Rétrospective pour une console qui fête aujourd’hui son quart de siècle !
1987 : Après le succès de sa Game & Watch, le créateur de génie Gunpei Yokoi conçoit une machine à cartouches interchangeables qui révolutionnerait l’expérience vidéoludique de poche, proposant une puissance comparable à la NES sur un écran monochrome. L’idée n’est pas neuve : dans les années 1980, la Microvision de MB et le Game Pocket d’Epoch s’étaient déjà cassé les dents.
Portée par un prix abordable et un marketing agressif, la Game Boy débarque le 21 avril 1989 sur l’archipel nippon, portée par deux titres phares : Super Mario Land bien sûr, mais surtout pour la première fois sur console Tetris, qui permettra à Nintendo de séduire d’emblée un public large : les 300 000 exemplaires mis en vente s’écoulent en deux semaines.
Essai transformé à l’exportation, la formule séduit aussi à l’étranger : aux États-Unis (21 juillet 1989), 40 000 consoles s’écoulent dès le premier jour et le million est atteint en quelques semaines. La Game Boy sort en France le 28 septembre 1990 dans un pack proposant la console 8-bit, un câble Link, une paire d’écouteurs, quatre piles AA et le jeu Tetris, le tout pour 590 francs (90 euros !!!). La console totalise 1,4 millions de ventes en France en un an.
Ce plébiscite permet à Nintendo de s’installer définitivement sur le marché des consoles portables, et d’en devenir le leader indétrônable. La Game Boy est petite, légère, maniable, dispose d’un mode multijoueur et d’une forte autonomie, autant d’atouts qui lui permettent d’écraser toute concurrence (Game Gear, WonderSwan, Lynx…).
Mais si la Game Boy est à ce point fascinante, c’est bien parce qu’elle a réussi à installer son succès sur plus d’une décennie. Ses nombreuses déclinaisons (Pocket, Color et Advance) lui permettent de renouveler ses capacités techniques (8-bit, 16-bit, 32-bit) tout en dotant son catalogue de titres incontournables. Impossible de faire l’impasse sur la vague Pokémon en 1996, qui en fait alors la console la plus vendue de l’histoire. On citera toutefois pêle-mêle des jeux qui encore aujourd’hui font date : Legend of Zelda: Link’s Awakening, Wario Land, Mario Tennis, Advance Wars, Castlevania: Aria of Sorrow ou encore Golden Sun.
Après un périple de plus de 15 ans où elle se sera écoulée à près de 119 millions d’exemplaires, la Game Boy s’offre enfin une retraite bien méritée à la fin de l’année 2004, la relève étant assurée par la Nintendo DS.
Karel Kamphuis