« Viva España ! » Depuis maintenant 4 ans, c’est devenu le refrain habituel de l’été. Tombeurs de l’Italie 4-0 hier à Kiev (Ukraine), l’Espagne s’offre en 4 ans son deuxième championnat d’Europe consécutif, qu’elle ajoute à la Coupe du Monde glanée en 2010 en Afrique du Sud. Avec ce troisième titre d’affilé, la sélection espagnole rentre dans l’histoire du football. Jamais dans le monde du football une équipe nationale n’avait réussi un tel triplé. De plus, l’Espagne est la première équipe à inscrire plus de 2 buts d’écarts avec son adversaire dans le 21ème siècle (4-0). Dans les rangs de la Roja, Fernando Torres, tant critiqué ces derniers temps, montre qu’il est un immense attaquant en inscrivant deux buts dans deux finales de championnats d’Europe consécutifs. Une équipe, un groupe, un collectif, des valeurs véhiculées par la sélection espagnole qui remporte ce titre historique au terme d’un match totalement maîtrisé.
Un match à sens unique.
Malmenée dès l’entame de match, l’Italie n’a pu imposer son jeux, s’affirmer dans cette finale. Rentrés beaucoup plus vite dans la rencontre, les espagnols n’ont pas laissé le temps à leurs adversaires de respirer, les prenant rapidement à la gorge. Fidèles à leurs principes, les espagnols démarrent avec Fabregas en pointe de l’attaque. Le barcelonais effectue un pressing énorme et est à l’origine du premier but. Lancé dans la profondeur par Iniesta, il temporise et centre en retrait pour Silva qui place une tête puissante dans la lucarne de Buffon. Xavi, à l’origine de cette action s’illustre quelques minutes plus tard sur le deuxième but. Servi plein axe par Jordi Alba, le maître à jouer catalan re-sert ce dernier dans la profondeur. Alba ajuste Buffon et transforme, 2-0 pour l’Espagne. Abasourdis, les italiens n’ont pas les moyens de réagir. L’entrée de Di Natale n’y fera rien. Même s’il obtient quelques occasions, l’attaquant de la Squadra est trop souvent hors-jeu. Puis, comme si cela ne suffisait pas, le malheur décide de s’acharner sur les azurs et blancs. A peine entré en jeu, Thiago Motta,le parisien, se déchire la cuisse. Les trois changements effectués, menés 2-0, face à des espagnols infatigables, le sort semble avoir choisi son camp. A 10 contre 11, l’Italie ne tient plus et implose littéralement. Entrés en jeu quelques minutes avant la fin, Torres et Mata aggravent le score, inscrivant respectivement les 3ème et 4ème buts de la Roja, scellant finalement le score à 4-0. L’addition paraît salée certes, mais au vu du match, l’Espagne le mérite. Décidément, ces ibères sont les rois actuels de la planète foot !
Le malaise Balotelli.
Tant attendu dans cette finale, Mario Balotelli a déçu. Absent littéralement de la rencontre, l’attaquant de City n’a rien montré de semblable aux matches précédents. Trop souvent cherchant le duel avec Ramos, « Super Mario » s’est heurté à plus fort que lui. Malgré tout en jambe, l’italien est retombé dans ses travers individualistes, cherchant trop souvent à faire la différence tout seul. Hier soir, Mario semblait avoir oublié que le foot se joue à 11. Même si son comportement est resté correct, même s’il s’est battu jusqu’au bout, le numéro 9 italien n’a pu perforé seul la défense espagnole bien en place. Relativisons tout de même les choses. A seulement 21 ans, Balotelli en verra d’autre, qu’il ne s’en fasse pas. Et puis avec 3 buts et un pénalty transformé, il peut être satisfait du bilan de son Euro. Pétri de talent, le citizen va devoir travailler dur pour exploser totalement, et devenir un cadre à part entière de cette Squadra Azzura vieillissante.
Quel avenir pour la Roja.
Avec ces trois titres consécutifs en quelques années, les espagnols ont maintenant tout gagné. Comment retrouver la motivation pour continuer à progresser, avoir envie de se battre pour regagner des titres ? Âgés pour la plupart de moins de 25 ans, les espagnols vont devoir trouver des sources de motivation pour le futur. Si des joueurs comme Xavi, Casillas, ou encore Iniesta commencent à avoir des cheveux blancs, près de 85% de l’effectif devrait être reconduit en 2014 au Brésil. Les joueurs de talent ne manquent pas en Espagne. Avec cette réserve hallucinante de protagonistes de haut niveau, la Roja peut voir l’avenir sereinement. Le football espagnol n’est pas près de déchanter du jour au lendemain. Reste maintenant plus qu’à retrouver pour tous ces jeunes des motivations, pour continuer à dominer la planète foot, avec la classe et la fougue qui caractérise cette magnifique sélection Espagnole.
Victor Chopinet.