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L’éducation sur Internet et en France : des voies divergentes

Norman, Cyprien, Hugo … Ces podcasteurs humoristiques furent les premiers à utiliser Youtube, originellement conçu pour diffuser de la musique, comme plateforme de diffusion de leurs sketchs. Depuis, Youtube s’est diversifié, jusqu’à même devenir une plateforme éducative, permettant à tous de s’enrichir intellectuellement. 

Parmi eux, Bruce Benamran, 433.000 abonnés sur Youtube, plus connu sous le pseudo e-penser.

Bruce est actuellement le leader francophone en matière de vulgarisation scientifique, rendant ainsi accessibles au grand public des concepts compliqués comme notamment la relativité d’Einstein ou la classification des éléments,  certaines vidéos prennant même une dimension existentielle comme la taille de l’univers, ou le big bang.

Quelle est donc la différence avec un professeur « normal » me demanderez vous? Le « plus » de ces vidéos est la légèreté qui leur est conférée, grâce notamment à la magie du montage. Le résultat est rythmé, souvent drôle, ponctué de quelques références geeks et des concepts pris sous l’angle de la stupéfaction : e-penser  provoque l’émerveillement du spectateur sur l’univers, les phénomènes physiques, etc. Et ça marche.

 

Professeur : une profession en voie d’extinction ?

La réponse est non. Bien que l’audience soit plus large en une vidéo (300.000 vues pour e-penser en moyenne) qu’un professeur sur toute une carrière (10.000 élèves), le format adopté par ce genre de youtubeur tient plus d’un « divertissement éducatif » que d’un réel cours académique.

D’autre part, bien que chacune de ses productions s’incorpore dans une suite logique, Bruce n’est pas tenu de respecter un programme, il est libre de traiter les sujets qui lui plaisent. Certaines vidéos sortent ainsi du cadre scientifique pour s’intéresser au fonctionnement des élections européennes par exemple. Il s’agit donc pour le spectateur de simplement éveiller sa curiosité, son envie d’apprendre en visionnant les vidéos qu’il souhaite, sur des sujets qui l’intéresse, tandis que l’élève se voit imposer un agenda hebdomadaire, particulièrement chargé en France.

L’éducation française doit se renouveler

Cet agenda est souvent vu comme un poids par les élèves, qui ne comprennent parfois pas l’intérêt de certaines matières dans lesquelles il ne se retrouvent pas. Qui n’a jamais prononcé un emblématique « de toute façon les maths me détestent » après avoir raté un examen ?

De même, pourquoi les lycées persistent-ils à croire qu’à partir de 16 ans, chaque français rentre dans la case littéraire, économique ou scientifique ? Et pourquoi la S devrait-elle être une voie royale et la L une voie de garage ? L’humanité et les talents sont divers.

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. » – Albert Einstein

Les Etats-Unis l’ont bien compris, et privilégient l’envie d’apprendre des élèves sans leur imposer des sujets qui pourraient ne pas du tout leur correspondre. Les étudiants d’universités (moyennant toutefois un prêt qui les suivra toute leur vie) sont libres de s’inscrire dans les cours de leur choix, et créent ainsi leur propre emploi du temps avec une grande souplesse.

Voilà un exemple que le Ministère de l’Education nationale ferait bien de suivre, plutôt que de formater de force les étudiants et les faire rentrer dans un moule.

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