Reçu en invité de marque au Royaume-Uni, Donald Trump ne s’est pas retenu de critiquer la politique de Theresa May, de quoi rendre encore plus électrique une situation qui l’était déjà.
Fragilisée par son gouvernement, par sa majorité, par les pays de la Grande-Bretagne, Theresa May est aujourd’hui une funambule qui manque de chuter à tout instant. Alors que le ministre chargé du Brexit, David Davis et le ministre des affaires étrangères, Boris Johnson ont démissionné en début de semaine après la révélation du projet de « Brexit doux » par la première ministre britannique, cette dernière vient de recevoir un ultime uppercut par le président américain, Donald Trump.
Après avoir réprimandé Angela Merkel lors du Sommet de l’OTAN (11-12 Juillet), Donald Trump avait pour prochaine destination Londres jusqu’à Dimanche. A cette occasion, le président américain va recevoir les grands honneurs : entretien avec Theresa May dans sa résidence de campagne, thé avec la reine Elizabeth II et autres dîners et rencontres de grandes marques…
Pourtant, fidèle à son franc-parler, le chef de l’Etat n’a pas manqué de tacler Theresa May et son projet de « Brexit doux » : « S’ils font un tel accord, nous traiterions avec l’Union Européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni ». En effet, très grand défenseur du Brexit lors de la campagne en 2016, M.Trump avait promis qu’un accord commercial serait rapidement conclu entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni après que celle-ci ait effectivement quitté l’Union Européenne ( ce qui ne sera normalement le cas qu’à partir de mars 2019).
Le président américain n’a également pas exclu de voir Boris Johnson, ancien ministre des affaires étrangères, donnant l’impression de faire boire le calice jusqu’à la lie à Theresa May : « C’est un ami, il a été très aimable avec moi, il m’a beaucoup soutenu. J’apprécie Boris Johnson. Je l’ai toujours apprécié. »
Royaume-Uni / Donald Trump, une relation maladroite
Un an et demi après sa prise de fonction, c’est la première fois que Donald Trump réalise une visite officielle au Royaume-Uni. A plusieurs reprises, l’ancien magnat de l’immobilier s’était froissé avec les britanniques : retweets de vidéos antimusulmanes d’un groupe d’extrême droite britannique, annulation d’une visite d’inauguration de la nouvelle ambassade sous prétexte d’un « bad deal » de l’administration Obama.
Du côté du pays de Shakespeare, les critiques ont toujours été nombreuses vis à vis de Donald Trump. A l’occasion de cette visite qui a commencé hier, le maire de Londres, Sadiq Khan, a permis aux Anti-Trump de faire flotter un ballon caricaturant Trump, au-dessus du Parlement pendant 2 heures.
Selon un sondage, plus de 75% des britanniques ont une mauvaise image du président des Etats-Unis et presque 50% sont d’avis qu’Elizabeth II ne devrait pas le recevoir.