Dans cette série d’articles, nous vous emmenons à la découverte d’écoles et d’universités partout dans le monde. À quoi ressemble la vie étudiante en Inde, au Japon ou encore en Finlande ? Réponse dans cette série !
Le Brésil, pays émergent, terre de football, est aujourd’hui à un tournant de son histoire.
Treize ans après l’élection du président Lula, ce dernier revient au pouvoir à 77 ans. L’incertitude est de mise pour les 214 millions de brésiliens…
La jeunesse du pays a de bons souvenirs de l’ancien président. Néanmoins la fracture sociale reste intacte, d’un côté les oligarques et de l’autre, la classe populaire.
Malgré de très grandes inégalités existant entre sa population, le pays de Neymar connaît une importante diminution de l’analphabétisme. C’est la conséquence d’une politique tournée vers l’enseignement fondamental dès le plus jeune âge.
En comparaison avec la France, les collèges et lycées publics sont d’un bon niveau au Brésil, néanmoins lors de l’accès aux études supérieurs, c’est l’inverse, les écoles privées sont bien meilleures que les universités.
Depuis quatre ans, le gouvernement de Jair Bolsonaro (président sortant) à fait des universités une cible de choix, le président conservateur les définit comme un « repaire de communistes”
Le résultat de cet acharnement politique est le suivant : manque de bourse, professeur mal formé et mal payé, subventions détournées, bâtiments insalubres, coupes budgétaires et corruption…
Longtemps félicité pour ses progrès économiques et sociaux, le Brésil peine sur un domaine crucial : L’éducation
Pour VL, nous avons pu recueillir le témoignage de Mateus, un étudiant de 23 ans au Centro Universitario IBMR de Rio de Janeiro. Le jeune homme bénéficie d’une bourse au mérite qui paye 50% de ses frais de scolarité, une chance au brésil.
Rappelons qu’en 2005, le président Lula avait facilité l’accès à l’enseignement des étudiants défavorisés avec le programme « Université pour tous » permettant d’avoir une bourse pour les étudiants à faibles revenus.
Au brésil pour bénéficier d’une éducation de qualité, il faut mettre la main au porte-monnaie
Ce jeune brésilien issu des quartiers populaires de Rio à pour ambition de travailler dans le secteur de la Finance. Lutter contre la corruption semble être important pour Mateus.
En juin 2022, la police brésilienne avait arrêté Milton Ribeiro, alors ministre de l’Éducation, accusé de corruption et de trafic d’influence dans l’attribution de fonds publics.
Pour les jeunes brésiliens, cette arrestation n’est qu’une affaire de plus dans un pays déjà rongé par la corruption.
Synonyme d’une éducation à deux vitesses, la différence entre les écoles privées et les lycées publics reflète la situation actuelle au Brésil.
“J’ai fait toutes mes études dans un collège public. J’étais l’un des meilleurs élèves de ma classe et de mon quartier. Au lycée, j’ai obtenu une bourse pour aller dans une très bonne école. Mais là-bas, je suis devenu l’un des plus mauvais élèves, je n’étais pas préparé, j’ai failli échouer plusieurs fois » nous explique-t-il
Mais à force de travail et de persévérance Mateus Rodrigues de Mesquita décroche son baccalauréat appelé enem et intègre une école privée dans les métiers de la finance.
Le Football symbolise l’espoir pour les jeunes des favelas.
Le point commun entre Neymar, Ronaldinho, Gabriel Jésus et Dani Alves : ils viennent tous de quartiers populaires. Dans ce pays, le Football est bien plus qu’un sport c’est une religion. Le Brésil est le pays avec le plus de stade, le plus de clubs, et le plus de joueurs au monde.
Selon un chiffres officiel du gouvernement brésilien 18% des 15-18 ne sont pas scolarisés. Une désertion qui a deux explications, pour les garçons, la quête d’un emploi et pour les filles, une grossesse prématurée.
Pour beaucoup de jeunes déscolarisés, l’envie de faire carrière dans le football est bien réelle.
Selon le dernier rapport de l’Unesco, qui jauge le niveau mondial de l’enseignement, le Brésil se traîne au 88ème rang sur 128 pays.
Un score trop bas pour un peuple plein d’ambition…