Selon une étude d’un groupe de conseil américain, les ventes de tabac en France ont encore baissé, la faute à un marché parallèle croissant et au commerce transfrontalier.
Déjà en baisse ces dernières années, les ventes de tabac ont enregistré, en 2013, une baisse record de 8,9% en volume par rapport à 2012. En chiffres, cela représente plus de 4 milliards de cigarettes non vendues en France. Et si cela peut paraître encourageant pour la santé des français, la réalité, elle, appelle à moins d’optimisme.
Car si la France vend moins de tabac, ses citoyens n’en diminuent pas pour autant leur consommation. Un groupe de conseil et d’audit américain, KPMG, annonce aujourd’hui une hausse de presque 3 points des ventes de cigarettes sur le marché noir en 2013. Déjà élevé en 2012 (22,6% des ventes totales), le nombre de cigarettes achetées sur le marché noir dépasse désormais la proportion d’une sur quatre en France (25,2%).
Autre provenance du tabac consommé en France : le commerce frontalier. Car si la France pratique une politique de hausse du tabac censée décourager ses citoyens d’en consommer, ceux-ci vont de plus en plus se fournir dans les pays voisins, essentiellement en Belgique et en Algérie. Ainsi, en 2013, les ventes transfrontalières ont augmenté de 36%, atteignant le chiffre de 6,13 milliards de cigarettes vendues par ce biais.
Cette hausse des ventes alternatives de tabac, recherchées par des français économes, génère cependant un manque à gagner pour l’économie française. Car l’Etat français, qui collecte en taxes diverses plus de 80% du prix des cigarettes vendues sur le territoire, enregistre une perte de 3 milliards de recettes fiscales en 2013. Et si l’Etat perd de l’argent, les buralistes français, eux aussi, accusent le coup. En 2013, ce ne sont pas moins de 722 bureaux de tabac qui ont fermé à cause des ventes insuffisantes, ce qui représenterait environ 2000 emplois.