo, Françoise Dorléac, Jean Servais

Mais c’est quoi déjà… L’homme de Rio ? Le deuxième classe Adrien Dufourquet est témoin de l’enlèvement de sa fiancée Agnès, fille d’un célèbre ethnologue. Il part à sa recherche, qui le mène au Brésil, et met au jour un trafic de statuettes indiennes.

Belmondo et De Broca, c’est du cinéma d’aventures, des cascades, des répliques cultes, des films cultes également, avec L’homme de Rio, jubilatoire chasse au trésor qui inspira Steven Spielberg pour Les Aventuriers de l’arche perdue ou même Hazanavicius pour OSS 117. Dépaysant, amusant, drôle et bourré de bonnes idées, L’homme de Rio est une bande dessinée qui prend vie sur grand écran avec un héros façon Tintin et des aventures menées tambour battant par un Jean-Paul Belmondo survolté. Bref De Broca réinvente la comédie d’aventures à la française et transforme Belmondo en une star mondiale.

A lire aussi : Portrait Philippe De Broca: Le roi de coeur était un as

… Toujours Godard : Pierrot le fou (1965)

Réalisé par Jean-Luc Godard

Avec Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Samuel Fuller

Mais c’est quoi déjà… Pierrot le fou ? L’odyssée à travers la France de Ferdinand dit Pierrot le Fou et de son amie Marianne, poursuivis par des gangsters à la mine patibulaire.

Film anarchique et passionnant, road-movie poétique, surréaliste et déjà élitiste, sans doute le meilleur film de Jean-Luc Godard, escroquerie pour les uns, chef d’œuvre pour les autres, truffé de pensées philosophiques sur un scénario souvent incompréhensible. Porté par Anna Karina et Jean Paul Belmondo Pierrot le fou est une œuvre moderne, novatrice et totalement abstraite. Si vous ne l’avez pas vu, à vous de vous faire votre avis, vous allez sans doute adorer ou détester, car avec Godard c’est tout l’un ou tout l’autre… (je vous aurai prévenu…)

… Neurones : Le Cerveau (1968)

Réalisé par Gérard Oury

Avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven

Mais c’est quoi déjà… Le Cerveau ? De Paris à Bruxelles, un train spécial va transporter les fonds secrets des nations de l’O.T.A.N. Des deux côtés de la Manche, deux individus cherchent à s’en emparer. Côté français, Arthur, petit truand débrouillard, assisté de son copain Anatole. Côté britannique, Le Cerveau, brillant escroc disposant d’une équipe de spécialistes et de moyens considérables. Mais les deux équipes programment leur hold-up le même jour, à la même heure…

Ce n’est ni le meilleur film de Gérard Oury, ni celui de Belmondo, mais c’est son plus gros succès au box-office, (devant L’As des As du même Gérard Oury et Le Professionnel). A l’époque le réalisateur sort de ses deux plus grands succès, Le Corniaud et La Grande Vadrouille, et s’offre un casting international, avec Belmondo, Bourvil, mais également Silvia Monti, David Niven et Elie Wallach et des moyens techniques considérables pour une superproduction de luxe. Certaines scènes sentent un peu le réchauffé et le scénario est plus paresseux que ses précédentes œuvres, mais le film est sympathique, le duo Bourvil-Belmondo fonctionne parfaitement, et quelques scènes totalement absurdes font encore aujourd’hui du Cerveau un divertissement de qualité.

…Culte : Le Magnifique (1973)

Réalisé par Philippe de Broca

Avec Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Vittorio Caprioli

Mais c’est quoi déjà… Le Magnifique ? Un modeste écrivain tente d’achever le dernier épisode des extraordinaires aventures du héros qu’il a créé, celui d’un agent secret invincible, en prêtant à ses personnages les traits de ceux qu’il côtoie dans la réalité.

Une comédie française parodique et absurde, c’est rare, mais cela existe, la preuve avec Le Magnifique, comédie délirante qui n’a rien à envier aux ZAZ de la grande époque. Un pastiche du film d’espionnage, OSS avant l’heure, avec un Jean-Paul Belmondo dans l’un de ces meilleurs rôles et une très belle Jacqueline Bisset. Des dialogues signés Francis Veber (qui n’est pas crédité en raison d’un différent avec Philippe de Broca), une réalisation inventive et énergique, des acteurs formidables et des scènes cultes. Ce film est un ovni dans le cinéma français, une comédie atypique et surprenante à posséder absolument dans sa dvdthèque. Le meilleur film de Philippe de Broca… peut-être bien.

…Royal Canin : Le Professionnel (1981)

Réalisé par Georges Lautner

Avec Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein

Mais c’est quoi déjà… Le Professionnel ? Issu de l’élite de l’armée française, Joss Beaumont est chargé d’exécuter le président de la Malagawi. Un contre-ordre tombe, la cible est devenue un ami de l’Etat. Pour l’empêcher de nuire, Beaumont est incarcéré, mais ne tarde pas à s’évader, décidé à mener à bien l’opération malgré l’opposition de sa hiérarchie.

Lautner, Audiard, Morricone et Belmondo, quatuor magique pour un film culte. L’un des plus gros succès de l’acteur et le plus gros succès du réalisateur. Ici Belmondo est au sommet de sa carrière, et nous offre un personnage plus sombre que dans ses précédents films, un flic vengeur, seul contre tous mais qui, comme tout bon Belmondo qui se respecte, court, saute et bastonne à tout va.  Et puis il y a les dialogues d’Audiard et la musique de Morricone… (qu’une pub pour chien a malheureusement définitivement dénaturée) « Le croissant, c’est pour mon ami… « . Un cinéma à la française d’une époque où le cinéma d’action hexagonal n’avait rien à envier  aux productions américaines.

… Lelouch : Itinéraire d’un enfant gâté (1988)

 

Réalisé par Claude Lelouch

Avec Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Daniel Gélin, Marie-Sophie L.

Mais c’est quoi déjà… Itinéraire d’un enfant gâté ? Sam Lion a été élevé dans le milieu du cirque puis a du faire une reconversion forcée comme chef d’entreprise. Mais la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités et de son fils, Jean-Philippe, dont la collaboration ne lui est pas d’un grand secours. Il décide d’employer les grands moyens et de disparaître en Afrique. Mais son passé va l’y rattraper en la personne d’Albert Duvivier, un de ses anciens employés…

Un scénario exceptionnel, une mise en scène puissante au service d’une histoire émouvante, une bande-son envoûtante, et bien évidemment des acteurs d’exception, un film qui fait aimer la vie et le cinéma. Interprétation immense de Jean-Paul Belmondo dont la carrière commençait à s’essouffler, un dernier très grand rôle avant de se faire de plus en plus rare au cinéma et de privilégier le théâtre. Un chef-d’œuvre du cinéma français et le meilleur film de Claude Lelouch tout simplement.

A lire aussi : Jean-Paul Belmondo à l’honneur de la 42 ème Cérémonie des César

 

 

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