Deux journalistes d’une radio ont été tués en République dominicaine, mardi 14 février. Des hommes armés ont ouvert le feu lors d’un bulletin d’information qui était diffusé sur Facebook Live.
Un live Facebook qui se transforme en bain de sang. Alors qu’ils étaient en direct dans une radio de San Pedro de Macorís en République dominicaine, deux journalistes ont été abattus. La station de radio était située dans un centre commercial.
Luís Manuel Medina, le présentateur du programme d’information Milenio Caliente, a été tué alors qu’il était en plein direct par des hommes armés ayant fait irruption dans la station de radio. Le producteur et réalisateur Leo Martínez a lui aussi été abattu dans un bureau adjacent. Une secrétaire a également été touchée. Elle a été conduite à l’hôpital dans un état critique.
Lors du live Facebook, des coups de feu ont été entendus. On peut alors entendre une femme hurler «On tire ! On tire !», avant que la transmission ne soit brusquement interrompue.
Une radio plébiscitée
Milenio Caliente est un programme populaire de radio locale reconnue pour son analyse politique animée et ses campagnes sociales. Ces dernières semaines, Medina, le présentateur, a condamné à plusieurs reprises la pollution du Laguna Mallen, un lac protégé.
Comme le rapporte The Guardian, Olivo de Leon, du Collège de journalisme qui connaissait les deux hommes, a déclaré que l’attaque était sans précédent dans l’histoire du pays. « Ouvrir le feu dans un média comme cela est sans précédent ». Toujours dans l’interview de The Guardian, De Leon poursuit en exigeant une fermeté de l’Etat afin de garantir la liberté d’expression dans le pays.
« On doit retrouver les auteurs intellectuels de l’attaque afin que nous sachions pourquoi ils ont été assassinés. Dans ce cas, l’impunité générera de la peur parmi les journalistes, ce qui les effrayera et les empêchera de s’exprimer et de faire leur travail. Le gouvernement doit garantir la liberté d’expression. »
Alors que les meurtres de journalistes sont rares dans le pays, le harcèlement et l’intimidation y sont monnaie courante. Des menaces touchent notamment au crime organisé et à la corruption. Par exemple, en 2013, des journalistes avaient reçu des menaces de morts. Ils s’étaient prononcés contre une décision judiciaire controversée qui a dépouillé les Dominicains d’ascendance haïtienne de leur citoyenneté.
Le dernier journaliste à être tué dans le pays remonte à 2015. Blas Olivo était le directeur de presse de l’Association dominicaine d’agrobusiness. Il avait été victime d’un « vol » cependant ni sa voiture ni son téléphone n’avaient été volés.