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Et la femme la plus puissante du monde est…

Le magazine Forbes vient de dévoiler la liste des femmes les plus puissantes du monde, pour l’année 2013. Pour la troisième année consécutive, Angela Merkel reçoit la palme d’or, devançant la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. En 10 ans, elle s’est assuré 8 fois la place dans ce classement. Qu’est-ce qui justifie une telle influence ? Et surtout, comment fait-elle pour la conserver ?

Encensée au nord de l’Europe, acculée au sud, Angela Merkel bénéficie d’une aura assez contrastée, à commencer par un parcours assez atypique. Fille d’un pasteur, divorcée, celle qu’on surnommera « la gamine », adhère malgré elle à la CDU, un parti chrétien-conservateur, dirigé exclusivement par des hommes. Pas de grandes perspectives d’avenir, pour cette jeune fille de l’ex-RDA. Car venir de l’ancien bloc soviétique n’est pas gage de popularité. « J’ai eu l’impression d’être à moi seule deux minorités: femme et ancienne citoyenne de l’ex-RDA » avouait-elle, quelques années plus tard. Mais en partant du bas de l’échelle, Angela ne peut que monter.

En 1998, elle est déjà au sommet, elle a éliminé tous ses rivaux, elle est la première femme  à diriger un parti politique. Elle réussit à faire pencher la balance en faveur de l’ex-RDA. En 2005, à 51 ans, elle est la plus jeune politicienne à devenir chancelière et la première femme à diriger une grande puissance européenne après Margareth Thatcher. Lors de son premier mandat, elle bénéficie d’une côte de popularité de plus de 60%, un score jamais égalé jusque-là.

Car Angela Merkel est la « Dame de Fer au-delà du Rhin ». Femme de caractère et femme de détermination, elle gouverne avec rigueur  et n’hésite pas à prendre le chemin de l’austérité pour colmater la crise. Un « veni, viddi, vicci » à la sauce allemande « je dis, je fais, j’accomplis » que les germains lui reconnaisse : ainsi, en 2012, 81% d’entre eux se déclaraient satisfaits de la politique qu’elle mène.

L’impact allemand sur le monde

media_l_5223922Et puis l’Allemagne, c’est surtout le poumon de l’Europe, la plus grande économie. La chancelière est le seul chef d’état à ne pas avoir été sanctionnée par la crise de l’euro : Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi, Gordon Brown ont dû céder les clefs. En tant que première démographie de l’Union Européenne, l’Allemagne a un impact décisionnel plus important dans les décisions européennes. De ce fait, c’est Angela qui donne les directives et prête sa vision de l’Europe. Elle dit « non » au plan de relance européen et fait voter le Traité de Lisbonne. Pour Forbes, elle «est la colonne vertébrale de l’Union européenne et elle porte le destin de l’euro sur ses épaules» .Et même si les Grecs affublent la chancelière d’un costume nazi et d’une moustache hitlérienne, il n’en demeure pas moins que c’est elle qui les a soutenus financièrement.

En dehors de l’Europe, tous lui concède une détermination  à toute épreuve. En se faisant la VRP de l’Europe, la dirigeante de la 4e puissance mondiale tente de renouer des liens avec l’Amérique et l’Asie. Les partenaires économiques de l’Allemagne sont très nombreux, c’est pourquoi elle dispose là aussi d’une certaine poigne. Issue de la RDA, Angela Merkel est particulièrement sensible à la question des droits de l’Homme, ainsi Vladimir Poutine et Hun Jintao ont souvent été réprimandés par la chancelière.

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