Le Qatar a bouclé la phase de poules à une décevante quatrième place. Résultat : il devra se frotter aux champions d’Europe en titre allemands en huitièmes de finale. Finalistes du Mondial à domicile il y a deux ans, les Qataris semblent depuis en perte de vitesse. Peuvent-ils encore surprendre leur monde dans ce tournoi ?
*Ecrit par Alexis Cimolino
Un dernier match sans enjeu mais qui aurait pu sérieusement remonter le moral des troupes. Vendredi soir à l’AccorHotels Arena de Paris, le Qatar est passé tout près d’une victoire de prestige face au Danemark, mais ils ont finalement été battus (29-32) après avoir viré en tête une bonne partie de la rencontre. Les joueurs de l’émirat devront donc se contenter de la quatrième place du groupe D, c’est-à-dire la dernière qualificative pour les huitièmes de finale.
Conséquence : le Qatar sera confronté à l’Allemagne, championne d’Europe en titre. Une Mannschaft que les Qataris avaient battue il y a deux ans. C’était en quarts de finale du championnat du monde disputés dans leur pays (26-24).
A l’époque, le Qatar commençait à voir les premiers effets de son projet de conquête de la planète handball. Une politique initiée en 2013 avec l’arrivée de l’entraîneur espagnol Valero Rivera (ancien coach du Barça et de l’Espagne) et la naturalisation de nombreux joueurs étrangers. Mais depuis, l’Etat du Golfe persique accuse le coup. Certes, les Qataris ont remporté les championnats d’Asie l’an passé et se sont qualifiés pour les premiers JO de leur histoire. Mais ils semblent beaucoup moins souverains loin de leur public.
Le Danemark pour préparer l’Allemagne
Pour preuve, ils n’ont remporté que deux victoires depuis le début du mondial français. Certes, le Danemark et la Suède semblaient supérieurs sur le papier. Mais la défaite inaugurale face à l’Egypte (20-22) fait tache.
Elle n’a même pas pu être compensée par un probant succès contre le Danemark, qui s’est pourtant longtemps dessiné. Alignant une équipe remaniée (le gardien titulaire Danijel Saric et le demi-centre Hassan Mabrouk ont notamment été préservés), les vice-champions du monde en titre ont loupé le coche face à des Danois qui avaient eux aussi fait tourner leur effectif.
Néanmoins, la prestation des joueurs du Golfe reste encourageante à l’heure d’aller défier l’ogre germanique ce dimanche à 18 heures. «Ce soir (vendredi, ndlr), on a montré qu’on était là, lance l’arrière gauche Bertrand Roiné, le plus français des Qataris. C’est dommage de perdre de cette manière. Mais il vaut mieux faire un match comme ça que de laisser filer en se disant qu’on était qualifiés et d’en prendre 10 ou 15 (points d’écart, ndlr), ce qui aurait fait mal à la tête», poursuit-il.
Pas sûr cependant que ce parcours mitigé suffise à rassurer les troupes avant le choc face aux coéquipiers d’Uwe Gensheimer, jusqu’ici irrésistibles dans cette compétition.