La Commission Nationale Informatique des Libertés (Cnil) inflige une amende record de 150 000€ à Google pour le non-respect de la vie privée de ses usagers.
La Commission Nationale Informatique des Libertés (Cnil) a pris la décision mercredi 8 janvier dans un communiqué de condamner Google à une amende de 150 000€ – la sanction financière maximale que la Cnil peut infliger – ainsi qu’une obligation pour le mis en cause de publier sur Google.fr sous 8 jours et pendant 48 heures un communiqué relatif à cette décision.
Non-respect des droits de la vie privée
Depuis le 1er mars 2012, Google a fusionné les règles de gestion de la vie privée de 60 de ses services, notamment Youtube, Google+, Gmail, Google Maps, Google Search, Picasa, Google Drive, etc. alors que chacun d’entre eux disposaient de leur propre règlement auparavant.
L’entreprise se justifiait en expliquant que cette mise à jour leur ramenait une meilleure lisibilité de ses usagers ainsi qu’une simplification d’utilisation des applications.
En effet, ce nouveau procédé leur permet d’associer les données des différents services afin de cibler du contenu publicitaire, par exemple, d’afficher sur Youtube une annonce liée à une recherche sur Google Search.
La firme transnationale a déclarée qu’elle allait tenir compte de la décision de la Cnil « Nous nous sommes pleinement impliqués tout au long des échanges avec la Cnil afin d’expliquer notre politique de confidentialité et la façon dont elle nous permet de créer des services plus simples et plus efficaces ».
Selon la commission, l’entreprise ne communique pas assez à ses utilisateurs « des conditions et finalités de traitement de leurs données personnelles » notamment la géolocalisation, les centres d’intérêt, les numéros de téléphone, mais aussi les contenus les plus appréciés par les utilisateurs et l’historique des pages consultées.
Google ne respecte pas non plus « les obligations qui lui incombent d’obtenir le consentement des utilisateurs préalablement au dépôt de cookies sur leurs terminaux ».
La multinationale récidive dans ses erreurs
Ce n’est pas la première fois que Google est sanctionné pour avoir violé les droits de la vie privée.
En novembre 2013, le géant américain s’était vu verbalisé à hauteur de 17 millions de dollars par 37 états des U.S.A pour avoir ajouté des cookies (fichiers mouchards qui suivent l’internaute à la trace et permettent le ciblage publicitaire) sur le moteur de recherche Safari.
L’Allemagne a également condamnée la firme à 145 000 € d’amende pour la collection illégale de données personnels pendant la création du service Street View.
Si la France est limitée à 150 000€ d’amende, la Cnil espagnole, elle, réclamait 900 000€ le 19 décembre pour de « graves violations » de la vie privée.
La Commission Européenne souhaite également développer une nouvelle loi, plus stricte, sur les services internet, notamment le Droit à l’oubli (forcer une compagnie à supprimer toutes traces d’un usager qui a décidé de quitter un service).
La police, connue comme la Régulation de Protection Générale des Données pourrait être introduite en début d’année prochaine.
L’entreprise américaine s’alignera-t-elle sur ces législations ou restera-t-elle campée sur ses positions ?
Virgil Buisset