Hier soir, la France accueillait l’Albanie dans l’antre du Stade Rennais, le stade de La Route de Lorient. Avec un schéma inédit tenté par Deschamps, et des joueurs en quête d’une place dans le groupe, les Bleus n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul, arraché dans la douleur.
La France n’aime pas être menée au score. Elle a trop de mal à courir après le score face à une équipe qui ferme le jeu. Voilà une des seules limites que l’ont peu vous trouver de l’ère Didier Deschamps. L’exemple d’hier soir a confirmé la règle, où les Bleus n’ont pu qu’offrir un petit match nul, (1-1) face à l’Albanie), à ses supporters. Avec un système peu souvent utilisé avec deux pointes (Benzema et Lacazette) devant un milieu en losange composé de Cabaye, Sissokho, Pogba et Valbuena, les Tricolores ont entamé le match le pied un peu levé.D’autant plus que les Albanais ont cherché à exploiter toutes les situations possibles, ce qui donnait quelques espaces dans leurs défenses. Et par deux fois les Bleus ont failli ouvrir le score puis se faire surprendre. Finalement, c’est bien l’Albanie qui va ouvrir le score peu avant la mi-temps, alors que les joueurs de Deschamps allaient mieux. Sur un corner joué en deux temps, Hysaj distance Jallet et remet dans l’axe à Mavraj, seul au second poteau, qui trompe Lloris de la tête.
À la mi-temps, Deschamps ne fait pas de remplacement, mais recadre ses hommes. Dès l’entame de la seconde période, la France joue mieux, mais passe à deux doigts (ou plutôt à deux mains) de voir les Albanais doublés la mise. Lloris fait deux arrêts exceptionnels et préserve le score. Les Bleus poussent sans être trop dangereux pour les hommes de De Biasi. Griezmann, Gignac, Kurzawa ou encore Payet font leurs entrées en deuxième période. Et c’est le premier nommé qui, sur une superbe action, égalise d’une frappe du pied gauche à l’entrée de la surface, à aux 79e. Pendant dix minutes, la France va pousser, mais ne se donnera pas vraiment les moyens de gagner ce match. Mr Zelinka siffle la fin du match, pour la seconde fois de l’année où les Bleus ont été menées au score en première mi-temps, ils n’ont pas gagné (NDLR la première fois, c’était contre l’Allemagne (1-0).
Qui a marqué des points ?
Alors bien sûr, même si le résultat déçoit un peu, l’essentielle n’était pas là. Pour cette petite tournée nationale (hier contre l’Albanie et mardi, à Marseille, contre la Suède), Didier Deschamps avait sélectionné une bonne dizaine de joueurs qui avait des places dans le groupe, voir dans le onze type, à glaner. Sur la pelouse, Varane et Lloris sont les patrons de la défense. Mais pour Digne, Jallet et Yanga-Mbiwa, c’était un sérieux test hier soir. Le Parisien n’a pas réussi à montrer l’étendue de son talent et pourrait se retrouver en concurrence avec un Kurzawa qui, un mois après son écart de comportement avec les espoirs, a répondu sur le terrain avec une entrée très remarquée. Jallet a fait un bon match sur son côté droit. Yanga Mbiwa a eu un peu de mal. Souvent pris de vitesse, l’ancien Montpelliérain devait lutter face au contre-attaque massive des adversaires, la vitesse n’étant pas son point fort, il a été mis en difficulté.
Au milieu, les quatre titulaires sont des « certitudes » du groupe de DD. Cabaye s’est montré sous un meilleur jour qu’au PSG, et aurait même pu marquer un splendide but sur une reprise de volée (12ème). Pogba et Sissokho ont été comme à leurs habitudes, tranchant et combatif. Valbuena, en position de « numéro 10 » s’est retrouvé trop souvent excentré sur le côté. Cependant, il a réussi à combiner avec Lacazette et Benzema devant. Mais les deux attaquants n’ont pas été inspirés. Des petits détails (tête trop piquée, reprise manquée) ont empêché les deux meilleurs buteurs français d’Europe de remplir leurs stats. Pareil pour Benzema et Payet, rentré un peu trop tard pour s’exprimer. Seul Griezmann a vraiment marqué des points hier soir avec son entrée décisive. Néanmoins, c’est son 5e but en Bleus lorsqu’il est remplaçant, contre… 0 en tant que titulaire. Il est donc l’heure pour DD de faire des choix pour affronter la Suède, et voir qui pourra à nouveau tenter sa chance et se démarquer des autres.