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Fuir la Corée du Nord : une vie d’exil

Ils sont près de 30.000, depuis 1953. Dès la fin de la Guerre de Corée, un peu plus de 30.000 Nord-Coréens ont fui leur pays d’origine, dont la grande majorité à la fin du XXème siècle. Leur fuite, une quête multiple, parfois romancée, s’est souvent heurtée aux difficultés de l’après. Des femmes, des hommes, des enfants, racontent aujourd’hui le péril d’un chemin vers un souffle libre, qui ne s’est jamais arrêté.

Dans la dictature la plus autoritaire du monde, où les notions de liberté et de démocratie peinent à traverser les épaisses frontières qui l’entourent, un peuple agonise. Depuis la fin des années 90, et la grande pénurie qu’a connu la Corée du Nord, la population est affamée. Des familles sont décimées par la faim, la privation, et la crainte.

La politique de Kim Jong-un et de ses prédécesseurs a longtemps aspiré toutes les ressources du pays dans les innovations militaires et nucléaires. Le peuple en récupère les miettes. C’est ainsi que certains, depuis près d’un demi-siècle, cherchent des portes de sortie, dans un pays où, quand penser contre le pouvoir est criminel, tenter d’y échapper paraît entièrement impossible.

Kim Jong-un et Donald Trump lors de leur rencontre historique en 2018, à Singapour. AFP

Un échappatoire presque inatteignable

En effet, après avoir franchi la frontière, le chemin n’est pas terminé. Souvent, la seule issue est la fuite vers la Chine. Mais une entrée illégale de ces émigrés dans le territoire chinois les force à vivre dans la clandestinité et l’anonymat. Il est extrêmement difficile d’échapper aux prisons chinoises qui renvoient les réfugiés en Corée du Nord. Song-He, une jeune réfugiée Nord-Coréenne à Séoul, raconte avoir été capturée par des trafiquants d’organe durant une de ses tentatives de fuite vers la Chine.

Fuir en Corée du Sud est d’autant plus complexe. Si celle-ci est un pays d’accueil pour les réfugiés, y entrer implique la traversée d’une des frontières les plus dangereuses du monde, un No man’s land truffé de pièges, pratiquement infranchissable.

« Ceux qui partent à ceux qui restent. »

Pourtant, certains arrivent au bout de leur périple. Ils décident ainsi de raconter leur histoire, leur vie dans le manque, la faim, l’oppression permanente du régime. Une émission Sud-Coréenne, “Now on my way to meet you” permet notamment aux femmes réfugiées de raconter leur exil, le pourquoi du départ, mais aussi les modes de vie et traditions d’un peuple cloisonné.

Extrait de l’émission Sud-Coréenne à succès « Now on my way to meet you » , qui recueille les témoignages de réfugiées nord-coréennes.

Aujourd’hui, les réfugiés demandent une protection, des droits, mais aussi une aide internationale pour le peuple nord-coréen et leurs proches restés au pays. Leurs prises de parole au sein d’entités internationales se multiplient, et tentent de plus en plus d’esquiver les tentatives d’instrumentalisation politique. Si celles-ci sont avant tout des témoignages, elles portent aussi les voix d’une nation entière, étouffée par un système politique qui les affame et les condamnent au silence, à l’obéissance, et à l’adoration du régime.

Ainsi, pour les réfugiés nord-coréen, cet ostracisme volontaire, s’il est déchirant et douloureux, est capital. De moins en moins nombreux à réussir à s’enfuir, ils sont pourtant l’embryon d’un désir d’indépendance de plus en plus croissant.

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