Marre d’être confrontés quotidiennement aux bouchons ? Une curieuse étude menée par un chercheur indien parviendrait à la conclusion que la mauvaise fluidité du trafic proviendrait d’une mauvaise gestion du gouvernement. Selon sa thèse, on pourrait mesurer la qualité de la gouvernance d’un pays en jetant un coup d’œil à sa circulation.
Trois conditions phares
Suvojit Chattopadhyay, spécialiste des problèmes de gouvernance, met en exergue trois conditions inévitables pour que le trafic soit fluide. Soient une bonne signalisation, son respect par les automobilistes et sa mise en oeuvre par les autorités. Selon lui, si ces trois facteurs sont réunis et montrent de bon résultats par une certaine fluidité de la circulation, cela reviendrait à dire que le gouvernement fait du bon boulot. Autrement dit, qu’il y aurait vraie qualité des services publics, une faible corruption et de bons échanges commerciaux. En revanche, il s’avère parfois compliqué de mesurer ces derniers indicateurs.
Une seconde d’embouteillage = 539 euros
« Tous les jours des automobilistes entrent en conflit les uns avec les autres et finissent par bloquer tout le monde. […] Les gens perdent du temps, de l’essence et beaucoup de leur sens de l’humour lorsqu’ils sont coincés dans les bouchons. […] C’est souvent flagrant pour tout le monde de voir qui est en tort et comment le problème pourrait être résolu, ce qui met les automobilistes d’encore plus mauvaise humeur. », analyse le chercheur indien. Les embouteillages, en plus de gaspiller de l’essence, de la patience et de l’humeur, ont un coût extrêmement élevé. En effet, la France perd l’équivalent de 539 euros par seconde. Soit 17 milliards dépensés par année. Des prix bien plus hauts que ceux annoncés par une étude américaine qui estimait que la France perdait chaque année 5,9 milliards d’euros à cause des bouchons.
Hou la la tout ce monde qui va à #shake15, gros embouteillage sur l’A55 pic.twitter.com/bGQLUEn5OV
— PAGANINI Laurence (@PAGANINI_lauren) 29 Juin 2015
Paris, 22e ville la plus embouteillée au monde
Suvojit Chattopadhyay poursuit et contraste la difficulté de jauger la qualité de la circulation. Il suffit d’observer le trafic routier avec les caméras de surveillance placées un peu partout dans les grandes villes. « Tout le monde remarque un jour où la circulation est bonne« , note-t-il. Les gens parfois utilisent la qualité de la circulation pour comparer les grandes villes. Paris se classe 22e au classement mondial des villes les plus embouteillées alors que Marseille arrive à la 18e place. Quoiqu’il en soit, une meilleure qualité de la gestion du pays n’est que bénéfique pour la circulation, les dépenses et surtout l’humeur et l’humour des Français. Lesquels ont tendance à égarer ce dernier point lorsqu’ils se retrouvent bloqués, ce que l’on a probablement tous déjà vécu une fois.