Malgré une évolution importante des droits de la Femme tout au long du XXème et au cours du siècle actuel, les inégalités paritaires et égalitaires sont très loin d’être résolues.
Il faut tout d’abord savoir que la parité et l’égalité sont deux termes à distinguer. En effet, si nous prenons l’exemple d’une entreprise où il y aurait le même nombre de femmes que d’hommes, la parité serait respectée. Mais, si les postes à responsabilités, comme les places dans un conseil d’administration (les décideurs de l’entreprise) ne sont pas paritaires, alors il y a une différence d’égalité. C’est pourquoi il faut nuancer ces deux termes, pour les mettre par la suite en relation.
D’un point de vue général, les femmes occupent une place majoritaire dans la société, notamment dans les médias où l’on peut imaginer les voir régulièrement. Si vous partagez cet avis et pensez les voir souvent à la télévision, vous faites fausse route ! Les femmes n’occupent qu’à peine plus qu’un tiers du temps de présence à l’antenne… De plus, seulement 20% de ces dernières sont invitées à commenter les actualités dans les médias. Les inégalités s’effectuent aussi dans le domaine culturel où seule une femme à réussi à décrocher la palme d’or du festival de Cannes, et ce en 70 ans d’existence.
Par ailleurs, dans un contexte bien moins culturel, mais à souligner tout de même: il faut s’exprimer sur le caractère malsain de nombreuses émissions de télé-réalité comme «Les princes de l’amour» ou «Le Bachelor» dans lesquelles les femmes ne sont qu’objet de l’homme qui les choisit, selon ses propres critères. La femme est mise en avant, seulement pour satisfaire l’homme, et non pour se mettre en avant elle-même. Ce caractère peut aussi être soulevé dans des émissions possédant une histoire plus ancrée comme le concours national «Miss France», où un certain public vote pour élire la plus belle femme. Ce qui devrait être considéré comme dégradant puisque nous pouvons à nouveau souligner le caractère d’objet auquel elles ne devraient pas être associées.
Il faut aussi souligner le caractère pervers des médias sur l’esprit des spectateurs de ces émissions. Admettons qu’une jeune femme regarde cela, elle pensera inconsciemment qu’il s’agit de la réalité et tentera de s’y retrouver en copiant cette image de la femme qui se doit d’être séduisante pour l’homme, ou simplement vis-à-vis des autres.
Emma Watson, ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes, confiait en 2015 qu’on lui avait conseillé de ne pas utiliser le terme «féminisme» jugé trop fort et rejeté par de nombreuses personnes, car «les gens ont l’impression qu’il divise et exclut». À cette demande, elle avait conclu que «si les femmes sont terrifiées d’utiliser ce terme, comment les hommes sont-ils censés commencer à l’utiliser ?» Elle nous démontre ainsi combien cette expression obtient une connotation péjorative dans le monde actuel, alors qu’il ne fait qu’illustrer un combat d’actualité.
Si nous nous rapportons aux femmes présentes dans la vie active, les inégalités sont impressionnantes. Que ce soit dans la vie politique, où 84% des maires de France sont des hommes, ou parmi les hauts dirigeants d’entreprises du CAC40 où seulement deux femmes occupent le rôle de présidente (la dernière en date, Sophie Bellon, nommée à la succession de son père en mars 2016).
C’est dans le domaine du travail que les inégalités sont majorées. Nous relevons à ce propos, à l’aide du Ministère des Familles, de l’enfance et des Droits des femmes, que les femmes perçoivent environ 19,2% de moins que les hommes dans leurs salaires. Par ailleurs, plus de 30% des femmes ne travaillent qu’à temps partiel, contre environ 7% chez les hommes.
À défaut de réfléchir sur l’égalité dans le monde du travail, ou aux années de collège et lycée, il est important de voir comment se déroule l’enfance. En effet, l’école maternelle est un lieu de socialisation très important. D’une part, car elle inculque aux enfants les valeurs de l’éducation, et plus généralement du monde actuel . À ce stade, les enseignants disent retrouver un certain calme et une sérieuse application du côté des filles contre une attitude plus bruyante chez les garçons. Des recherches effectuées au début du siècle, comme celle de Younger et alii en 2002, démontrent que les enseignants consacrent environ 56% de leur temps aux garçons, contre 44% pour les filles. Cette différence peut paraître légère, mais lorsque nous prenons le nombre d’heures de cours que suivent les élèves, nous obtenons directement une valeur plus conséquente.
D’après ces études, le temps plus important qui leur est consacré démontre des interactions plus formatives entre l’enseignant pédagogique et l’élève. Cela engendre un temps de réponse à leurs interventions supérieur à celui consacré aux filles, ce qui leur permet d’obtenir un enseignement plus personnalisé. Si l’on se rapporte aux notes obtenues, nous pouvons remarquer que les garçons sont notés de façon différente, du fait tout d’abord de leur conduite qui favorise la réprimande, ils sont notés plus sévèrement. Mais cette étude nous apprend aussi que ce n’est pas l’unique facteur ; les enseignants partent sur le principe que les garçons ont des capacités supérieures, ils se permettent donc d’être plus exigeants. Or c’est cette attitude qui révèle un manque d’égalité quant à la notation, ce qui est confirmé par les meilleurs résultats obtenus par les femmes dans des examens notés anonymement. Ces jeunes filles subissent dès lors un phénomène de censure à propos de leur travail, qui n’est pas évalué d’une façon assez juste.
Ces inégalités sexistes de la vie quotidienne influent sur la jeunesse française. En effet, les stéréotypes perdurent, notamment chez les jeunes filles qui doivent se conformer à des normes liées aux genres. Ces femmes préfèrent se faire accepter et en souffrir, que le contraire, ce qui met en porte-à-faux toute une institution qui se devrait d’évoluer avec des principes d’acceptation d’autrui importants. Ce devoir d’acceptation que s’infligent ces jeunes femmes ne leur permet pas toujours de mettre en avant leurs qualités intellectuelles, ou leurs traits de caractère qui peuvent parfois sortir de la norme.
Derrière le symbole, les politiques ne donnent pas l’exemple
L’exemple de la parité au gouvernement est cité régulièrement. En effet, sous la Vème république, la France n’a jamais connu de gouvernement absolument paritaire. Le gouvernement qui s’en était le plus approché avait été constitué en 2007 par l’ancien Premier ministre et actuel candidat à la présidentielle 2017 pour les Républicains, François Fillon. Ce manque de parité ne peut qu’influer sur une grande partie de la mentalité française, du moins du côté des employeurs ou des dirigeants de grandes entreprises.
Souvent de la « vieille école », ces derniers se disant travailleurs pour le bien commun, ne donnent que très rarement la chance à des femmes de prouver leur juste valeur. De plus, un gouvernement paritaire ne devrait pas être proclamé car il faut des femmes (cf. interview de Fleur Pellerin, alors ministre déléguée aux PME et à l’économie numérique, où le journaliste d’Europe 1, Daniel Schick, lui pose un certain nombre de questions surprenantes dont : Êtes-vous ministre parce que vous êtes une belle femme issue de la diversité ?) mais il devrait être constitué avec elle car elles possèdent les mêmes capacités, sans contexte possible que les hommes qui sont au pouvoir actuellement.
Ce phénomène est assez paradoxal car les statistiques démontrent que les femmes obtiennent de meilleures notes que les hommes aux différents concours, notamment pour ne prendre que cet exemple, 90,1% des filles ont décroché leur baccalauréat en 2016 contre 85,6% des garçons.
Cela démontre parfaitement que les femmes ont les capacités pour réussir aussi bien que les hommes dans le monde du travail, si ce n’est mieux.
Mais l’institution en place actuellement ne leur permet pas de s’octroyer des places aux plus hauts niveaux.
L’enjeu politique de la mise en place de solutions pour une parité réelle
Enfin, une question est à soulever : pourquoi, quand chacun d’entre nous milite pour qu’une réelle parité soit appliquée, rien n’évolue, ou alors qu’à petite échelle ?
En effet, nous sommes tous très au courant des droits de la femme, nous sommes donc à même de savoir qu’ils sont égaux quant aux droits de tous les citoyens. Avant de demander une égalité sur les salaires, bien qu’elle soit tout aussi importante, il serait nécessaire que les entreprises pourvoient les postes libres de façon égale et non de façon sexiste, comme c’est le cas actuellement. Une fois cette parité appliquée, un salaire égal s’appliquerait de façon simple, car très légitimement, aucune femme ne souhaiterait être moins rémunérée qu’un homme, surtout à travail égal.
Ainsi, le sexisme est un phénomène encore très récurrent en 2016, et le plafond de verre encore loin d’être brisé, même si Hillary Clinton en était proche en novembre dernier puisqu’elle a remporté les élections présidentielles américaines par rapport au nombre de voix, mais fut battue au total de grands électeurs, et donc à la présidence. Nous vivons à une époque où ce genre de débat ne devrait plus avoir lieu. Les nouvelles générations ont pour devoir de faire évoluer ces mœurs navrantes qui remettent en question, indirectement, les fondements de notre société. Nous avons pour devoir au XXIème siècle de militer pour ces droits, que nous soyons femme ou homme car oui, les femmes ne doivent pas mener ce combat seules.