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Christian Estrosi : une singulière communication politique

Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) Christian Estrosi a dû renoncer en juin dernier à son poste de maire de Nice. Il est devenu le Premier adjoint de son successeur Philippe Pradal. Mais en réalité, l’homme occupe toute la place médiatique quand il s’agit de parler de la ville. Un process ficelé de près, qui pérennise l’omniprésence politique de Christian Estrosi.

N’importe quel sondage en France et même à Nice le confirmera : quatre mois après, personne ne connaît le nouveau maire de Nice. « Philippe Pradal ? Qui ça ? », vous dira-t-on sans doute le long de la baie des Anges. Il s’agit pourtant de leur édile. Une écrasante majorité répondra « Christian Estrosi ». Et pour cause, le « motodidcacte » sort de huit ans à la tête de la mairie de la préfecture des Alpes-Maritimes. Parti présider la région Paca en décembre 2015, Estrosi reste bien ancré dans les têtes des Niçois, alors qu’il n’est « que » Premier adjoint. La faute à une succession de détails communicationnels plus ou moins étonnants.

À lire aussi : Christian Estrosi : « une Région à faire rêver le monde entier »

Le premier d’entre eux, c’est peut-être le plus récent. Lors du Conseil municipal du lundi 16 octobre, quand Philippe Pradal a pris la parole devant l’assemblée, son pupitre était au même niveau que celui de son adjoint. Situation qui a changé par rapport à l’ère Estrosi, note le quotidien Nice-Matin. Du temps où ce dernier était maire, sa place était surélevée par rapport à son adjoint d’alors, Philippe Pradal. Une différence de niveau qui a été opérée entre février et avril, soit avant la passation de pouvoir, effectuée en juin, mise en évidence par le journal azuréen :

estrosi

© Nice-Matin

Visiblement, dès février, Christian Estrosi sentait son écharpe de maire de Nice menacée. Celui qui a été élu président de la région Paca est aussi président de la métropole Nice Côte d’Azur. Trois fonctions, cela tombe sous le sens du cumul des mandats. Presque génétiquement lié à Nice, Christian Estrosi a donc « maquillé » la passation d’écharpe à Philippe Pradal pour devenir son Premier adjoint aux Finances, à la Sécurité, aux Travaux, aux Transports, au Stationnement, à l’Administration générale, à la Réglementation des taxis, au Suivi du projet Sang Neuf, à la Réalisation de la ligne 2 du tramway, à la Voirie et aux Professions libérales. Bref, à tout ce qui intéresse les Niçois.

Vrai-faux maire

Hors ce détail assez insolite, Christian Estrosi ne se détache pas du tout de la vie niçoise. Il éclipse régulièrement Philippe Pradal, comme lors de l’hommage national à l’attentat du 14 juillet survenu sur la promenade des Anglais. C’est lui en personne qui a annoncé son report de vendredi à samedi. Sur Facebook, l’édile culmine à 932 « fans » quand Christian Estrosi dépasse les 155 000 « likes » (chiffres arrêtés au 18 octobre 2016). Il y a donc une vraie question de visibilité dans la médiatisation de celui est sans doute le premier adjoint le municipal le plus connu de France.

Mais à quoi joue donc Christian Estrosi ? Le petit Pradal est demandé à l’accueil, son papa Estrosi l’y attend. Personne ne connaît le maire de la 5ème ville de France, ce qui, dans les faits, est problématique. L’ancien expert-comptable est une sorte de vrai-faux maire, un maire de façade. « Je ne quitterai jamais Nice », a même confié Estrosi. Des propos encore d’actualité, dans l’attente d’une nouvelle opération de communication pro-Estrosi dans un contexte niçois.

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