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Front National : la fin du « bipartisme »

À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le Front National s’impose désormais comme le premier parti de France (après l’abstention). Retour sur un succès, qui marque également la fin du bipartisme traditionnel de la Ve République.

 

Le Front National a longtemps été considéré comme un parti faible, depuis sa création en 1972. Au premier tour de l’élection présidentielle de 1974, Jean-Marie Le Pen obtient 0,75% des suffrages exprimés, contre 43% pour François Mitterrand, le candidat de la gauche, et 32% pour Valéry Giscard d’Estaing, le candidat de la droite.

Il faut attendre le scrutin de 1988, pour que le Front National, emmené par Jean-Marie Le Pen, obtienne 14% des suffrages exprimés. Il talonne de peu Jacques Chirac, candidat de la droite, qui fait un score de 19%. Il reste largement distancé par François Mitterrand, le candidat de la gauche, avec 34% des voix.

 

Les militants scandent le nom de la présidente du Front National. Crédits : Thibaut Godet

Sept ans plus tard, le président du Front National obtient 15% des voix, éliminé par Lionel Jospin (23% des voix) et Jacques Chirac (20% des voix). Un score toutefois prémonitoire, puisqu’au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, le Front National obtient 16,86% des suffrages exprimés, battant alors Lionel Jospin, à 16,18%. C’est le choc, notamment pour les deux partis principaux de la Ve République : le Parti Socialiste et l’UMP (Les républicains). La gauche appelle à voter pour Jacques Chirac pour faire barrage au Front National.

L’apogée du « Front Républicain », alliance pour bloquer l’extrême droite

Le Front National est au second tour : c’est un tremblement de terre, un séisme politique, qui provoque la chute de la gauche menée par Lionel Jospin. Le Front Républicain, que l’on peut qualifier de conscience des dirigeants politiques et citoyenne, se réveille. Même Jean-Luc Mélenchon, muet cette année, invite rapidement à voter Chirac pour « réduire le vote d’extrême droite ». La rue se mobilise aussi. Près de 1,5 million de personnes vont battre le pavé pour exprimer leur mécontentement selon l’Institut national de l’audiovisuel.

Le Front (anti)républicain. 

Mais quinze ans plus tard, les mouvements se raréfient. « Ni Macron, Ni Le Pen » scande maigrement le peuple. Et le spectre de l’abstention, si elle était un parti, serait le premier de France (10 millions de voix), plane sur le second tour. Le premier tour de l’élection présidentielle est historique, parce que les deux principaux partis français, la gauche (PS) et la droite (LR), sont tous deux éliminés au premier tour.

Les élections régionales de 2015 : le Front National, premier parti de France

Le Front National obtient en 2015, 28% des suffrages exprimés. Le parti arrive en tête au premier tour des régionales dans six régions. Si quelqu’uns avaient encore des doutes : le Front National peut compter depuis quelques années sur une base électorale très solide. Plus de 6 millions de voix, contre 5 millions pour les listes de la gauche et de la droite. Une « victoire historique », selon Marion Maréchal Le Pen. Pour sa tante Marine Le Pen, il ne fait désormais aucun doute que le Front National s’impose désormais comme le « premier parti de France ».

Et ce premier tour de l’élection présidentielle confirme la fin de ce « front républicain ». Il finit d’enterrer la crédibilité des partis traditionnels de la Ve République et sacre le Front National comme premier parti de France après l’abstention. En témoigne, le score en nombre de voix : après l’abstention (10 millions de voix), Marine Le Pen obtient 21,3%, soit 7 679 493 voix. Le candidat de la droite, François Fillon, obtient 7 213 797 voix, quand Benoît Hamon peine à rassembler, avec 2 291 565 voix.

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Co-Responsable et rédacteur du pôle Politique. Étudiant en journalisme au CELSA, je me destine principalement au photojournalisme et à la radio. Passionné de photographie.
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