New York vit au rythme du mouvement perpétuel de la créativité et des idées. De la statue de la Liberté à Central Park, son décor urbain est fait d’identités multiples qui expriment des sagas et des trajectoires de vie dont l’intensité pousse chaque jour à affronter de nouveaux défis.
Nicolas Puygrenier, responsable des Jeunes UMP à New York nous fait partager l’énergie et l’enthousiasme d’une mégalopole riche et vitaminée, en livrant son regard sur les prochaines législatives des Français de l’étranger et ses lignes d’horizon en direction de la jeunesse.
INTERVIEW DE NICOLAS PUYGRENIER, RESPONSABLE DES JEUNES UMP DE NEW YORK
1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?
Je pense que dans le monde d’aujourd’hui la mobilité est devenue une nécessité pour de nombreux jeunes. Vivre à l’étranger est en outre une source d’enrichissement personnel et professionnel incroyable pour ceux qui vivent cette expérience et une force pour la France qui y gagne en termes d’ouverture sur le monde, de compétence et de compétitivité. Ceci requiert toutefois un certain courage: démarches administratives souvent complexes, éloignement de sa famille, et surtout une préparation sérieuse car on n’improvise pas expatrié du jour au lendemain sur un coup de tête. Je suis moi-même arrivé aux Etats-Unis comme étudiant il y a quelques années et je connais donc très bien le fardeau que peuvent représenter les démarches administratives.
2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des Français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?
Si par « la jeunesse » vous entendez la jeunesse qui veut s’expatrier ou qui se trouve déjà à l’étranger je commencerai par rappeler que les députés ne sont pas les seuls élus auxquels ces personnes peuvent s’adresser. Ils peuvent en effet prendre contact avec les conseillers à l’Assemblée des Francais de l’étranger (AFE) ainsi qu’avec les Sénateurs des Français de l’étranger. Les députés viennent donc compléter le dispositif déjà existant afin de porter la parole de nos compatriotes au sein de l’hémicycle du Palais Bourbon et développer les relations entre la France et ses expatriés. Comme le rappelle très justement Frédéric Lefebvre dans une lettre récemment envoyée aux Français de l’étranger, le Président Sarkozy a voulu par cette réforme faire en sorte que la France soit plus présente dans la vie de chacun. Le député sera donc un interlocuteur supplémentaire auquel les jeunes pourront s’adresser, notamment pour étudier la mise en place de projets en faveur de l’entrepreunariat français aux Etats-Unis. Frédéric Lefebvre, candidat de l’ump, fera d’ailleurs des propositions en ce sens au cours de sa campagne.
Si par « la jeunesse » vous entendez maintenant la jeunesse de France au sens large, l’angle d’approche est quelque peu différent bien sur et je pense que le rôle du député est ici de faire profiter les jeunes, et la population dans son ensemble, des expériences tentées à l’étranger et dont le bilan s’avère positif, quel que soit le domaine: éducatif, social, fiscal… Le système éducatif américain promeut ainsi beaucoup plus l’esprit entrepreunarial que ne le fait le système français et pousse par nature l’étudiant à tenter sa chance, état d’esprit qui se retrouve plus tard dans la vie active. Cet exemple pourrait inspirer une réflexion dans le cadre d’une reforme de l’éducation.
3/ Quels conseils donneriez-vous à ces jeunes français désireux de construire leur propre « success story » aux Etats-Unis ?
Allez-y et n’écoutez pas ceux qui vous disent que vous n’avez aucune chance. Quelque soit votre définition de ce qu’est une « success story » il est important d’avoir un projet avant de partir. Celui-ci peut être formulé en des termes généraux ou être évolutif mais il faut avoir un projet. Il est également important de bien comprendre le cadre légal de votre présence aux Etats-Unis. Il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance encyclopédique en matière de visas mais il est utile de comprendre ce que vous êtes autorisé à faire, ou pas, pour combien de temps et quelles sont vos options une fois que votre autorisation de séjour arrive à son terme. Enfin, je vous dirais qu’il est recommandé de s’appuyer sur les réseaux français, voire francophones, déjà en place dans le pays. Je ne parle pas nécessairement de réseaux d’affaire, même si je les englobe dans mon propos, mais plus largement des groupes de français qui se réunissent au sein d’une association autour d’une idée commune ou d’un projet commun. Il existe par exemple à New York une association de bretons particulièrement active qui regroupe des membres de toutes professions et de tous milieux. Si vous vous rendez sur le site internet du Comité des Associations Françaises de New York (http://www.cafusa.org/) vous constaterez à quel point la France est dynamique ici et je ne doute pas que vous trouverez des français prêts à vous aider un peu. Je l’ai moi-même fait de nombreuses fois.
4/ Que pensez-vous de l’expérience d’universités américaines qui permettent à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par des législations incitatives au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?
Je pense naturellement que toute initiative qui peut conduire à la réussite de ceux qui ont un projet dans la vie, et pas seulement dans le monde des affaires, vaut la peine que l’on s’attarde dessus. Nicolas Sarkozy, dans un entretien donné dans les locaux de melty.fr, vient d’ailleurs justement de proposer la création d’incubateurs d’entreprises dans chaque université française (http://www.melty.fr/#!nicolas-sarkozy-video-de-son-interview-live-actu103028.html ). Il est en effet important d’accompagner les talents car derrière le projet d’un jeune ce sont peut être les emplois de demain qui se dessinent et dans un pays au chômage galopant la création d’emplois c’est l’indépendance, le respect de soi et l’avenir d’une nation.
Connaissant particulièrement bien le système éducatif américain pour y être diplômé de l’enseignement supérieur, je pense qu’il faut toutefois savoir garder les pieds sur terre et conserver son sens critique. Le coût des études aux Etats-Unis est élevé, pour ne pas dire parfois excessif, et pas toujours en rapport avec la qualité des prestations fournies.
5/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique ou dans la sphère privée qui se distinguent par leur caractère innovant ?
Depuis plusieurs années maintenant nous voyons effectivement émerger de nouveaux modes de gouvernance au sein des entreprises afin de faire face à des questions et à des préoccupations nouvelles comme par exemple le développement durable. En France, la société Lafarge (les matériaux de construction) en fournit une parfaite illustration avec la mise en place de panels de parties prenantes, un mode de gestion associant représentants de la société civile et experts. Le baromètre social, qui est une sorte de sondage de l’opinion des employés d’une entreprise sur telle ou telle question en est un autre exemple. De la même façon, les universités américaine tant publiques que privées – pour revenir sur une thématique déjà abordée – ont recours depuis de très nombreuses années à la pratique de questionnaires soumis aux étudiants en fin de semestre afin que ces derniers évaluent le travail accompli par l’enseignant (ponctualité, préparation des cours, qualité de la documentation fournie, écoute des étudiants…).