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Femmes vitriolées : de nouvelles attaques au Pakistan

Au Pakistan, les attaques à l’acide envers les femmes se multiplient et deviennent aléatoires. De récentes agressions ont eu lieu sur la place publique au Baloutchistan, dans le sud-ouest du pays.

Une « punition » aussi barbare que dénuée tout sens humain. Un geste que l’on ne pourrait même pas qualifier de « bestiale » puisqu’elle ne peut-être qu’attribuée à l’horreur humaine, ou du moins à la minorité capable de tels actes. Pour punir les femmes de leur famille de « souiller » et « salir » leur image, ceci en commettant des actes « indignes » encore mal définis, des proches des victimes les asperges d’acide, au vitriol plus exactement.

Il est très facile de se procurer de l’acide dans les régions agricoles du Pakistan. Il est utilisé pour la culture du coton et on en trouve dans toutes les petites boutiques aux coins des rues. C’est devenu une arme redoutable pour les « crimes d’honneur ». Un comportement réel ou supposé d’une femme qui bafoue l’honneur de la famille, une jeune mariée qui n’a pas apporté une dot suffisante, ou une veuve qui refuse de laisser ses terres.

Naziran, aspergée d’acide alors qu’elle dormait, elle venait d’avoir 20 ans

Naziran, aspergée d’acide alors qu’elle dormait, elle venait d’avoir 20 ans

Ce crime a commencé à être puni qu’à partir de 2009 ; en novembre, la Cour suprême du Pakistan a puni l’auteur d’un vitriolage à douze ans de prison et à une indemnité de 1,2 million de roupies (10 000 euros environ). Depuis 2011, le gouvernement à alourdi les peines à 14 ans, minimum, de prison ferme et une amende. Ces attaques malheureusement, sont de plus en plus nombreuses, une centaine de cas sont à noter chaque années, sans compter les nombreuses femmes qui n’osent pas se manifester, de peur de représailles, ou qui meurent avant de pouvoir se mettre à l’abris de leurs bourreaux.

Ces crimes, qui étaient avant seulement liés à « l’honneur », sont devenus aléatoires. Mardi dernier, deux hommes à moto ont vitriolé des adolescentes qui revenaient d’un marché à une quarantaine de kilomètres de la capitale provinciale Quetta. La veille, quatre femmes, âgées de 18 à 50 ans, avaient subi le même sort à Quetta, sur un marché du quartier de Sariab.

«Comme le veut notre tradition, elles portaient de grands châles et se couvraient le visage, c’est cela qui les a sauvées de blessures plus importantes», confie à l’AFP Naz Bibi, mère de deux des quatre victimes. Elle enrage contre les agresseurs, qui «ne devraient jamais traiter les femmes comme ça». Et qui, malgré leur crime, «sont toujours en liberté», peste Mohammad Munzoor, frère d’une des femmes vitriolées.

Certains suggèrent qu’un groupe islamiste influe dans la région et est impliqué dans ces attaques. Dans un éditorial sur ces attaques, le quotidien Dawn déplore «la radicalisation» du Baloutchistan, où «une pléthore de groupes extrémistes religieux oeuvrent désormais dans l’ombre… pour priver les femmes de leurs droits». «Le but de ces actes inhumains est d’écarter les femmes de l’éducation, de la vie sociale, économique et politique en créant un climat de terreur», affirme Jahanzaib Jamaldini, vice-président du Parti national baloutche (PNB,indépendantiste).

Une peur omniprésente qui s’est installée au Baloutchistan, et qui s’est étendue au pays tout entier, punissant les femmes d’avoir commis le crime d’être nées femmes.

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