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Grégoire Potton : « Le foot et la politique sont de vraies addictions ! »

Bonjour à tous et aujourd’hui dans Tout pour réussir je reçois Grégoire Potton. Cadre du parti politique « En Marche ! », vous êtes aujourd’hui directeur général du club de foot professionnel du Red Star, club que vous allez bientôt quitter… Vous allez tout nous raconter !

Saad Merzak: Bonjour Grégoire, ça va faire 2 ans maintenant que vous êtes à la tête de ce club emblématique… Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce club ?

Grégoire Potton: J’ai été recruté dans ce club pour lancer la feuille de route 2024 qui est un projet d’infrastructures afin que le club puisse avoir des bases solides et saines pour se projeter vers la ligue 1 d’ici 2024. Pour le résumer en une phrase je dirais que l’objectif final est qu’en 2024, le Red Star joue dans son mythique Stade Bauer reconstruit, avec des joueurs issus de son centre de formation, en Ligue 1. C’est cette feuille de route ambitieuse qui m’a poussé à tenter l’aventure au Red Star.

On vous connaît peu, quel était votre parcours avant d’arriver au Red Star ?

Je suis né au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, où j’ai vécu jusqu’au bac. J’étais déjà passionné de sport. J’en faisais énormément. J’ai un peu tout essayé, escalade, VTT, athlétisme, tir à l’arc… puis je me suis mis au foot de manière intensive, avec des horaires aménagés au collège et lycée, et donc du foot 6 jours sur 7 pendant près de 10 ans. Après mon baccalauréat, j’ai suivi des études de droit, droit international, droit public de l’économie. Moi qui rêvait d’être architecte ou réalisateur de cinéma, c’est un peu raté !

Ensuite, il y a eu cette passion pour la politique. Je viens d’une famille assez politisée et engagée dans le milieu associatif. Mes premiers souvenirs sont politiques, la mort de Mitterrand, Le Pen au second tour. J’ai fait la campagne de Ségolène Royal en 2007 puis de François Hollande en 2011 et 2012. J’ai eu de nombreux engagements associatifs et des plus politiques au PS et au MJS. J’ai donc naturellement travaillé cinq années dans ce milieu… même si j’étais déjà convaincu que la politique ne doit pas être un métier. D’abord j’ai travaillé à l’Assemblée nationale avec plusieurs Députés, puis au gouvernement en tant que chef de cabinet dans deux ministères différents époque François Hollande. Et ensuite, il y’a eu l’aventure « En Marche » pour la campagne d’Emmanuel Macron.

Pourquoi avoir rejoint le parti En Marche d’Emmanuel Macron ?

Pour mille raisons. J’avais plusieurs amis parmi les fondateurs et j’avais envie de vivre cette aventure. Ça correspondait aussi à mon positionnement politique. Si je devais retenir seulement deux motivations, je dirais que j’étais consterné par le fonctionnement de la machine PS et que j’étais sceptique sur notre capacité à la faire évoluer. Et sur un autre plan, j’avais été profondément choqué par la proposition du Président Hollande concernant la déchéance de nationalité. Emmanuel Macron, alors ministre, avait d’ailleurs émis publiquement des réserves.

Une campagne présidentielle, c’est quelque chose d’extraordinaire. Il faut le vivre pour le comprendre, il faut vraiment vivre cette aventure. Beaucoup de travail, beaucoup de stress, mais à la fin, ce sont des rencontres incroyables. Et nous avons la chance d’être couronné de succès.

Parmi vos rencontres…il y’a eu aussi des personnalités qui sont devenues ministres…Y a-t-il des membres du gouvernement avec qui vous êtes restés proches ?

Lorsque j’étais directeur général d’En Marche puis Trésorier, j’ai eu l’opportunité d’être en contact avec plusieurs membres du gouvernement. Certains étaient déjà des connaissances ou des amis, d’autres le sont devenus. Julien Denormandie par exemple, est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’estime. Benjamin Griveaux est quelqu’un de top humainement et un gros bosseur, Sibeth Ndiaye aussi…Tous ceux qui étaient là depuis le début de la campagne sont restés des proches. Ah… et oui…Il y’a évidemment Cédric O qui aujourd’hui est devenu secrétaire d’état au numérique. C’est un ami depuis assez longtemps et dès que nos agendas nous le permettent, nous jouons au foot ensemble. Et je vous confirme que nous n’avons pas le niveau pour jouer au Red Star !

Quelles étaient vos missions chez En Marche ? 

Elles ont évolué car au départ, il n’y avait qu’une dizaine de salariés et la structure a grandi très rapidement. Je supervisais les équipes en charges des finances, des ressources humaines, des affaires juridiques, de la logistique et du fonctionnement interne. De manière générale, il s’agissait de gérer l’hyper-croissance de la structure pour que la machine tourne à plein régime.  Puis j’ai dirigé en binôme la campagne expresse des législatives. Il a fallu élaborer toute la stratégie et les outils de campagne (communication, financiers, juridiques, logistiques, matériels…) et assurer l’accompagnement de 530 candidats, pour la plupart inexpérimentés, et de leurs équipes. Enfin, après l’élection d’Emmanuel Macron, je suis devenu directeur général du Mouvement pour assurer la transition dans une période très mouvementée. Nous avons dû procéder à une restructuration complète des équipes (75% de renouvellement dû aux départs à l’Élysée, au Gouvernement et au Parlement). Nous avons dû rédiger et faire adopter de nouveaux statuts, faire évoluer la gouvernance, entamer une structuration financière locale, assurer un énième déménagement, etc.… Ce furent 6 mois intenses.

Comment passe-t-on de DG d’un parti politique à DG d’un club de foot ?

Eh bien, ce sont des rencontres, des coups de chance ! J’ai eu l’opportunité de rencontrer le Président du Red Star, Patrice Haddad, qui m’a présenté toute l’histoire de ce club que je connaissais déjà. Pour ceux qui ne connaissent pas, le Red Star est un club historique, fondé en 1897 par Jules Rimet et quelques amis. Dans les années 20, 30, 40, le Red Star domine le football français avec les meilleurs joueurs de l’époque : Gamblin, Eugène Maës, Paul Nicolas, Chayriguès… Ces noms ne disent peut-être rien à nos générations, mais ils étaient les Varane, MBappé, Griezman ou Lloris de l’époque… Le Red Star, c’est aussi une identité de territoire. C’est un lien entre Paris et sa banlieue, une frontière qui s’efface. Le PSG c’est Paris, le Red Star c’est Paname ! J’ai donc eu cette chance de rencontrer le Président du Red Star qui m’a expliqué son projet, sa vision et les difficultés qu’il rencontrait… J’ai tout de suite été séduit et j’ai privilégié cette option par rapport à d’autres opportunités professionnelles. C’était un choix de cœur !

Notons qu’il y a quelques similitudes entre ces milieux. Et le foot, comme la politique, est une vraie addiction.

Dans votre carrière, quelles ont été vos trois meilleures rencontres ?

Je mets de côté Macron qui est hors catégorie ! En premier, je dirais Thierry Mandon qui a été ministre à la réforme de l’état et à la simplification puis ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche avec qui j’ai travaillé pendant deux ans et demi. C’est une personne exceptionnelle sur le plan humain et intellectuel ! Il a une culture générale fabuleuse et c’est quelqu’un qui m’a beaucoup appris ! J’ai eu aussi cette chance incroyable d’échanger avec l’astronaute Thomas Pesquet. C’est quelqu’un de très intéressant dont j’admire l’engagement écologique ! Je me souviens aussi d’une autre rencontre inoubliable avec l’acteur Denis Podalydès. J’ai passé 6 heures de tournage à ses côtés pour l’un de ses films où je faisais de la figuration… C’était magique ! C’est un acteur qui a énormément de talent.

Vous allez prochainement quitter le Red Star…  Pourquoi Partir ?

Dans la vie, il y a des hasards, des choses qui ne sont pas spécialement prévues. Ma compagne a eu une belle opportunité professionnelle en Afrique du Sud. Nous avons donc décidé d’y aller ensemble. Ça été une décision murement réfléchie. Ça va me laisser aussi le temps de me consacrer à mes projets personnels. J’en ai plein… Il va aussi falloir que je trouve un emploi là-bas… J’ai déjà quelques pistes mais rien n’est encore concrétisé, c’est un peu un saut dans l’inconnu, mais c’est stimulant !

Pour finir, avez-vous d’autres passions en dehors du travail et quelles sont vos motivations dans la vie ?  J’en ai plein ! L’architecture, le cinéma, la poterie, … mais je suis très curieux, donc j’ai souvent de nouvelles passions. Mes motivations c’est d’apprendre, de rencontrer de nouvelles personnes, d’avoir un impact positif sur la société. Ce dernier aspect est en train de prendre le dessus, notamment avec la préoccupation écologique qui nous concerne tous, j’ai vraiment envie d’être utile.

Saad Merzak

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