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Est-ce que Trump pourra être candidat en 2024 ?

Alors qu’il s’est officiellement déclaré candidat à la présidentielle 2024 le mardi 15 novembre 2022, Trump pourrait ne pas voir son nom inscrit sur les bulletins de votes. L’Etat du Colorado l’a déclaré inéligible ce mardi en raison de son rôle dans l’attaque du Capitole en 2021.

L’élection présidentielle des Etats-Unis se tiendra dans onze mois, le 5 novembre 2024. Si côté républicain, Donald Trump domine largement les intentions de votes, son parcours politique pourrait prendre un tout autre tournant. L’ancien président avait officiellement annoncé sa candidature pour 2024, le mardi 15 novembre 2022. Mais les nombreuses accusations à son égard pourraient jouer un rôle dans sa candidature. Ce mardi, le Colorado a annoncé que Trump était inéligible aux votes. La Cour suprême de cet Etat a ordonné le retrait des bulletins au nom du candidat pour les primaires républicaines. Mais elle a suspendu sa décision jusqu’au 4 janvier, en cas de recours devant la Cour suprême des Etats-Unis.

La justice contre Trump

« Nous avons gagné ! », a déclaré ce mardi Crew (Citizens for Responsability and Ethics in Washington) sur le réseau social X après la décision de la Cour suprême du Colorado. Cette décision « est non seulement historique et justifiée, mais nécessaire pour protéger l’avenir de la démocratie dans notre pays », a souligné le président de Crew, Noah Bookbinder, dans un communiqué.

Au niveau national, de nombreuses actions en justice ont été menées pour disqualifier le candidat républicain en vertu de l’article 3. Cet amendement adopté en 1868, exclut de toute responsabilité publique quiconque, après avoir prêté serment de défendre la Constitution, se serait livré à des actes d’« insurrection » ou de « rébellion ». Une quinzaine de procédures sont en cours dans divers Etats. La justice du Colorado est la première à prononcer l’inéligibilité de Donald Trump.

« M. Trump s’était livré à une rébellion le 6 janvier 2021 »

La Cour suprême du Colorado a déclaré, mardi 19 décembre, Donald Trump inéligible pour l’élection présidentielle américaine de 2024. Elle a ordonné le retrait des bulletins à son nom pour les primaires républicaines dans cet Etat, qui doivent avoir lieu le 5 mars 2024. La raison ? Le rôle que l’ancien président a joué dans l’attaque sur le Capitole à Washington début 2021.

Le 6 janvier 2021, des partisans de Trump avaient envahi le Capitole. Ils ont tenté d’y empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Avec une majorité de quatre juges sur sept, la Cour suprême a confirmé la décision rendue en novembre dernier par une juge de district qui disait que « M.Trump s’était livré à une rébellion le 6 janvier 2021 ». La Cour suprême du Colorado a en attendant suspendu son injonction jusqu’au 4 janvier.

Cette date est la limite pour la certification des bulletins de votes aux primaires dans le Colorado en cas de recours devant la Cour suprême des Etats-Unis. L’arrêt stipule : « Si un recours est déposé devant la Cour surprême avant l’expiration de cette suspension, elle restera en vigueur et la responsable des élections devra encore inclure le nom du président Trump sur le bulletin des primaires pour 2024 jusqu’à ce qu’elle reçoive une quelconque injonction ou mandat de la Cour suprême. »

De la corruption…

L’ancien président des Etats-Unis a d’autres affaires à régler avec la justice américaine. M. Trump a été inculpé quatre fois en 2023. Trois procès sont à venir pour le premier semestre de 2024. Trump doit gérer différentes affaires avec la justice. Cela donne l’espoir à ses opposants de l’évincer de la présidentielle de 2024.

En janvier 2021, Donald Trump a emporté avec lui des cartons entiers de documents en quittant la Maison Blanche. Cependant, une loi de 1978 oblige tout président américain à transmettre l’ensemble de ses courriels, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Le FBI perquisitionne le domicile de M.Trump le 8 août 2022. Leur équipes met la main sur trente-trois cartons, en plus de ceux qui avaient été rendu. Ils contenaient plus de 11 000 documents gouvernementaux. 103 étaient frappés du sceau de la confidentialité ; dix-huit étaient même classés « top secret ».

Le lundi 14 août, la procureure de district du comté de Fulton (Géorgie), Fani Willis, inculpe Donald Trump et dix-huit autres personnes pour avoir tenté de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’Etat-clé de Géorgie. On accuse Trump d’avoir fait pression sur le secrétaire d’Etat de Géorgie, le républicain Brad Raffensperger, pour changer les résultats de l’élection en Géorgie. Il a déclaré à Raffensperger « Je veux juste trouver 11 780 voix », ce qui correspondait au nombre de bulletins qui lui manquait pour gagner l’ensemble des grands électeurs attachés à cet Etat.

Le 13 juin, Donald Trump s’est présenté devant un juge de Miami en Floride pour trente-sept chefs d’inculpation. Parmi ces chefs d’accusations il y a « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », l’ « entrave à la justice » et le « faux témoignage ». C’est la première fois qu’un ancien président américain est inculpé au niveau fédéral. Trois nouveaux chefs d’accusation se rajoutent au dossier, pour la tentative d’effacement des images de vidéosurveillance. Le milliardaire a choisi de plaider non coupable. Le procès doit se tenir le 20 mai 2024.

…et des mensonges

Le mardi 4 avril, le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, accuse Trump d’avoir « orchestré » une série de paiements pour passer sous silence trois affaires embarrassantes avant l’élection de 2016. Trente-quatre chefs d’accusation visent l’ancien président. Un portier de la Trump Tower a reçu 30 000 dollars pour garder le silence sur enfant hors mariage. Une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse a eu 150 000 dollars pour se taire. Enfin une actrice pornographique, a perçu 130 000 dollars pour cacher une prétendue relation extraconjugale. Donald Trump a plaidé non coupable. Après sa comparution, l’ancien président est ressorti libre du tribunal, sans contrôle judiciaire. Le procès aura lieu le 25 mars 2024.

Le tribunal civil de New York poursuit l’ancien président américain depuis le 2 octobre. L’avocate générale de l’Etat de New York, Letitia James, reproche à Donald Trump et à ses fils Eric et Donald Trump Junior, d’avoir exagéré la valeur de leur patrimoine afin d’obtenir prêts bancaires et assurances à des taux avantageux. Les accusés encourent une amende de 250 millions de dollars. Ils risquent aussi l’interdiction d’acquérir des biens immobiliers ou de demander des prêts dans l’Etat de New York. Le procès a pris fin le 13 décembre. Plus de quarante personnes, dont Trump et trois de ses enfants sont passés aux auditions. Le juge Engoron doit rendre sa décision au plus tôt, fin janvier 2024.

Si Trump est le grand favori pour cette présidentielle 2024, les comptes qu’il doit rendre à la justice pourraient suspendre sa candidature.

À lire aussi : Présidentielle américaine : qui est Nikki Haley, la possible rivale de Trump ?

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