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Have a Nice Day : polar acide en chine rurale

Retiré de la compétition du festival d’Annecy l’année dernière sur intervention des producteurs, le long-métrage chinois Have a Nice Day prend sa revanche sur le destin.

Il s’agissait du rendez-vous manqué. Après un retrait in extremis qui n’a pas trompé grand monde, les festivaliers ont tenu à braver la censure en ouvrant cette édition 2018 sur un long-métrage des plus polémiques. Have a Nice Day était en séance événement lundi dans une salle noire de monde, sans présence du réalisateur, qui a tout de même tenu à adresser un petit mot aux festivaliers, venu nombreux pour l’occasion.

Longtemps attendu, Have a Nice Day est un film minimal tant dans son exécution sommaire et efficace que dans sonRésultat de recherche d'images pour "have a nice day chinese movie" équipe réduite. En effet, Jian Liu le réalisateur porte à lui seul la quasi totalité du métrage et nous sert un scénario que Tarantino n’aurait-pas rejeté. Nous suivons Xiao Zhang, jeune chauffeur sans histoire qui sans crier gare dérobe a son mafieux de patron un sac rempli de billet afin de payer l’opération de chirurgie esthétique de sa petite amie. Commence alors une chasse à l’homme pour le retrouver lui et le sac.

Poursuivi par une horde de portrait excentrique, impatient de mettre la main sur le magot, et par le tueur envoyé par son boss, Xiao prends la fuite. Cavale pleine de rebondissement, le film impose son rythme, lancinant et pesant, avec un humour noir un brin cynique

Il est vrai que face à un tel tableau, l’ont puisse comprendre que le gouvernement chinois veuille cacher la poussière sous le tapis, il y a surement de ça dans l’éviction de la compétition l’an dernier. Les personnages n’ont rien d’héroïque et chaque figure du film auquel le spectateur s’identifie se révèle amoral. Au royaume des salauds, sympathique deviennent les nigauds, et le héros naïf au bon coeur mais stupide campe parfaitement son rôle de repère.

Pas exempt de défaut, le film accuse quelques longueurs qui se font sentir dans sa deuxième moitié, mais ces défauts sont symptomatique de ce que propose Have a Nice Day. Sans ces désagréments les notes comiques ne feraient pas autant mouche dans cette ambiance noire qui décrit le pittoresque grotesque d’un monde rural laissé à l’abandon par la Chine des grandes métropoles.Les décors, soignés, apportent cette touche de réalisme qui ancre Have a Nice Day dans une époque contemporaine en perpétuelle évolution, explicitée ici par des villes pleines de travaux et de construction qui étouffent les bâtiments désuets dans lequel les personnages évoluent.

Réalisé avec très peu de moyens, Have a Nice Day propose une animation minimale saccadée qui colle parfaitement à l’idée d’avoir un métrage aussi silencieux. Avare en dialogues, le long-métrage fait également le choix de n’avoir aucune musique extradiégétique ce qui ajoute à l’impression pesante du récit, qui pourrait être poisseux s’il n’était pas ponctué d’un humour décalé, qui fait mouche avec un sens du rythme aiguisé.

Livrant un film corral où les événements s’enchaînent au rythme des heures de la nuit, Jian Liu propose une oeuvre à contre-courant du marché des grosses productions 3D chinoise telle que les films pour enfants de Gary Wang (Cats & Peachtopia présenté hors compétition). Pensé pour un public adulte, le film bien que drôle propose quelques scènes de violences qui rebuteront les plus sensibles d’entre nous. Après toutes ces mésaventures, le film s’est trouvé un distributeur, vous aurez donc l’occasion de le découvrir en salle le 20 juin. L’opportunité de se frotter à un cinéma d’animation atypique, hors des clous, qui mériterait d’être plus mise en avant quand d’énormes super-prod Disney-Pixar les écrasent et les effacent du tableau

 

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