Gaëlle Lenfant, élue de la Gauche républicaine et socialiste et membre du groupe d’opposition « Aix en partage » accuse Éric Zemmour d’agression sexuelle, il y a une quinzaine d’années. Les faits se seraient produits lors d’une université d’été du PS.
Samedi 24 avril, une affiche géante à l’effigie d’Eric Zemmour a été déployée à Aix-en-Provence par des partisans du journaliste, sur laquelle on pouvait lire « 2022, je signe pour Zemmour ». Cette affiche a provoqué chez la député le réveil de ce traumatisme passé, et l’a poussé briser le silence sur cet «instant de sa vie dégoûtant» qui la « rend nauséeuse, de colère et de honte ». Elle décide alors de livrer son témoignage via un post Facebook.
«C’était je crois en 2004, écrit-elle. J’étais alors jeune militante du PS et je participais à notre université d’été annuelle, à la Rochelle. La veille, nous avions dîné à cinq dans un petit resto, près du port. Il y avait là Mélenchon, Bartolone, un militant PS des Bouches-du-Rhône, moi, et… ce journaliste du Figaro dont je n’avais jamais entendu parler, Eric Zemmour.»
Gaëlle Lenfant raconte encore : «Le lendemain matin, je participe à un atelier animé par Mélenchon. Je m’assois, et environ une demi-heure plus tard, Zemmour arrive. S’assoit sur la chaise devant moi. Me reconnaît, me dit bonjour et me demande ce qu’il a raté. Je lui résume l’intervention. L’atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit “Cette robe te va très bien tu sais ?” Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire ». Elle ajoute qu’elle n’avait « rien fait, rien dit, rien montré, rien voulu ».
Malgré le temps passé, Gaëlle Lenfant n’arrive pas à oublier et à se défaire de la douleur : « Il s’est servi. C’était il y a des années, mais le dégoût ne s’en va pas. Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez moi… ».