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En 2015, les femmes ne choisissent toujours pas leurs habits

Au 21ème siècle, dans deux pays où elles peuvent voter, les femmes ne peuvent toujours pas choisir leur façon de s’habiller.

Certains bals de promo américains bannissent les robes dos-nus ou fendues, et en Israël où les températures peuvent atteindre 45°, les lycées laïques prohibent les shorts. En Algérie, l’accès à un examen au mois de Mai a été interdit à une jeune femme pour cause de jupe trop courte. En Europe, une collégienne s’était vu refuser l’accès à son lycée français pour une jupe jugée trop longue, lançant le hashtag #jeportemajupecommejeveux : le même incident s’est produit à Bruxelles la semaine dernière pour une dizaine d’élèves.

Des bals de promo américains…

Encore une preuve de sexisme ordinaire dans plusieurs institutions scolaires américaines : « Les robes dos nu ou coupées sont interdites« . Cette annonce a été faite huit jours avant le bal de promo du lycée de Shelton, Connecticut. Selon le site Terra Femina, un « comité consultatif  » décidera si les robes sont portées avec « classe et dignité« .

Une pétition a été lancée par les étudiantes, dégoutées par cette nouvelle preuve de sexisme. « Il y a une logique inversée et sexiste dans le fait de dire que les filles doivent se couvrir pour que les garçons ne soient pas distraits ou tentés d’agir de façon incorrecte« , souligne le document. Selon le collectif, l’école a le rôle d’enseigner « aux garçons la retenue et le fait que le corps d’une femme ne leur appartient pas« , et non « d’enseigner aux filles à cacher leur corps« , ce qui risque l’intériorisation et la banalisation de règles sexistes.

Les médias soutiennent l’initiative, à l’instar du Guardian, qui a publié un article dont le titre « La seule chose honteuse à propos des robes légères sont les adultes qui font une fixation dessus« , résume la portée sexiste de l’affaire.

…aux shorts bannis en été en Israël

Dans les écoles laïques du pays, censé promouvoir l’égalité homme femme, les professeurs justifient cette interdiction par « la nécessité de préserver des regards masculins« . Une question se pose alors : pourquoi ne pas éduquer les hommes et leur apprendre que le harcèlement de rue n’est pas un comportement approprié, plutôt que de contrôler la façon dont les étudiantes s’habillent ? Interdire les shorts est une façon de légitimer ces regards, remarques, voir même le viol puisque la logique est « c’est de la faute de ces filles si les hommes les regardent : elles portent des shorts ».

La révolte continue sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook des étudiantes intitulée: « Brisons le silence – lutte pour l’égalité et la liberté. La « Révolution des shorts » est en marche.

Capture d'écran de la page "Brisons le silence, lutte pour la liberté et l'égalité

Comme le confie au journal Haaretz une jeune fille de 14 ans, cette situation est aberrante : « On dit aux filles de ne pas venir en short parce que les garçons nous regardent. Nous sommes les victimes et c’est nous qui nous retrouvons sur le banc des accusés« . Les filles réticentes risquent une interdiction de passer un examen, de voir leur téléphone confisqué (on cherche encore le rapport), et une convocation chez les parents.

Malgré une lettre ouverte au ministre de l’éducation, Naftali Bennet, il n’a pas souhaité répondre. Combien de temps les droits les plus essentiels des femmes seront-ils ignorés ? Robes trop longues, trop courtes, trop fendue, trop flashy : les femmes sont encore une fois infantilisées, même dans leurs choix de vêtements.

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