La campagne présidentielle a trouvé un second souffle ! Après un véritable marathon judiciaire, le grand débat a lancé le sprint final entre les candidats. Même si le onze de départ n’était pas entièrement aligné sur le terrain, les cinq protagonistes présents sur le plateau ont honoré leur venue. La combinaison – débat de fond/punchlines bien senties – a parfaitement fonctionné et a permis à l’attaquant Jean-Luc Mélanchon de se démarquer, bien aidé par ses coéquipiers inspirés. En bref, on appelle ça un match de haut niveau politique.
Des vrais débats de fond
En résumé, c’est plus de trois heures de combat et une dizaine de thèmes abordés. Même s’il y avait encore matière à débattre, les grands thèmes de la campagne présidentielle ont tous été approfondis : Europe, laïcité, sécurité, chômage, économie, écologie, nucléaire, système démocratique, etc. Les divergences de point de vue ont pu être exprimées clairement par tous les candidats. Que c’était plaisant de les voir débattre non pas sur celui qui a créé le plus d’emplois fictifs, mais celui qui créera le plus d’emplois pour les actifs ! En voici un résumé pour s’en rendre compte :
Des punchlines bien senties
En plus du fond, les candidats se sont efforcés de mettre les formes. Finis les monologues austères de François Fillon tentant de justifier l’injustifiable. Bienvenue les punchlines à gogo ! La politique reprend soudainement tout son intérêt lorsque la langue française sert à convaincre les Français. L’art de la rhétorique est revenu à son essence même au cours du débat : au service des idées. Sélection des 3 punchlines qui ont marqué le débat :
« Je me disais : que vous soyez une droguée aux pages faits divers, c’est une chose, mais vous êtes candidate à la présidence de la République. Et je trouve que ce n’est pas très sérieux. » – Benoit Hamon
« Mme Le Pen, vous serez gentille, je ne vous fais pas parler, je n’ai pas besoin d’un ventriloque. » – Emmanuel Macron
#LeGrandDebat, Macron ? Le Pen : « si je voulais quelqu’un pour parler à ma place je prendrais un ventriloque » https://t.co/NRZwpsf9Q6 pic.twitter.com/NthpRAuPkN
— L’Obs (@lobs) 20 mars 2017
« Je ne suis pas d’accord pour un Code du travail par entreprise, comme je ne suis pas d’accord pour un code de la route par rue. » – Jean-Luc Mélanchon
… et les affaires reviennent
Cette parenthèse enchantée dans cette campagne ne fut malheureusement que de courte durée. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour qu’une nouvelle affaire – Fillon en l’occurence – ne ressorte. A peine 12h. D’après le Canard enchaîné, François Fillon aurait touché 50 000 € de la part de Vladimir Poutine pour avoir organisé une réunion avec le PDG de Total et un milliardaire libanais en 2015. Et voilà la bataille des idées remise au second plan, totalement asphyxiée par ce climat nauséabond. Jusqu’au prochain débat ? Vivement la prochaine bouffée d’oxygène !
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