La famille Kerrigan a vécu un terrible choc émotionnel en quelques jours. Le père, un octogénaire, a retrouvé son fils vivant onze jours après l’avoir enterré. Le Washington Post a rapporté cette histoire sordide.
Problème d’identification
Onze jours après avoir enterré son fils, Frank J. Kerrigan, un octogénaire, a reçu un appel d’un ami. Celui-ci lui a annoncé que son fils était vivant avant de lui passer le téléphone pour qu’il lui dise « salut papa ».
Comment cela est-il possible ? Tout repose en fait sur une erreur des médecins légistes de l’Orange County qui avait mal identifié le corps. La confusion vient du fait qu’un homme a été trouvé mort à Fountain Valley le 6 mai, qu’il n’y avait pas d’empreintes enregistrées et qu’une photo d’identité avait été mal reconnue.
En effet, Frank Kerrigan, habitant à Wildomar, a dit avoir appelé le bureau du coroner. On lui a alors annoncé que le corps était celui de son fils, Franck M. Kerrigan, âgé de 57 ans, souffrant d’une maladie mentale et vivant dans la rue depuis un moment. Il leur a alors demandé s’il devait identifier le corps mais un femme lui aurait dit, apparemment en se trompant, que l’identification avait pu être faite grâce aux empreintes.
« Quand quelqu’un me dit que mon fils est mort, et qu’ils ont des empreintes, je les crois », a confié Kerrigan. « S’il n’avait pas identifié par ses empreintes, j’aurais été là en une fraction de seconde. »
Des adieux à la mauvaise personne
La soeur de Frank, âgée de 56 ans, s’était rendu sur le lieu de la supposée mort de son frère pour y laisser une photo de lui, une bougie, des fleurs et une rosaire. Elle a admis : « c’était très difficile pour moi d’être à cet endroit déconcertant. Il y avait du sang et des couvertures. »
Pensant qu’il était mort, la famille de Frank M. Kerrigan lui a organisé un enterrement le 12 mai, dépensant 20 000$ pour l’évènement qui a attiré à peu près 50 personnes venant même de Las Vegas et de l’état de Washington. Ce fut le frère de Frank, John Kerrigan, qui délivra l’éloge funèbre. Le corps fut ensuite enterré dans un cimetière à Orange, pas loin de l’emplacement où sa femme est enterrée.
Puis, le 23 mai, Kerrigan reçu le coup de fil de son ami et Kerrigan crut halluciner lorsqu’il entendit la voix de son fils, bel et bien vivant.
Plus de détails n’ont pas été donné quant à l’identification erronée des médecins légistes. D’après Doug Easton, un avocat engagé par Kerrigan, les coroners n’auraient pas pu identifier le corps par empreintes (contrairement à ce qu’ils avaient dit au père) grâce à une base de données policière. Ils l’auraient donc identifié en utilisant sa vieille photo apparaissant sur son permis de conduire.
Vers un procès ?
Quand la famille a annoncé aux autorités qu’il était vivant, ils ont retenté de l’identifier par empreintes et ont appris le 1er juin qu’elles correspondaient au corps de quelqu’un d’autre, dont le nom n’a pas encore été confirmé. L’avocat a déclaré que la famille comptait porter plainte car, pour eux, les autorités ont mal tenté d’identifier le corps de Kerrigan car il était SDF.
Le porte-parole du bureau des médecins légistes, le shérif Lane Lagaret, s’est excusé auprès de la famille Kerrigan « pour tout le stress émotionnel causé par cet incident malencontreux ». Il a également annoncé samedi qu’une enquête allait être conduite et que toutes les règles et les procédures d’identification allaient être revues afin d’assurer qu’une erreur de ce genre ne se reproduise plus à l’avenir. Le gouvernement n’envoyait plus les paiements concernant le handicap de Frank M. Kerrigan puisqu’il avait été déclaré mort. Sa famille essaye donc à présent de le rétablir.
La soeur du présumé-mort a révélé que son frère avait choisi de retourner vivre dans la rue et qu’il n’avait pas compris à quel point cette erreur avait été dure pour sa famille. Elle a ajouté : « nous avons vécu notre plus grande peur. Il était mort sur le trottoir. Nous l’avons enterré. Ces sentiments ne disparaissent pas. »