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Fire Force, le manga qui voit rouge

Fire Force : le manga qui voit rouge !

Avec Fire Force, Atsushi Ohkubo (Soul Eater) ravive la flamme du shônen avec un manga classique mais prometteur.

En l’an 198 du calendrier solaire, la combustion humaine spontanée est devenue un fléau pour la population. Dans le même temps, certaines personnes développent des pouvoirs pyrotechniques. Notre héros Shinra Kusakabe, celui qu’on surnomme le « Démon », est un détenteur de pouvoirs de troisième génération. Affecté à la délirante 8ème brigade de la Fire Force, Shinra compte bien devenir un héros. Ces pompiers d’un nouveau genre sont chargés d’éteindre les Torches humaines et d’apporter le salut à leur âme. Mais alors que les interventions s’enchaînent, des doutes commencent à planer sur les intentions des autres brigades…

Light My Fire

Sans détour ni autre promesse, Fire Force s’inscrit parfaitement dans la lignée du registre nekketsu (littéralement « sang chaud »). Le personnage principal est un orphelin naïf, doué de pouvoirs liés au feu grâce auxquels il va être accepté par les autres et devenir un héros. On peut reconnaître, malgré son classicisme, une efficacité de la narration, chose de plus en plus rare de nos jours. Le découpage ultra-dynamique des cases rythme les péripéties de la 8ème brigade. En perpétuelle action, l’éventail de personnages que propose Atsushi Ohkubo apporte une vivacité au récit. Les différents caractères et capacités des membres de la 8ème brigade sont propices à des situations amusantes ou épiques.

L’intrigue principale de ce qui serait le premier arc se dégage à partir du second tome. On s’aperçoit très vite des rivalités entre certaines brigades, qui doivent chercher l’origine de ces combustions spontanées mais ne partagent pas leurs informations. Cette dynamique entre divisions rivales rappelle évidemment les capitaines de Bleach, mais Fire Force semble placer ce rapport de force au cœur de son intrigue.

Cette alchimie recèle un potentiel certain si l’on se penche sur les origines desdites brigades. Ces dernières ont en effet été créées par l’Église du Saint Soleil, l’armée et la société Haijima en charge de la totalité des équipements. Ce consortium d’institutions plus ou moins obscures est un terreau fertile pour de nombreuses intrigues de fond qui pourraient alimenter un sous-texte moins anodin qu’il n’y paraît.

Une nouvelle étape pour l’auteur ?

Les fans de l’auteur reconnaitront le style d’Ohkubo qui revient à quelque chose de plus rond et accessible. Cette rupture (partielle) avec le psychédélisme anguleux de la deuxième moitié de Soul Eater donne d’avantage de relief aux personnages et aux espaces. Élément principal du manga, le feu bénéficie d’un dessin plus que soigné, et surtout varié. L’auteur fait un usage plutôt audacieux du noir et blanc, des contrastes les plus agressifs à la surcharge de détails quand le volume de fumée vient saturer l’espace.

  Fire Force  Fire Force

La patte du mangaka se fait plus reconnaissable quand viennent les combats, pour lesquels Ohkubo explore toutes les variantes de la combustion qu’il relie avec brio aux caractères des protagonistes. Se refusant à griffonner la vitesse comme le feraient Kishimoto ou Kubo, le dessinateur utilise habilement le mouvement de la fumée pour accompagner le mouvement de l’œil et des personnages. Cette astuce donne lieu à des chorégraphies souples et lisibles plutôt agréables, sans jamais surcharger l’action.

Si Fire Force ne semble pas parti pour réécrire les codes du nekketsu, il les applique avec aisance et saura ravir les nouveaux lecteurs. Les habitués y trouveront une licence à surveiller, surtout à l’heure où commence à germer la nouvelle garde du shônen.

Fire Force est publié chez Kana et traduit par Frédéric Malet. Le tome 3 est disponible en librairie depuis le 8 septembre.

Visuels : Atsushi Ohkubo / Kodansha / Kana

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