Alors que les mesures de sécurité internationales se multiplient au sein de nombreux pays, les Etats-Unis ont décidé d’adopter une mesure un peu particulière. Il sera désormais demandé d’inscrire, sur le formulaire d’entrée en Amérique (ESTA), notre pseudo pour les réseaux sociaux sur lesquels nous sommes inscrits.
Cette mesure avait été émise en Juin dernier, par le service de surveillance des frontières. Elle a par la suite été adoptée par le gouvernement de Barack Obama, le 20 Décembre 2016. Il était alors question de demander à chaque voyageur entrant sur le territoire, sans visa, et donc à l’aide du formulaire ESTA, ses identifiants sur un panel de réseaux sociaux très large, qui comprend notamment :
- Youtube
- Vine
Pour les plus connus, mais aussi un réseau social disponible en Russie : VKontakte ou bien encore Flickr, Tumblr ou Ask.fm.
Qu’est-ce que l’ESTA ?
L’ESTA est une autorisation de voyage valide pour un séjour inférieur à 90 jours aux États-Unis. Il n’est valable que pendant deux ans, et sa souscription s’effectue directement via le site mis en place. Il ne concerne que les voyageurs qui se déplacent en Amérique, dans le cadre de tourisme, d’affaires ou simplement de transit vers d’autres destinations. Cela concerne aussi les étudiants qui s’y rendent pour une courte durée, ou les demandeurs de soins médicaux. Enfin, ce document s’adresse aux voyageurs venant de 38 pays différents, dont la majorité sont présents dans l’Union Européenne, comme la France par exemple.
Quelles sont les réactions des syndicats ?
Cette mise à jour du questionnaire ne plait pas à tout le monde. En effet, les géants des réseaux sociaux ont très largement dénoncé cette pratique comme une atteinte à la liberté d’expression. Le syndicat qui représente ces entreprises (comprenant Google, Facebook, Twitter pour ne citer qu’eux) estime que cela pousse à l’auto-censure. Des associations avaient déjà commencé à se plaindre (associations de défense des droits et des libertés) de la mesure, lors de son annonce en Juin 2016.
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ESTA veut suivre les réseaux sociaux – surveillance > autocensure > conformisme> appauvrissement > prison intérieure https://t.co/AFb7yeyq2R
— Phil Kalousdian (@Ph_Kalousdian) 28 décembre 2016
Si vous souhaitez vous rendre aux États-Unis, la mesure reste pour le moment simplement facultative, mais jusqu’à quand ? Les personnes qui ne remplissent pas cet encadré seront-elles victimes d’une multitude de questions supplémentaires aux filtres de police ? C’est ce que peuvent se demander ceux qui souhaiteraient planifier un voyage de l’autre côté de l’Atlantique dès maintenant.
Cela risque d’engendrer des attentes encore plus importantes aux filtres de police américains, déjà mondialement réputés pour être particulièrement longs. Le temps d’attente d’un voyageur type, qui ne connait aucun avantage, est de minimum 1h. Minimum, car il peut facilement atteindre trois à quatre heures. En effet, les passagers de plusieurs avions se retrouvent à passer par les mêmes filtres de police, ce qui engendre des embouteillages humains monstrueux.
Dans le but de faire des Etats-Unis, la première destination touristique mondiale et dépasser ainsi la France, Obama souhaitait restreindre le temps d’attente à ces filtres, et augmenter le nombre de visa délivré (ils ont en effet augmenté de plus de 40% depuis 2010). Mais qu’en est-il maintenant ?
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