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L’enquête sur la campagne de Macron : coup de tonnerre ou coup d’épée dans l’eau ?

Les élus de droite veulent savoir. L’enquête préliminaire ouverte cette semaine doit déterminer le rôle de la Ville et la Métropole de Lyon dans la campagne d’Emmanuel Macron. Avec quelles conséquences ? VL vous en dit plus.

La justice va enquêter sur la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron à la suite d’une plainte déposée le 11 juin par les élus LR de Lyon. Si l’on en croit Stéphane Guilland, président du groupe LR au conseil municipal de Lyon et dépositaire de la plainte : « des moyens publics » auraient été « indûment détournés et mis à disposition » du futur Président. Ainsi, l’enquête vise des faits présumés de détournements de fonds publics, financement irrégulier de campagne électorale, abus de biens sociaux et recel. En réalité, si cette plainte va permettre de faire la lumière sur l’utilisation de l’argent public, elle est aussi une occasion unique d’affaiblir Gérard Collomb dans son fief lyonnais en vue des municipales 2020.

Une réception, un possible emploi fictif et des arrêtés au cœur de l’enquête.

Réception d’Emmanuel Macron à l’Hôtel de Ville de Lyon le 2 juin 2016

L’enquête va essentiellement porter sur une réception organisée à l’Hôtel de Ville de Lyon le 2 juin 2016 pour Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Economie, deux mois après le lancement de « En Marche ! ». Avec 1.000 invités et plus de 19.000 euros de frais, cette réception semble « hors-normes » aux élus LR qui réclament des explications. La plainte vise aussi Jean-Marie Girier, ex-directeur de cabinet de Gérard Collomb à la Métropole de Lyon, très actif dans la campagne de Macron. Il aurait bénéficié d’un emploi « partiellement ou totalement fictif » au sein de la collectivité, spécialement entre octobre 2016 [début d’un temps partiel] et janvier 2017 [date à laquelle il devient directeur de campagne de Macron]. Une période « trouble » selon Stéphane Guilland qui note, par exemple – mails à l’appui –  qu’un arrêté municipal réglementant la circulation pour un meeting En Marche a été demandé par le cabinet de Gérard Collomb et non par les organisateurs, comme c’est le habituellement. Enfin, les élus s’interrogent sur l’utilisation des locaux parisiens de la Métropole de Lyon pendant l’année 2017.

« Le nouveau monde est pire que l’ancien » lance Stéphane Guilland

Pourquoi saisir la justice sur le rôle des collectivités lyonnaises dans la campagne de Macron ? « Les lyonnais n’ont pas à payer pour un candidat » estime Stéphane Guilland, regrettant que les collectivités mettent « 6 mois pour une réponse partielle » sur des questions précises. Pour lui, l’objectif est clair : « faire éclater la vérité » sur l’utilisation de l’argent du contribuable lyonnais car « le cabinet de Gérard Collomb s’est parfois substitué aux équipes d’En Marche ». Il dit même avoir« envisagé de saisir le PNF ». De son côté, la Métropole de Lyon, visiblement embarassée, dit « se tenir à la disposition de la justice » tout en dénonçant « une polémique pour jeter le discrédit ». En effet, les municipales sont dans toutes les têtes y compris celle de Stéphane Guilland. Par cette enquête, le leader l’opposition municipale lyonnaise avoue vouloir « toucher » Gérard Collomb en assurant que « le nouveau monde est pire que l’ancien ». Si Stéphane Guilland dit « préparer 2020 depuis 2014 », cette enquête préliminaire est un coup politique (et de projecteur) inattendu, même si les municipales « sont encore loin ».

« Un coup d’épée dans l’eau qui fait des éclaboussures » selon Christophe Barbier

L’éditorialiste estime que la plainte des élus LR « n’a pas une grande portée » car les évènements visés sont « très éloignés du destin présidentiel d’Emmanuel Macron et de sa déclaration de candidature ».  De plus, il rappelle qu’il y a « des dizaines d’exemples similaires » dont « Nicolas Sarkozy en 2012 ». Si Christophe Barbier pense que cette plainte est un « coup d’épée dans l’eau », elle fait cependant « des éclaboussures ». En effet, selon lui, cette enquête « oblige à regarder le financement des campagnes » et peut-être à « redéfinir les règes d’ici 2022 ».  Néanmoins, Christophe Barbier pense que le premier objectif de la plainte est politique. Si Emmanuel Macron sera peut-être « un peu handicapé par la superposition des affaires », c’est « Gérard Collomb qui est visé » par les élus lyonnais. Pour l’homme à l’écharpe rouge, le Ministre de l’Intérieur voit que « l’assaut à la mairie de Lyon est donné » et que certains veulent « contester sa toute-puissance dans le Rhône ». 

 

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