Après un mois d’absence, pour lequel nous nous excusons d’ailleurs, nous sommes de retour pour continuer d’établir avec vous le top 100 des Grand Prix les plus marquants du XXIe siècle, à quelques semaines de la reprise de la saison ! Aujourd’hui voici la seconde moitié du classement qui débute avec les places 50 à 41. Au programme des affrontements sous haute tension entre coéquipiers, des casses moteurs cruelles ou encore des démonstrations de Hamilton et Schumacher sous la pluie.
Rappel du classement : A défaut de pouvoir vous mettre les liens vous renvoyant vers les derniers classements étant donnés les quelques soucis techniques indépendants de notre volonté que nous connaissons, nous vous renvoyons vers ce thread qui compile les places précédentes
50 – Grand Prix de Malaisie 2016 : Lewis Hamilton, battu par KO
Vainqueur : Daniel Ricciardo (Red-Bull) devant Max Verstappen (Red Bull) et Nico Rosberg (Mercedes)
Ce Grand Prix de Malaisie, replacé en fin de saison, pour la première fois depuis 2000, restera comme le moment de basculement de cette saison 2016. Le tournant dans un championnat jusqu’alors archi-dominé par Mercedes, une seule victoire leur ayant échappé jusqu’ici, c’était à Barcelone, un Grand Prix ou les deux Flèches d’Argent s’étaient auto-éliminées. Le duel entre Rosberg et Hamilton est plus serré que jamais. Cet affrontement a connu plusieurs phases. Un début de saison largement à l’avantage de Rosberg, comptant près de 45 points d’avance après cinq courses seulement. Un été totalement dominé par Hamilton remportant six victoires en sept courses et reprenant la tête du championnat à la trêve. Puis de nouveau depuis la fin de la trêve estivale, Rosberg a repris les devants, avec trois victoires consécutives. L’Allemand vainqueur de justesse à Singapour débarque avec huit points d’avance. Mais les deux hommes le savent, il ne faudra rien lâcher car la bataille risque de se jouer jusqu’au bout, à Abu Dhabi. En qualifications, comme 99% du temps cette saison-là, les Mercedes dominent. Mais sur cette piste plutôt technique et au bitume resurfacé, c’est Hamilton qui domine largement avec quatre dixièmes d’avance. Derrière c’est une grille en ordre rangée que l’on retrouve. deux Red Bull, deux Ferrari, deux Force India, une Mclaren, deux Williams, et deux Haas.
Le dimanche, la bataille s’annonce comme toujours tendue entre Hamilton et Rosberg avec une longue distance d’ici le premier virage, plus de 300 m. Un autre paramètre important est à gérer, la chaleur. 32°C dans l’air mais surtout 52°C sur la piste. Les mécaniques seront soumises à rude épreuve, et cela se vérifiera. Mais cette course aurait pu basculer bien auparavant. Car au départ, si Hamilton et Rosberg s’envolent parfaitement, Vettel en embuscade derrière Verstappen se loupe en freinant très tard, ce qui envoie en tête à queue…Nico Rosberg qui a été percuté. Le pilote Mercedes est en fond de classement, Vettel lui doit même abandonner, suspension avant gauche pliée. Quant à Verstappen, heureusement pour lui, il ne subit pas les conséquences de cet accrochage, qui profite donc surtout à Hamilton, débarrassé de son coéquipier en fond de classement. Rosberg va d’ailleurs profiter d’une entrée de la Voiture de Sécurité Virtuelle (VSC), suite à la sortie de piste de Grosjean, pour se décaler en stratégie et chausser des pneus durs. De même pour Verstappen, qui a 10 tours de décalage avec Hamilton. Mais pour l’Anglais, l’enjeu n’est pas là. Il doit gagner et profiter des difficultés de Rosberg même si celui-ci remonte vite. A mi-course, il est 5e. Et il va vite revenir sur Raikkonen. Après une rude bataille, c’est à l’intérieur du virage 2, dans un trou de souris, que le pilote Mercedes va forcer le passage. Il possède encore toutefois 30 secondes de retard sur les deux Red Bull, et 50 sur son coéquipier. Et il va écoper, en plus de 10 secondes de pénalité, pour cette manœuvre. Le podium vient de s’envoler…
Les monoplaces autrichiennes se chiffonnent justement pour la seconde place de la course. A moins de 20 tours de l’arrivée, Verstappen attaque Ricciardo qui résiste, les deux pilotes restent côte à côte durant plusieurs virages, la bataille est somptueuse. Mais c’est le plus expérimenté des deux hommes qui garde les devants. Ils ne le savent pas encore, mais en réalité c’est la victoire, pour laquelle ils venaient de s’affronter. Car au tour 41, c’est le coup de théâtre ultime de ce GP de Malaisie. Hamilton, largement leader, parti pour reprendre la tête du championnat voit son moteur cracher des flammes dans ses rétroviseurs. Le signe de l’abandon, l’Anglais est KO. A la radio effondré il crie d’ailleurs “No, No, No”. C’est un coup de marteau qui vient de s’abattre sur la tête de l’Anglais. Une panne mécanique supplémentaire cette saison, qui n’arrange pas ses affaires. Au lieu de reprendre la tête du championnat, il vient de concéder 15 points à son coéquipier. Rosberg miraculé de cette course, au vu du chaotique premier tour, vient de faire l’affaire du jour. 3e derrière les deux Red Bull, il ne le sait pas encore, mais ces 13 points perdus par Hamilton seront juste ceux qui lui permettront 1 mois et demi plus tard de gagner le titre. Cependant ceci ne l’empêche pas de devoir céder aux Red Bull. Verstappen avait été le seul à battre les Mercedes cette saison, cette fois-ci c’est au tour de Ricciardo, privé plus tôt dans la saison d’une victoire certaine à Monaco par une boulette de son équipe. Sa quatrième victoire en carrière, deux ans après. Le doublé pour Red Bull, le premier depuis 2013. Cela vaut bien un “Shoey” que Ricciardo fait partager élégamment à Rosberg sur le podium. Malgré l’infâme goût du champagne dans la chaussure, l’Allemand ne se plaindra pas. Dans cette fournaise malaisienne, il a réalisé un très grand pas vers la couronne mondiale…
49 – Grand Prix de Hongrie 2015 : Pour Jules
Vainqueur : Sebastian Vettel (Ferrari) devant Daniil Kvyat (Red-Bull Renault) et Daniel Ricciardo (Red-Bull Renault)
Si sportivement, la F1 nous donne rendez-vous en Hongrie pour le dernier rendez-vous avant la trêve estivale, sur le plan émotionnel, les pilotes sont ailleurs. Tous étaient présents à Nice cinq jours plus tôt pour dire un dernier adieu à leur ami, Jules Bianchi, décédé la semaine précédente, après être resté neuf mois dans le coma, suite au drame de Suzuka 2014. Durant ce week-end hongrois, les acteurs de la Formule 1 ne cesseront de rendre hommage à celui qui était promis à un brillant avenir, au volant de sa Marussia. Les messages fusent sur les monoplaces, et les pilotes se rassembleront avant le départ, en cercle, le casque de Jules au milieu. Tous unis. Un moment poignant et fort en émotion, le tout avec la famille de Jules Bianchi présente au milieu du cercle. Et comme pour mieux rendre hommage à quelqu’un qui adore la compétition, à un homme qui restera dans les mémoires comme extrêmement chaleureux et talentueux, les 20 pilotes sur la grille vont se mettre à la hauteur et offrir une course d’adieu somptueuse au pilote français. Peut-être la plus belle de l’année 2015.
Dès le départ, en effet le scénario attendu va être bousculé, les deux Mercedes en première ligne se font doubler instantanément comme c’était le cas à Silverstone. Sauf que cette fois ce ne sont pas deux Williams mais deux Ferrari qui en profitent. Pire encore pour les Flèches d’Argent, celles-ci se mettent en difficulté dès le premier tour. En effet à la chicane du circuit, Hamilton met la pression sur son coéquipier Rosberg, par l’extérieur, mais loupe totalement sa tentative, et finit dans les graviers avant de repartir prendre place dans le peloton. Il repart 10e. La Scuderia en tête sait qu’elle à un coup à jouer. D’autant plus que la Mercedes est moins à l’aise en plein cœur du peloton, que devant avec l’air libre. Surtout car le Hungaroring est réputé difficile à dépasser. Les Rouges mènent donc la course parfaite, Vettel creusant un écart de 10 secondes dans le premier relais sur Rosberg 3e. Hamilton remonte, lui, avec grande difficulté. Après un tiers de course, l’Anglais est 5e seulement. Derrière les péripéties commencent. Maldonado envoie Perez en tête à queue, en le tassant un peu trop sur l’extérieur. Hamilton revient à une place convenable après 30 tours en doublant Ricciardo…Ce ne sera pas la dernière fois qu’il se confrontera à l’Australien aujourd’hui. Quelques minutes plus tard, c’est un coup de massue qui s’abat sur Ferrari. Les Rouges rêvaient d’un doublé, le premier depuis 5 ans, mais Raikkonen annonce subir un problème technique et une perte de puissance. Celle-ci le contraint à l’abandon. Une cruelle déception.
Au 42e tour, la course bascule encore avec l’entrée en piste de la voiture de sécurité. La raison ? Hulkenberg perd son aileron avant dans la ligne droite des stands et percute le mur au 1er virage. La piste est jonchée de débris. Lorsque cette Safety Car s’écarte, c’est la pagaille. Rosberg efface Raikkonen qui se dirige vers une lente agonie. Derrière, Ricciardo attaque intelligemment Hamilton. Décidément pas dans son assiette, il sous-vire au premier virage et casse son aileron en percutant la Red Bull sur le flanc droit telle une auto-tamponneuse. Surtout derrière lui c’est un véritable bazar, presque au ralenti, le Britannique se fait dépasser hors des limites de la piste par Daniil Kvyat qui sera pénalisé de cinq secondes. Bottas qui tente de doubler l’un des deux hommes revenus de manière cavalière en piste freine fort, et Verstappen le touche. Le finlandais crève également. Bilan des opérations. Vettel, Rosberg, Ricciardo, Kvyat et Verstappen forment le top 5. Hamilton écopera d’un « drive-through ». Devant petit à petit en fin de course, un trio de tête se forme et se dispute la victoire. Comme un an auparavant, il est composé d’une Ferrari, d’une Mercedes et d’une Red Bull celle de Ricciardo. L’Australien continue d’être offensif sur un Nico Rosberg en passe de faire l’excellente affaire de la journée. Reprendre la tête du championnat pour la première fois de la saison. Mais à cinq tours de l’arrivée face à l’attaque de Ricciardo, Rosberg décroise et se rabat trop vite devant le tenant du titre. Il subit une crevaison et perd 18 points d’un coup. L’Australien rentre au stand également et perd le bénéfice de sa 2e place.
Vettel n’a plus de concurrence en piste et peut décrocher sa 2e victoire de la saison, sa seconde en Rouge. Avec deux hommes symboliques qui sont rejoints. 41 comme le nombre de victoires d’Ayrton Senna. Et Jules Bianchi à qui le multiple champion allemand adressera une ultime pensée à la radio et en Français “Merci Jules cette victoire est pour toi”. Lui, qui aurait pu légitimement revendiquer un volant Ferrari un jour, manque à tous que jamais. Et pendant 69 tours si les 20 pilotes ont essayé de mettre leur esprit de côté pour conduire au mieux, ils n’oublieront jamais que cette course restera éternellement…Pour Jules.
48 – Grand Prix de Hongrie 2008 : Les espoirs de Massa envolés en fumée
Vainqueur : Heikki Kovalainen (Mclaren-Mercedes) devant Timo Glock (Toyota) et Kimi Räikkönen (Ferrari)
Bon nombre d’émotions fortes, de scénarios improbables se sont produits au Hungaroring depuis 1986. Et encore une fois, cette édition 2008 en fait partie. Pourtant cette course bien monotone durant 90% du temps, constitue avec un regard a posteriori sur cette saison, le moment où Felipe Massa a raté l’opportunité de basculer en tête du championnat. Mais surtout les points envolés ce jour-là au terme d’une course cruelle pour le Brésilien seront à jamais ceux qui manqueront trois mois plus tard.
Revenons cependant en arrière. 2008, est synonyme de saison très serrée. A mi-saison, quatre hommes se tenaient en deux points: Hamilton, Massa, Raikkonen, Kubica. Les deux premiers se sont cependant détachés non pas encore mathématiquement, mais psychologiquement. Massa en réalisant un podium et par une régularité certaine depuis le début de saison. Hamilton en réalisant des coups d’éclats fabuleux à Silverstone et à Hockenheim. Nanti de ses deux victoires d’affilée, il débarque avec le vent en poupe et la ferme intention de rééditer sa victoire de 2007, afin d’assommer ses adversaires avant les vacances. Tout au long du week-end c’est à un duel sur la piste que l’on va assister entre l’Anglais et le Brésilien. En qualifications tout d’abord, c’est Massa qui frappe le premier. Car celui-ci réalise ni plus ni moins, dans la deuxième partie des qualifications, le record absolu de la piste. L’Anglais répond avec son écurie Mclaren-Mercedes, cinq minutes plus tard. Il signe la pole position avec de surcroît son coéquipier pour l’accompagner en première ligne. Pour Massa et Ferrari c’est le coup de massue. Sur un circuit comme le Hungaroring où il est très difficile de dépasser, il faudra réaliser un exploit.
Cet exploit, le Brésilien va pourtant le réaliser dès le lendemain en effectuant une manœuvre absolument ahurissante dès le départ. Du côté propre de la piste Felipe Massa s’envole déjà mieux que Kovalainen, mais surtout blotti dans l’aspiration de Hamilton, il lui fait l’extérieur dès le 1er virage, pneus allumés. Une œuvre d’art splendide. Le départ de la saison assurément, qui change ainsi immédiatement la face de cette course. Alors que les Mclaren avaient la main pour gérer le tempo, c’est Massa qui peut désormais faire valoir sa supériorité et s’échapper, sous la fournaise de Budapest. (voir vidéo, désolé pour la qualité)
L’écart n’est pas énorme il est vrai avec Hamilton, 4-5 secondes à peine. Mais il est suffisamment conséquent pour ne pas être inquiété et mener la course sereinement. D’autant plus que derrière les deux hommes qui se livrent à un véritable duel, la distance se chiffre à plus de 20 secondes entre Massa et Kovalainen. Et la course monotone dans son déroulement va pourtant basculer à deux reprises de manière inattendue. A 30 tours de l’arrivée, bien calé dans la position du dauphin, Hamilton subit une terrible crevaison. Un coup de théâtre qui laisse son rival pour le titre seul devant. Hamilton lui perd gros car avec un demi-circuit à faire, il se retrouve dans le peloton et reste calé à la sixième position après les divers arrêts ravitaillements. L’Anglais le sait, il est sur le point de céder la tête du championnat, battu par une course exceptionnelle de Felipe Massa tout proche d’empocher une quatrième victoire cette saison.
Cependant, tous ces calculs vont être totalement bousculés à trois tours de l’arrivée lorsque intervient le second coup de théâtre de la course. Un coup de théâtre en forme de coup de poignard, qui prendra une ampleur encore plus importante quand on connaît le final de cette saison 2008. Felipe Massa, donc largement en tête, baisse un peu le pied quand soudain, un immense panache de fumée se dégage derrière sa F2008. Moteur cassé, c’est l’abandon inévitable pour le Brésilien. Le pilote Ferrari est effondré, il vient de laisser passer 10 points facilement. Une victoire jetée à la poubelle par sa mécanique, et une très mauvaise affaire au championnat. Une cruelle désillusion que ne méritait point Massa, mais que le sort en a ainsi décidé. Et comme l’expression le dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ainsi c’est Kovalainen presque transparent durant toute la course qui hérite de la victoire, sa première et la seule de sa carrière. Il devient par conséquent le 100e vainqueur d’un GP de F1. Comme quoi même pour Mclaren quand cela ne va pas très bien avec Hamilton seulement cinquième, la réussite est du bon côté, puisque l’anglais creuse l’écart au championnat, Raikkonen ne terminant également que troisième, juste derrière Timo Glock et sa Toyota. Plus que jamais le Hungaroring aura pesé dans la balance…
47 – Grand Prix d’Azerbaïdjan 2017 : Coups de filou à Baku
Vainqueur : Daniel Ricciardo (Red-Bull) devant Valtteri Bottas (Mercedes) et Lance Stroll (Williams-Mercedes)
Direction Baku pour la deuxième édition du Grand Prix d’Azerbaïdjan, malgré une première course qui n’a pas marqué les esprits en 2016. Mais en cette année 2017, pour la première fois depuis le début de l’ère hybride, Mercedes à trouvé un adversaire. Celui-ci est rouge, il s’appelle Ferrari. Et depuis le début de saison, on assiste à un duel au sommet entre Hamilton et Vettel. A ce stade de la saison, c’est même l’Allemand qui est en tête du championnat. Sur ce circuit de puissance moteur, malgré un cadre urbain, (la ligne droite des stands mesure plus de 1,5 km) c’est cependant Mercedes qui est favori. Les Flèches d’Argent ont en effet signé un doublé au Canada, répondant à celui des Rouges à Monaco. La qualification confirme cette tendance puisque Hamilton atomise la concurrence. Cinq dixièmes d’avance sur Bottas, une seconde sur Raikkonen, 1,3 seconde sur Vettel. On ne voit pas comment la victoire peut échapper aux Gris. Mais dans un cadre urbain, tout peut se passer. Cet après-midi azéri sera la parfaite traduction de cela, avec des nerfs pour beaucoup mis à rude épreuve, ce qui va entraîner pagaille et confusions en nombre pour une course au résultat improbable et au scénario aussi. Le tout avec des moments épiques, et des coups bas de la part des pilotes ici à Bakou.
Tout commence dès le départ. Hamilton et Vettel le prennent bien. Les deux finlandais Bottas et Raikkonen beaucoup moins. Les deux hommes s’accrochent dès le deuxième virage, Bottas doit changer son aileron avant et glisse en fond de classement et Raikkonen est impacté par les débris. Il est cinquième. Mais c’est surtout l’abandon de Kvyat mal placé qui va bousculer la course. La Voiture de Sécurité rentre et tout change. C’est le bal des arrêts aux stands, sauf pour Stroll qui monte jusqu’à la troisième place. Bottas voit son tour de retard être effacé, comme la règle le veut. Et Verstappen abandonne. La Voiture de sécurité peut s’en aller mais revenir instantanément, “Iceman” perdant de plus en plus de débris qui jonchent la piste. Massa et Ocon le double entretemps.
19e tour, la Safety Car annonce de nouveau son retrait et en 1 minute la folie totale s’empare de la course. D’abord juste avant la relance avec l’image de l’année. Pour faire monter ses freins en température, Hamilton ralentie excessivement. Vettel le percute légèrement. Échaudé par ce qu’il considère être une manœuvre volontaire l’Allemand arrive à sa hauteur et vient mettre un coup de roue (à basse vitesse) au pilote Mercedes. Un pétage de plombs qui lui vaudra un Stop And Go de 10 secondes soit la plus lourde sanction possible avant la disqualification. Et une action qui fera surtout beaucoup jaser. Quelques secondes plus tard, le pilote Ferrari résiste cependant à Massa qui l’attaque pour la 2e place. En revanche, entre Ocon et Perez c’est le clash, le français resserrant trop le Mexicain dans le mur. Raikkonen finit par crever dans l’ensemble des débris et voilà trois nouveaux outsiders au tapis.
Une nouvelle fois la Voiture de Sécurité fait son entrée. Et bientôt le Drapeau rouge après une intervention sage d’Alonso. Après 22 Tours, celui-ci est brandi, voilà qui permet aux pilotes de faire baisser la tension extrêmement élevé. A ce stade du jeu, Hamilton semble bien placé, les Williams et la Red Bull de Daniel Ricciardo aussi entre la 3e et la 5e place. Pour Vettel sa seconde place ne tient qu’à un fil, tandis que Raikkonen lui va tenter un improbable retour en piste avec quelques réparations de fortune de la Scuderia.
Après 20-25 minutes d’interruptions, le Grand Prix redémarre, on n’est même pas encore à mi-course. La relance permet à Ricciardo de s’emparer de la 3e marche du podium après un magnifique triple dépassement en bout de ligne droite. Puis dans les outsiders derrière c’est Hulkenberg qui perd gros en touchant le mur dans la section étroite du circuit. Le pilote Renault contraint à l’abandon perd là une occasion énorme de podium. Hamilton lui prend la poudre d’escampette avec Vettel à ses basques, mais la course bascule également pour lui. Car sa protection de tour de cou en polystyrène est en train de se détacher et les tentatives de l’Anglais de le refixer à plus de 300km/h dans la grande ligne droite ne sont pas très efficaces. L’Anglais rentre au stand perd une dizaine de secondes et revient en piste en 9e position. Vettel dans le même timing reçoit lui sa fameuse pénalité et effectue sa pénalité 3 tours après. L’Allemand attaque, s’arrête ensuite et ressort….juste devant Hamilton. Dans l’histoire l’affaire reste excellente pour le pilote Ferrari qui grapille des points au championnat. A 15 tours de l’arrivée, il est nécessaire de refaire un point avec Daniel Ricciardo, porté disparu durant le Week-End et qui a désormais le champ libre pour signer sa première victoire de la saison. Car derrière lui Stroll est 2e à 18 ans à peine. Magnussen sur sa Haas est 3e. A noter que par un improbable concours de circonstances, Bottas est revenu en 6e position. Toutefois dans leur remontée, le Finlandais va se montrer plus efficace que les deux rivaux pour le titre.
Car la victoire de Ricciardo ne peut plus être remise en cause, et avec une course plus calme dans sa dernière partie, il franchit la ligne en grand vainqueur. Lui le spécialiste des victoires à émotions et des courses folles remporte un triomphe mérité, dont seul lui pouvait ressortir en héros. Derrière pour la seconde place dans un ultime sursaut, Bottas va doubler Stroll…sur la ligne tel un final des 500 Miles d’Indianapolis. 105 millièmes séparent les deux hommes. Pour Bottas c’est un retour du diable vauvert, pour Stroll c’est une magnifique revanche, lui qui fût fort critiqué dès son arrivée en F1. Entre Vettel et Hamilton, même si l’écart ne sera que de deux dixièmes sur la ligne, c’est sur un statu quo que les deux pilotes restent. Après 2h30 de spectacle et de sensations, cette course aura fini par mettre sur les nerfs bon nombre des pilotes du paddock. Quoi de mieux donc que de voir un magnifique podium souriant pour conclure ce GP d’Azerbaïdjan qui restera longtemps dans les mémoires…
46 – Grand Prix de Monaco 2008 : Hamilton, magicien de la pluie
Vainqueur : Lewis Hamilton (Mclaren-Mercedes) devant Robert Kubica (BMW-Sauber) et Felipe Massa (Ferrari)
Depuis sa première saison en F1, personne ne doutait du talent et du génie hors normes de Lewis Hamilton. Mais à Monaco tout le monde va finir par découvrir, le mental exceptionnel de l’Anglais, qui dans un contexte défavorable va réussir à illuminer le monde. Car personne le samedi, et encore moins de monde après les premiers tours de course, n’aurait pu envisager une victoire du Britannique. Hamilton n’avait plus gagné depuis la première course à Melbourne et il s’en fallait de beaucoup. Ferrari par Raikkonen et Massa qui se sont partagés les victoires (deux chacun) ont en effet dominé ce début de championnat. C’est d’ailleurs le finlandais qui est leader du championnat avant ce week-end monégasque. Malgré tout, les Rouges ne sont plus à la fête sur le circuit de la principauté depuis 2001. Massa exprime clairement le fait qu’il n’apprécie pas ce circuit. Et Kimi Raikkonen avait terminé à un tour l’année précédente, même s’il s’était aussi imposé en 2005…sur Mclaren-Mercedes. Le Samedi lors des qualifications, tous ces déboires seront pourtant oubliés chez la Scuderia au terme d’une séance extrêmement serrée. Moins d’un dixième seulement séparent en effet Massa qui signe la pôle dans les toutes dernières secondes de Hamilton 3e, qui longtemps a détenu ce meilleur chrono. Raikkonen se situant entre son coéquipier brésilien à 28 millièmes seulement et devant Hamilton. Avec deux monoplaces en tête, Ferrari à de quoi verrouiller la course et imposer son tempo alors que ce circuit de Monaco est réputé impossible à dépasser. Mais le lendemain, la pluie va venir complexifier et bouleverser les cartes…
Celle-ci profite dans un premier temps à Hamilton justement, qui vient griller Raikkonen au départ, s’intercalant entre les deux Ferrari. Mais dès le 5e tour, le pilote Mclaren pense perdre la course. Touchant le rail au bureau de Tabac, il crève et doit rentrer au stand. Massa possède alors 12 secondes d’avance. Cependant l’Anglais sera sauvé par le fait qu’un tour plus tard la voiture de sécurité entre en piste. En effet, au virage de Massenet, Coulthard rentre dans le rail, et sur la même trajectoire que lui, aveuglé par les projections d’eau Bourdais en fait de même. L’arrêt involontaire de Hamilton se retrouve finalement en un arrêt gagnant, car bon nombre de pilotes vont devoir stopper après avoir vu leur avance réduite à néant. De plus Raikkonen subit un Drive Through, sa voiture ayant été équipée trop tard des pneus juste avant le départ. Et pour relancer encore plus Hamilton, le leader Felipe Massa va aussi partir à la faute. Au 16e tour, il tire tout droit à Sainte-Dévote au premier virage. Un demi-tour et ça repart. Mais Kubica passe, et Hamilton est juste derrière le Brésilien. Stratégiquement, le vice-champion du monde en titre a en plus pu bénéficier de la clairvoyance de son équipe. Sous la pluie, on consomme moins d’essence, ainsi Mclaren en met énormément, et lorsque Kubica puis Massa s’arrête au 33e tour, l’Anglais prend la tête.
Plus fort, plus rapide, Hamilton creuse l’écart portant son avance à une trentaine de secondes sur ses deux rivaux. Lorsqu’au 53e tour, il stoppe, il ressort évidemment devant le Brésilien et le Polonais qui intervertiront leurs deux positions à l’issue du deuxième arrêt du Pilote Ferrari. La piste s’asséchant de plus en plus cependant, Hamilton, ne creuse plus réellement l’écart, n’étant pas aussi rapide sur le sec que sous la pluie. Cette course sera cependant relancée rapidement car Nico Rosberg va littéralement détruire sa monoplace en deux à 15 tours de l’arrivée au niveau de la chicane de la piscine. La voiture de sécurité fait son retour évidemment gâchant l’avance de 40 secondes de Hamilton.
Sur une piste asséchante, l’Anglais va cependant se montrer très fort, puisqu’il ne va pas céder à Kubica et Massa. En revanche derrière la surprise de la course Adrian Sutil et sa Force India en 4e position (soit les premiers points de l’écurie et du pilote dans leur histoire) vont voir leurs espoirs se briser, sur une course qui se finira au chronomètre (2h de courses dépassées) et non au nombre de tours. A la sortie du Tunnel, le pilote allemand glisse, surprend Raikkonen derrière lui et celui-ci l’embroche dans l’aileron arrière. L’abandon pour l’Allemand qui ne peut plus repartir. Raikkonen lui perdra les maigres points dont il disposait dans la manœuvre. Le Champion du monde est passé totalement à côté de la course. Pendant ce temps, un autre futur champion du monde lui franchit la ligne en grand vainqueur et s’affirme comme le patron du championnat, dont il prend la tête suite à cette victoire. Avec un peu de réussite certes mais il a su montrer encore une fois son talent de grand champion qu’il est. Kubica et Massa ont été de beaux et âpres rivaux mais ne peuvent que s’incliner face à la classe anglaise…
45 – Grand Prix de Bahreïn 2014 : Hamilton-Rosberg, la première guerre des étoiles
Vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes) devant Nico Rosberg (Mercedes) et Sergio Perez (Force-India Mercedes)
C’est par un anniversaire que débute ce GP de Bahreïn. Voilà en effet 10 ans que la F1 se rend au Moyen-Orient et dans le désert de Sakhir. Il s’agit aussi du 900e Grand Prix de l’histoire de la F1. Ainsi pour rendre hommage à ces deux évènements et un peu à l’instar de ce qu’il se fait à Abu Dhabi, la course se déroulera pour la première fois de nuit, ce qui change un certain nombre de données et permet aux écuries d’éviter la forte chaleur bahreïni qui peut régner en journée. Et dans cette nuit deux astres d’une écurie à l’étoile vont venir illuminer la course. Sur le plan sportif Mercedes semble en effet intouchable en ce début de saison. Un doublé en Malaisie, une victoire pour Rosberg en Australie, qui aurait probablement été accompagné également d’un doublé si Hamilton n’avait pas connu de problème mécanique. Et sur une telle piste avec de nombreuses lignes droites, on ne voit pas comment la puissance du moteur Mercedes peut ne pas placer les écuries qu’elle motorise aux premières places. En qualifications justement la logique est respectée. Rosberg signe sa première pole position de la saison devant son coéquipier. Derrière Bottas et Perez, dans deux monoplaces équipées d’un V6 Mercedes confirment la domination du groupe propulseur à l’étoile. Pour les quadruples champions du monde, Red-Bull Renault, c’est bien plus difficile. Vettel n’est que 10e, Ricciardo 13e. Bien loin du standing annoncé…
C’est donc chez Mercedes que l’intérêt de la course prend forme et ce dès le départ, car Lewis Hamilton va venir griller la politesse à son coéquipier Nico Rosberg et pour ce faire il va même se montrer autoritaire au virage 4 en le tassant à l’extérieur. Ce ne sera pas la dernière fois de la course. Derrière Massa sur sa Williams a pris un départ de rêve, en gagnant quatre places. Plus loin encore, Vettel va être confronté a ses difficultés du moment et au chat noir qui rode dans sa voiture. Moins rapide déjà que Ricciardo dans sa remontée, il subit en plus aux alentours du tour 14, des problèmes de DRS. Le coup de massue pour l’Allemand intervient quelques instants plus tard lorsque son équipe fait l’affront de lui demander de laisser passer son coéquipier. Vettel s’exécute. Ce n’est que le début des malheurs qui le toucheront en long, en large et en travers en cette année 2014. Devant à l’issue juste avant les premiers passages aux stands, Rosberg met la pression sur Hamilton. Au tour 18 puis au tour 19, il attaque son coéquipier dans la grande ligne droite. Celui-ci réplique admirablement quelques mètres plus loin au virage 5 et 6. Hamilton stoppe ensuite et les deux hommes vont se retrouver sur une stratégie décalée. L’Anglais en pneus tendres, l’Allemand en pneus médiums. Dans la lutte pour la 3e place, les Force India prennent elle petit à petit le dessus sur les Williams de Massa et Bottas ayant des pneus usés et prolongeant de trop leur premier relais.
D’autant plus que Bottas va effectuer son second arrêt au pire moment possible, à 20 tours de l’arrivée au moment même où la Voiture de Sécurité fait son entrée. Celle-ci, en effet, vient enlever la voiture de Gutierrez après un accrochage impressionnant avec Maldonado. Le Vénézuélien sort des stands, mais ignorant totalement ses adversaires en piste, percute Gutierrez au premier virage et l’envoyant en tonneaux. C’est le moment idéal pour les Mercedes pour effectuer également leur ultime arrêt, Hamilton toujours devant Rosberg mais cette fois-ci avec un avantage pneumatiques en la faveur de l’Allemand qui bénéficiera de pneus tendres contrairement à son coéquipier en pneus médiums. Ce qui promet un duel excitant et c’est ce qu’il va se produire. A la relance Rosberg attaque Lewis Hamilton, mais l’Anglais résiste jusqu’au virage 5. Mais l’Allemand on le sent est bien plus rapide que son coéquipier. Il n’a cependant plus beaucoup de tentatives pour tenter d’aller chercher la victoire. Derrière toujours dans des batailles de coéquipiers, Perez résiste à Hulkenberg pour le podium. Ricciardo lui est remonté et a réussi à doubler son coéquipier au tour 50. Le début de la fin pour le quadruple champion du monde.
Devant Rosberg continue d’attaquer, mais ses nombreuses offensives sont vaines. 52e tour, nouvelle attaque au Virage 4, mais Hamilton résiste quitte à tasser légèrement son coéquipier sur l’extérieur. 53e tour, ce sera l’ultime attaque du leader du championnat, cette fois-ci avec un freinage retardé au premier virage. Trop d’ailleurs puisque Hamilton peut recroiser et garder les devants. Une bagarre somptueuse, un véritable feu d’artifice pour tous les téléspectateurs qui se sont régalés. Hamilton franchit la ligne en vainqueur devant son coéquipier. L’Anglais a démontré à la fois ses énormes capacités de résistances défensives alors qu’il semblait clairement moins performant. Une première victoire psychologique. Mercedes a aussi démontré toute sa force puisqu’en 12 tours d’attaque un écart d’une quinzaine de secondes à été créé sur le troisième, le vaillant Sergio Perez. Ce GP de Bahreïn restera donc comme une forme de récompense pour les pilotes qui ont fait la prime à l’offensive, la prime au spectacle. Merci messieurs !
44 – Grand Prix de Malaisie 2001 : Les rouges noient la concurrence
Vainqueur : Michael Schumacher (Ferrari) devant Rubens Barrichello (Ferrari) et David Coulthard (Mclaren-Mercedes)
Est-il possible d’assommer un championnat dès la deuxième course de la saison, quand celle-ci est disputée dans des conditions très particulières qui plus est ? Voilà bien une vaste question à laquelle nous serions tentés de répondre non. Pourtant ce 18 Mars 2001, Michael Schumacher et la Scuderia Ferrari ont réussi cet exploit phénoménal. Si mathématiquement, tout était très loin d’être joué, psychologiquement la concurrence quelque soit son nom fut elle totalement assommée. Il faut dire que le pilote Allemand est redevenu champion du monde quelques mois plus tôt et a remporté la première course de la saison. En tout, il n’a plus été battu depuis le mois d’août 2000. Sa concurrence la plus forte provient de Mclaren-Mercedes et de Mika Hakkinen, champion en 1998 et 1999. Mais celui-ci a mal débuté la saison car il a dû abandonner lors de la manche d’ouverture en Australie. Coulthard son coéquipier s’en est mieux sorti terminant second. A partir de ce week-end malais et du samedi, la Scuderia Ferrari comprend qu’il faudra aussi se méfier des Williams-BMW en pneus Michelin et notamment représentés par Ralf Schumacher, qui en qualification décroche la 3e place, à moins de troi dixièmes des deux Ferrari, celle du grand frère et celle de Barrichello. Sur un circuit de référence, le fait de devancer les Flèches d’Argent, de Woking, cela à de la valeur.
Le lendemain, c’est sous un ciel bien noir, avec un taux d’humidité extrêmement élevé et une chaleur énorme, des conditions spécifiques à cette zone de l’Asie du Sud-Est en plein milieu du Pacifique, que s’élance cette course. Une course absolument dingue dans sa première moitié, plus terne ensuite. Avant même l’extinction des feux ainsi Giancarlo Fisichella se trompe d’emplacement faisant retarder la procédure. De plus, Montoya cale et se retrouve en fond de grille. Et lorsque le départ est donné, le premier virage est déjà un moment fort en émotions puisque Barrichello envoie Ralf Schumacher en tête-à-queue. La magnifique performance du cadet est déjà gâchée. Mais très vite, c’est la folie qui va régner sur Sepang. Car ce n’est pas de la pluie, mais un orage, un déluge tropical, qui se déverse sur le circuit de manière aussi brutale qu’inattendue et de manière localisée, tout d’abord. Ce sont les virages 5-6-7-8 au fond du circuit qui sont les plus touchés.
Panis et sa BAR abandonnent sur casse moteur et quelques dizaines de secondes plus tard, c’est un coup de théâtre et une image insolite. Michael Schumacher glisse et sort loin dans le bac à graviers, et Barrichello l’imite, avec moins de difficultés toutefois. Les rouges sont pour la première fois à terre et reprennent la piste dans le peloton. Sous cette météo, ce ne sont cependant plus des F1 qu’il faut conduire mais des paquebots. Montoya, Bernoldi, Heidfeld, et Villeneuve en font eux les frais puisqu’ils abandonnent. La Voiture de sécurité entre alors logiquement en piste et les deux Ferrari passent aux stands pour chausser des pneus…intermédiaires. Un choix qui se révèlera être magistral. Mais pour le moment le début de course de la Scuderia est plutôt abyssal car dans la panique et l’hésitation en même temps, Barrichello et Schumacher perdent plus d’1 minute 10 pour changer leurs 4 roues. Les deux hommes se retrouvent 10e et 11e. Coulthard est le leader mais il est en pneus pluie. Tandis que l’Arrows de Jos Verstappen brille, lui l’ancien coéquipier de Schumacher. Le Néerlandais est troisième.
Après huit longs tours derrière la Safety Car, la pluie diluvienne s’est calmée et les pilotes peuvent repartir à l’assaut, dans l’inconnu ou presque, avec la menace d’une autre averse mais en même temps la réalité concrète d’une piste qui sèche très rapidement avec un taux d’humidité étouffant. Jos Verstappen récupère la deuxième place à Frentzen, et est même à la lutte avec Coulthard, qui est en difficulté, ce qui surprend pour une Mclaren. Et ce n’est pas peu dire de Mika Hakkinen dans une situation plus délicate encore. A l’inverse, ce que personne ne voit venir, c’est la vitesse fulgurante des F2001 de Schumacher et de Barrichello. 10e et 11e à la reprise de la course, ils doublent sans coup férir l’ensemble du peloton. En tournant 5 à 6 secondes au tour plus rapidement que leurs congénères. Ou l’impression que les rouges n’évoluent pas dans la même stratosphère. Dire que 20 minutes plus tôt, la même équipe et les mêmes pilotes étaient en train de patauger difficilement. Au 18e tour pourtant, les deux Ferrari sont premières et troisièmes. Sensationnel. La piste s’assèche, et chacun vient à en mettre des pneus secs. Ferrari a eu le flair parfait avec cette option de mettre des pneus intermédiaires et des réglages typés pluie. Une démonstration. A mi-course, Michael Schumacher possède une minute d’avance sur Coulthard. L’Ecossais limite cependant la casse par rapport à son coéquipier, en grande difficulté face à la modeste Arrows de Verstappen. Le Néerlandais sera auteur d’une très grande course mais devra s’incliner à l’issue de superbes batailles face à Ralf Schumacher, revenu de loin, Frentzen et sa Jordan puis Hakkinen qui, avec ses réglages secs, marque un modeste point.
Au bout des 55 tours, la victoire et le triomphe est total pour Michael Schumacher qui l’emporte pour la sixième fois consécutive, et relègue déjà Hakkinen à 19 points. Surtout en démontrant après un début de grand prix chaotique, la capacité à sortir la tête de l’eau avec son équipe en faisant non seulement les bons choix stratégiques mais aussi les bons choix de réglage de monoplaces, le Baron Rouge a affirmé sa toute-puissance. Psychologiquement, le championnat a pris un coup de marteau sur la tête, car très peu semblent pouvoir s’opposer à l’Allemand, hormis David Coulthard…ce que l’on reverra dans la suite du classement.
43 – Grand Prix du Canada 2007 : Le rookie de Stevenage marque les esprits
Vainqueur : Lewis Hamilton (Mclaren-Mercedes) devant Nick Heidfeld (BMW-Sauber) et Alexander Wurz (Williams-Toyota)
Il est toujours très marquant de signer sa première victoire en carrière. Mais quand elle est réalisée dans les conditions de Lewis Hamilton, la trace qui est laissée n’en est que plus grande. En effet c’est à l’issue d’une course à émotions, avec des rebondissements importants, la peur et les frissons face au drame qui a failli se produire, que cette victoire du Britannique, la première après six courses en carrière seulement s’est inscrite. Ce visage juvénile, heureux, du gamin qui continue à tourmenter les plus grands offrit un bonheur absolu à tous les télespectateurs et passionnés de F1 devant leur écran ce soir-là. Car une star est née. Avant d’arriver à Montréal la question n’est déjà plus de savoir si Lewis Hamilton gagnera un jour une course, mais plutôt quand. L’Anglais réalise en effet des débuts fracassants. Il est 2e du championnat à deux points de son coéquipier. Il est surtout le seul durant ce début de saison et dans toute l’histoire de son sport, à signer cinq podiums pour ses cinq premiers GP en carrière. Une performance inouïe, face à son double champion du monde de coéquipier, mais aussi contre des concurrents redoutables que sont Raikkonen et Massa chez Ferrari. Ce quatuor écrase la saison. Et lorsque le samedi, sur ce circuit de vitesse de pointe, l’Anglais signe sa première pole position et largement devant son coéquipier, et que de plus, les deux Ferrari ne sont que 4e et 5e, on se dit que tous les signaux sont aux verts pour le grand soir. Hamilton ne va en effet pas laisser passer l’occasion en or…
Pour montrer qu’il n’est pas prêt à lâcher le morceau, l’Anglais va dès l’extinction des feux, réaliser un coup d’autorité sur son coéquipier, qui prêt à lui faire l’extérieur, va voir le Britannique refermer la porte. Heidfeld en profite pour passer. Raikkonen perd également une place. Hamilton en profite alors pour creuser l’écart de manière substantielle, comme il l’a fait tout au long du Week-End. Après 15 tours, il compte 10 secondes d’avance sur Heidfeld et une quinzaine sur Alonso. Ce dernier est même dépassé par Massa, après une petite erreur. Au tour 22, la course va s’emballer et devenir épique sur un fait assez anodin. Sutil percute le mur et doit abandonner et se garer en bord de piste. La voiture de sécurité rentre. Voilà stratégiquement une bonne affaire pour Heidfeld, Hamilton, Wurz, Alonso qui s’étaient arrêtés. Beaucoup moins pour les Ferrari qui avaient embarqués énormément de carburant. Ce qui va les pousser à être englués dans le peloton. Mais Alonso aussi va rapidement les rejoindre, car l’espagnol est en effet rentré à un moment interdit, lorsque la voie des stands n’était pas encore ouverte. Il sera pénalisé de 10 secondes. Il ne sera cependant pas le seul à être piégé dans cette course par un règlement complexe. Ces péripéties seront cependant rapidement évacuées face à une préoccupation bien plus importante. Juste avant l’épingle et en tentant de dépasser Trulli, le pilote polonais Robert Kubica perd le contrôle de sa voiture, percute le mur face à lui avant d’effectuer un tonneau et de revenir toucher le rail extérieur, voiture couchée, le tout en traversant différents débris. L’inquiétude est énorme, la voiture de sécurité rentre de nouveau.
Pendant 15-20 minutes, le paddock entier est pris d’effroi, face à l’état douteux du pilote BMW. La voiture médicale intervient rapidement. Finalement et heureusement Kubica est conscient, malgré des douleurs à la cheville et aux poignets. Il ne manquera qu’une course. Un véritable miracle soulignant une fois de plus les progrès en sécurité, des F1, avec une cellule de survie qui a parfaitement résisté à un choc a plus de 270 km/h. Le soulagement est total. Et malgré cela, les pilotes ont un métier, ne doivent pas se laisser perturber et repartir au combat. Hamilton maîtrise sa course, Alonso est 14e après sa pénalité, mais va remonter rapidement en 7e place. Au 50e tour, troisième et dernière intervention de la Safety Car pour nettoyer des débris sur la piste. Hamilton et Heidfeld ravitaillent avant. Massa et Fisichella pendant. Ne voyant pas le feu rouge à la sortie des stands, ils le grillent, ce qui est une erreur éliminatoire comme pour tout commun des mortels. Le Drapeau noir est brandi, c’est l’exclusion du Grand Prix. Une règle difficilement compréhensible. Pendant ce temps, Alonso double Raikkonen…aux stands.
Un sprint débute alors, très particulier celui-ci. Au cours duquel Alonso va commettre de nombreuses erreurs. Doublé par Raikkonen et Ralf Schumacher, il se retrouve 9e. Mais Trulli percute le mur, il gagne de nouveau une place. Devant Hamilton maîtrise sa course avec Heidfeld. Les deux seuls pilotes à avoir été parfaits dans la course folle et chaotique de Montréal. Barrichello qui était 3e, réalise un ultime ravitaillement laissant à Wurz le bénéfice du podium. Le pilote autrichien de Williams partait de la 18e place sur la grille. Un exploit. Comme tant d’autres durant cette course. La 6e place de Sato au volant de sa très modeste Super Aguri, le tout devant Alonso. Hamilton triomphe également, une grande première en F1, un sixième podium en six courses. Ce qui en soit constitue aussi une forme d’exploit. Le Britannique est leader du championnat, après une course parfaite. Exploit enfin, le fait que Kubica n’ait subi que peu de conséquences de son accident. En l’espace d’un après-midi fou et chaotique, Montréal s’est transformé en Lourdes. Oui le circuit Gilles Villeneuve était en effet la course des miracles en ce 10 Juin 2007.
42 – Grand Prix d’Autriche 2016 : Hamilton-Rosberg, duel au sommet au Red Bull Ring
Vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes) devant Max Verstappen (Red-Bull) et Kimi Raikkonen (Ferrari)
Dans l’air froid de Styrie, c’est pourtant un final bouillant que cette course autrichienne nous a réservé. Un final polémique qui une énième fois aura créé des tensions chez Mercedes. Ce GP d’Autriche, 9e manche de la saison, la première d’un mois de Juillet chargé, va constituer une forme de point de non-retour après des mois et des mois de tensions entre Hamilton et Rosberg. Les deux hommes qui s’étaient déjà accrochés à Barcelone, vont créer un bis repetita encore plus difficile à assumer pour Toto Wolff, le patron de l’écurie Mercedes au vu du contexte de la course. Avant d’en arriver-là, la raison première est le suspense croissant de ce championnat 2016. Rosberg domine le double champion du monde en titre qu’est son coéquipier, avec 24 points d’avance. L’Allemand s’est imposé 5 fois, l’Anglais à 2 reprises. Et Spielberg en 2014 et 2015 est un circuit qui s’est plutôt montré favorable à Rosberg, celui-ci étant double tenant du titre. Le leader du championnat sait cependant qu’il aura fort à faire car il sera d’ores et déjà pénalisé de 5 places sur la grille avec un changement de boîte de vitesses. Et sous la pluie, avec un climat compliqué entre piste asséchante et piste détrempée, Hamilton étale toute sa classe en signant une pole position avec plus d’1 seconde d’avance sur la surprise Hulkenberg. Jenson Button et sa Mclaren-Honda sont également ressuscités, il est 3e sur la grille de départ. Cela faisait 4 ans et demi, qu’il ne s’était pas aussi bien qualifié. Rosberg lui partira 6e…
Le départ sous 15°C à peine est défavorable à Nico Hulkenberg. Le pilote Force India perd 2 places au profit de Button et Raikkonen. Derrière son compatriote Rosberg remonte rapidement dépassant Hulkenberg et Button. Ce début de course sur piste sèche est au final sans réelle surprise car les voitures les plus performantes profitent de ce temps sec pour remonter, le quatuor de tête étant Hamilton, Raikkonen, Rosberg, Verstappen. L’allemand va d’ailleurs jouer le premier coup de poker de cette course en s’arrêtant avant même la fin du tour 10 pour chausser des pneus tendres. Jouant la gagne il mise sur une stratégie décalée par rapport à Hamilton qui lui va longtemps prolonger son arrêt, malgré ses ultra-tendres, jusqu’au tour 21. Son coéquipier lui a profité de cette manœuvre stratégique pour doubler Verstappen. Il va en faire de même avec les deux Ferrari, qui stratégiquement se sont loupées. Pire encore pour Vettel, qui prolonge son relais jusqu’au 27e tour, en super-tendres. Un choix risqué qui ne passera pas. Après avoir usé son pneu jusqu’à la corde, c’est une crevaison spectaculaire et un tête à queue en heurtant le rail, dans la ligne droite des stands, que subit le quadruple champion du monde. Un abandon cruel, et une voiture de sécurité qui rentre en piste, relançant la course.
Les deux Mercedes elles ont finit par retrouver les devants. C’est Rosberg qui est devant cette fois car l’arrêt d’Hamilton, a été une fois n’est pas coutume, un peu long. Mais les deux hommes n’ont pas la même stratégie. Tous les éléments d’une future explication finale sont donc déjà prêts. Les deux hommes se mettent alors la pression, se tenant tout le deuxième relais dans les 2 à 3 secondes de marge maximum, sans que l’un ne puisse cependant attaquer l’autre. Mais on le sent cette victoire pour l’un ou l’autre semble plus importante que jamais psychologiquement. Au 55e tour, avec des pneus usés, Hamilton est rappelé à son stand, il chausse des pneus tendres. Une boucle plus tard, c’est autour de Rosberg de rentrer, on lui met des Super-tendres. Efficace certes, mais peut-être juste pour 15 tours, même si son premier objectif est d’aller effacer Verstappen qui a repris la tête à ce petit jeu-là. Ceci sera fait au Virage n°3, un virage en dévers par l’extérieur qui plus est. Et Hamilton l’imite au 63e tour, soit 2 boucles après. Derrière dans la lutte pour le podium, Raikkonen a effacé Ricciardo et remonte fort sur le néerlandais qui a des gommes très usées, son dernier arrêt ayant eu lieu au 16e tour !
Mais les yeux du public autrichien sont concentrés sur ce qui se passe devant. La lutte finale entre Hamilton et Rosberg. Le leader de la course efface des retardataires au 70e tour. Et dans la dernière boucle, il franchit avec peine le virage n°1. Plus que huit à passer et ce sera le triomphe. Mais son coéquipier prend parfaitement l’aspiration et l’attaque en haut du virage n°2. Rosberg préférant ne pas tourner emmène Hamilton loin et le touche, abîmant son aileron avant, le tout pile au moment ou un drapeau jaune est déclenché car Perez est sorti de la piste (ceci offrira 1pt à Wehrlein avec sa Manor, un exploit). Rosberg ressort après un court passage hors piste devant Hamilton, mais doit logiquement ralentir son rythme. L’Anglais passe et va franchir la ligne en vainqueur. Rosberg se fait doubler par Verstappen et Raikkonen ne terminant que 4e.
Une fin de course houleuse, pour un spectacle sous haute tension. Hamilton est sifflé, hué par le public qui n’a sûrement pas revu les images, ce qui explique un jugement hâtif, et faux. Car si à Barcelone, il s’agissait d’un 50-50, ici c’est Rosberg qui est en tort et lui-même le sait. Les commissaires le pénaliseront de 10 secondes d’ailleurs. Une mauvaise affaire au championnat, Hamilton ayant réduit son retard de moitié, une mauvaise idée en interne, Wolff interdisant tout combat interne direct, mais au moins l’Allemand contrairement au clash de Spa il y a deux ans, repart avec la fierté interne d’avoir montré à son coéquipier champion du monde, qu’il avait de l’orgueil, étant prêt à résister jusqu’au bout pour atteindre le but ultime, le titre. Ceci n’a pas payé à Spielberg, Rosberg étant fautif, mais cela fera la différence en fin de saison, le pilote allemand étant peut-être plus affamé que Hamilton, ce qui lui permettra de conquérir la couronne. Quant à l’Anglais à ce stade de la saison, cette victoire capitale lui permet de repartir au combat, après une première moitié de saison presque fantôme. Le combat pour le titre vient réellement de se lancer, le duel intense sur le “Ring”, vient d’atteindre des sommets styriens faramineux.
41 – Grand Prix de Turquie 2010 : Red Bull, direction l’abattoir
Vainqueur : Lewis Hamilton (Mclaren-Mercedes) devant Jenson Button (Mclaren-Mercedes) et Mark Webber (Red-Bull Renault)
On a tendance à dire que c’est durant les moments difficiles que l’on voit les caractères de chacun. A Istanbul, Mark Webber va découvrir réellement le vrai visage de son coéquipier Sebastian Vettel. Un caractère de champion, de cochon parfois aussi, mais avec le soutien de son équipe. A partir de ce Grand Prix et jusqu’à la fin du passage de Webber chez Red Bull Renault en 2013, plus rien ne sera jamais comme avant dans les relations entre les deux coéquipiers et entre l’Australien et son équipe. Une chose qui il est vrai pouvait être pressentie. Car Red Bull domine en performance pure ce championnat 2010. Les deux hommes Vettel et Webber sont à égalité de points. Et l’écart avec les pilotes Mclaren et les pilotes Ferrari, qui voient ici leur écurie fêter leur 800e course (sur un Week-End désastreux) pourrait être plus grand si la fiabilité de leur monoplace avait été au niveau. A Barcelone et à Monaco, malgré tout Webber à dominé. Le samedi comme le dimanche. Et lorsqu’en qualifications, l’Australien se met à signer une 3e pole position consécutive, on se dit qu’il a une voie toute tracée vers le hat-trick. Malgré tout Hamilton semble laisser planer une menace à moins de deux dixièmes du poleman. Vettel est 3e. Alonso lui est déjà hors course pour la victoire avant même de disputer 58 tours de ce circuit exigeant. L’Espagnol n’est que 12e sur la grille.
Au départ le lendemain, si Vettel tente de mettre la pression sur Hamilton pour jouer la course d’équipe, le Britannique reste impassible et repasse immédiatement en 2e position par l’extérieur. Dans la suite de ce premier tour mouvementé c’est Jenson Button qui efface Michael Schumacher. Une nouvelle course peut alors débuter, un grand prix qui va se résumer à un duel entre Milton Keynes et Woking, entre Red Bull et Mclaren. Ces quatre hommes vont cannibaliser la course de très loin et se livrer un affrontement intense. Hamilton par exemple met la pression durant tout le premier relais sur Webber. Au 15e tour il est juste dans le pot d’échappement de l’Australien sans pouvoir malgré tout effectuer de tentative de dépassement. Mais lors du premier passage aux stands des deux hommes, l’arrêt de l’Anglais est un peu long. Vettel en profite pour prendre la 2e place, et protéger donc son coéquipier. La course devient alors monotone. Bien que les quatre hommes attaquent les uns et les autres et ne soient pas séparés par plus de 6 secondes d’écart, on ne sent pas une supériorité de l’un d’eux ayant la capacité de doubler les autres. Les nuages eux menacent mais ne lâchent aucune goutte.
Au 40e tour tout bascule cependant, alors que Webber ralenti un peu pour moins consommer, Vettel se porte à la hauteur de son coéquipier dans la ligne droite du retour entre le virage 11 et 12. Les deux pilotes Red Bull ne se font aucun cadeau. Vettel dans un petit périmètre à l’intérieur, Webber qui ne laisse pas beaucoup de place. L’Allemand semble passé mais au moment de conclure sa manœuvre à ce petit mouvement vers la droite et dans un couloir si exigu cela ne pardonne pas. Les deux hommes s’accrochent à plus de 300 km/h, sous les yeux des deux champions du monde Mclaren qui se délectent de cela. Vettel abandonne roue arrière droite détruite et fulmine, avec un geste signifiant à Webber qu’il faut réfléchir. L’Australien lui détruit son aileron avant et transforme sa victoire en 3e place. Un KO total, et une hache de guerre qui vient d’être déterrée chez l’écurie au taureau. Les déclarations des dirigeants notamment d’Helmut Marko après-course iront en plus rajouter de l’huile sur le feu, le directeur de la filière jeunes des pilotes Red Bull accusant Webber plutôt que Vettel, ce dont le paddock est bien moins convaincu.
Quoiqu’il en soit, c’est une grosse défaite. Et comme pour rajouter un coup de massue sur l’équipe de Milton Keynes, les deux pilotes Mclaren donnent eux une leçon de pilotage et de comportement en piste. Button attaque Hamilton au 48e tour. Pendant quatre virages c’est une magnifique bataille avec les deux hommes qui sont côte à côte. Le champion du monde 2008 prenant le dessus sur le champion du monde 2009. De manière plus calme les deux hommes peuvent franchir la ligne en vainqueur. Hamilton signant enfin sa première victoire en 2010. Mclaren prenant la tête du championnat constructeur. L’écurie de Woking aura humilié Red Bull qui a vu le jeune loup et le vieux lion se déchirant entre eux, et ceci ne fera que débuter, alors que pourtant les deux pilotes disposent intrinsèquement de la meilleure monoplace. Quant à Ferrari, elle ne sauve qu’une maigre 7e et 8e place. Plus que jamais le malheur des uns fait le bonheur des autres…
Réalisé par BOGEARD Thomas et CHARDAC Vincent