300 000 soldats vont grossir les rangs de l’armée russe, Vladimir Poutine l’a annoncé dans une allocution télévisée ce mercredi depuis Moscou. Le décret signé par le président rentre en vigueur dés aujourd’hui.
Cette mesure ne concerne que les réservistes, les hommes ayant déjà eu une expérience militaire. Les étudiants et les conscrits ne sont pas concernés. Le chef du Kremlin a appuyé cette mesure sur l’initiative du ministre de la défense Sergueï Choïgou, qui a ajouté que la Russie était en guerre contre l’Otan et l’Ukraine.
Entre menace et intimidation
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, vient tout juste d’obtenir son visa pour se rendre au sommet de l’ONU à New York. Depuis la guerre en Ukraine, le diplomate y était pourtant interdit de territoire. Pour rappel, le sommet de l’ONU vise à trouver des solutions aux conflits et à maintenir la paix entre les états membres. Qu’à cela ne tienne… En plus d’une mobilisation partielle, le président russe a martelé qu’il « utiliserait tous les moyens à sa disposition » pour protéger le peuple russe. « Ce n’est pas du bluff » met-il en garde, après avoir accusé l’Occident de vouloir « détruire » la Russie.
La force nucléaire russe est de nouveau brandit contre les puissances occidentales, qui ont « dépassé les limites » selon le président Poutine. Cette mobilisation partielle dénonce une nouvelle tactique du président pour renforcer le sentiment nationaliste, en se plaçant du côté de la victime, qui est cependant capable d’une grosse puissance de frappe. En effet, après cette allocution, le ministre de la défense a ajouté que la Russie disposait d’un potentiel de mobilisation de quelque 25 millions de personnes. Plus inquiétant encore, Vladimir Poutine soutient plusieurs référendums d’annexion organisés par des séparatistes pro-russes dans les régions de Donestsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.
Vers une défaite russe ? Les commentateurs
Selon le bilan du ministre russe de la défense, il y aurait seulement 5937 morts côté russe depuis le début de l’invasion en Ukraine fin février. Ces chiffres sont largement en-dessous des estimations ukrainiennes et occidentales. Selon Ben Wallace, le ministre britannique de la défense, cette mobilisation est un « aveu d’échec de son invasion » car il a rompu sa « propre promesse de ne pas mobiliser une partie de sa population ». L’ambassadrice américaine quant à elle, scande que cette soudaine mobilisation ainsi que la mise en place de ces référendums sont un « signe de faiblesse » du régime russe. Les Etats Unis continueront donc à soutenir l’Ukraine dans leur combat. Enfin, notre président Emmanuel Macron estime que l’attitude du Kremlin est « un retour à l’âge des impérialismes ». Il ajoute que les états membres devaient mettre un terme à l’offensive russe, car tôt ou tard « nous en payerons le prix ».