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Emma: TF1 poursuit ses paris avec de nouveaux genres

Depuis quelques années, TF1 tente de nouvelles séries, des nouveaux genres et a amorcé un virage payant dans ses fictions. Emma est sa dernière tentative en date.

On parle beaucoup de la refonte des programmes entamée par Ara Aprikian à TF1 et dont Quotidien est la dernière incarnation. Mais c’est vite oublier que Marie Guillaumond, responsable de la fiction française de la chaîne, a entamé la même refonte sur les séries il y a quelques années déjà. Permettre des développements comme sur Profilage ou Falco, initier des pilotes comme avec Contact (teintée de fantastique), et parier sur de nouveaux genres comme Le secret d’Elise, The Fall, La mante ou La main du mal. Son dernier pari en date s’appelle Emma et sera présentée vendredi 16 septembre au Festival de la Fiction TV de La Rochelle.

Fred est un très bon flic à qui sa hiérarchie demande de former sur le terrain Emma, une nouvelle stagiaire à la plastique parfaite, aux capacités physiques et intellectuelles exceptionnelles, mais au comportement parfois un peu étrange. Lorsqu’il découvre qu’Emma est en réalité un androïde de dernière génération destinée à épauler les policiers de demain, il ignore encore qu’il va former avec elle un duo d’enquêteurs redoutable d’efficacité et faire l’expérience extraordinaire d’éveiller une machine à l’humanité.

Avec Emma, le pari de la chaîne est clair: insuffler une dose de SF dans ses séries. Même si la série repose sur un genre assez connu et développé à la télévision, le duo antagoniste de flics, la présence d’un androïde comme « super flic » est une nouveauté et un pari pour la chaîne. Même si, pour avoir vu les deux premiers épisodes, on oublie assez vite que Emma en est un et on la voit presque comme un personnage décalé à Chloé St Laurent dans Profilage. Et comme ce fut le cas avec Odile Vuillemin au début de Profilage, le rôle titre est confié à une parfaite inconnue, Solène Hébert, secondée par l’excellent Patrick Ridremont (En immersion).

Que les amoureux de SF ne s’enflamment pas trop, Emma n’est pas une version française de Almost Human (la série de JJ Abrams) même si le pitch est proche. On est dans un univers balisé, contemporain, pas de voitures volantes, du polar que l’on connaît bien, classique. Mais, et c’est sans doute ce qui sera le plus intéressant dans la suite, l’épisode 2 ouvre des perspectives concernant le personnage d’Emma (des questions autour de sa conscience, ses souvenirs, sa raison d’être même) qui peuvent vraiment devenir intéressantes par la suite.

Un genre nouveau + mise en avant de nouveaux visages et/ou venue d’acteurs à priori loin de l’univers de TF1 (Melvil Poupaud, Emmanuelle Seigner) + des thématiques audacieuses (Une femme d’exception et les transgenres par exemple), on ne peut nier que la chaîne prend des risques et qu’on ne peut que souhaiter qu’ils se révèlent payants. Des choix audacieux pour une chaîne commerciale qui pourrait ne rechercher que l’audience à tout prix et une attitude que l’on attendrait plutôt d’une chaîne de service public. Mais que la première chaîne d’Europe se lance dans de telles aventures ne peut qu’être bénéfique à tout le monde.

Crédit: TF1

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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