Monique Olivier, l’ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, a été entendu le mardi 5 décembre dans la matinée à la cour d’assises de Nanterre. Déjà condamnée à perpétuité en 2008, elle est jugée pour complicité dans les disparitions d’Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.
L’affaire Fourniret a glacé le sang des français. Michel Fourniret, surnommé « l’ogre des Ardennes » est un violeur, pédocriminel et tueur en série français qui a commis ses crimes principalement sur des jeunes filles en France et en Belgique. Il se marie à Monique Olivier qui part en chasse avec lui pour attirer les adolescentes supposément vierges que son mari va violer et assassiner. C’est en 1987 que le couple passe à l’action pour la première fois sur Isabelle Laville, âgée de 17 ans. Cela sera le début d’une longue série. Michel Fourniret, aujourd’hui décédé, avait été condamné en 2008 à la perpétuité incompressible pour le meurtre de sept jeunes filles. Ce mardi 5 décembre, Monique Olivier devait parler de sa complicité dans les disparitions d’Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish.
Des aveux difficiles
Monique Olivier passe à l’interogatoire 22 fois depuis 2018 dans les affaires Parrish et Domece. Ce mardi, interrogée à nouveau, l’ex-femme de Michel Fourniret n’a rien révélé sur les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish. Concernant les affaire Domèce, Parrish et Mouzin elle dit : « Je reconnais tous les faits ». Elle avoue également avoir servie de figure rassurante pour attirer les jeunes filles jusqu’à Fourniret. Elle a révélé que Michel Fourniret a étranglé à mains nues Marie-Angèle Domece. Cependant, elle assure ne pas savoir où se trouve son corps, ni celui d’Estelle Mouzin.
Monique Olivier, une simple « comédienne » ?
Pendant longtemps, Monique s’est caché derrière son mari en assurant qu’il était dominateur et elle, soumise. « J’étais l’appât, voilà », répond-elle à Didier Seban, avocat des familles d’Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce. « Je sais que je mérite la prison, mais faut pas dire que c’était moi qui décidait etc. Il n’aimait pas recevoir d’ordre. ». Lors de son témoignage lors du procès, l’ancien procureur Francis Nachbar affirme que « Monique est une comédienne ». « Cette femme est d’une duplicité inouïe ! assure-t-il. Elle ment en permanence. Elle se victimise et rend toujours les autres responsables de ce qui lui arrive ! En Belgique, elle a surmonté le détecteur de mensonges et le test d’hypnose !« , exprime-t-il lors du procès.
L’ex-femme du tueur a exprimé des regrets, en ré affirmant sa position de simple pion dans le jeu de Fourniret. « Maintenant, c’est trop tard, avec le recul, je me rends compte que c’est de la monstruosité ce que nous avons fait lui et moi, c’est impardonnable si j’avais une une fille je ne pardonnerais pas. », a-t-elle dit durant le procès.
Michel Fourniret, le seul monstre ?
Autre point sur lequel Francis Nachbar défend l’idée que Monique Olivier n’était pas tant terrorisée par Michel Fourniret : l’affaire Jeanne-Marie Desramault. Lors de la reconstitution du meurtre de la jeune femme âgée de 21 ans au moment des faits, « elle l’accuse d’attouchements post-mortem sur le corps. Il nie, il est furax, il la menace. Il hurle : « cette poule lobotomisée ! À gerber ! À gerber ! ». Mais elle maintient ses déclarations devant lui. Elle n’a aucune peur, elle n’est pas terrorisée ! Lui, c’était un grand lâche, il suffisait de hausser la voix pour qu’il se calme« , explique Nachbar en parlant de Monique Olivier.
Pour beaucoup Monique Olivier est l’élément précurseur des crimes commit par Fourniret. Sans elle, il ne serait pas allé aussi loin dans ses actes. L’ancien procureur est de cet avis. Pour lui « Si elle n’est pas dangereuse, alors je me demande qui peut l’être ! Elle est aussi dangereuse que Fourniret ! Quand vous songez aux expériences dans leur lit conjugal, elle prenait du plaisir, elle assumait ses fantasmes les plus archaïques« , déclare-t-il.
La cour d’assises de Nanterre examinera en détail les trois affaires jugées la semaine prochaine. Monique Olivier encourt la réclusion criminelle à perpétuité.