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Historique, l’équipe de France de Handball éliminée dès le tour préliminaire en Coupe d’Europe !

Des experts, aux amateurs, la marche assez fine depuis quelques années a été franchie cet après-midi après la déroute face aux norvégiens (26-28)

Une entame de match catastrophique

Après une entrée en compétition catastrophique ce vendredi (défaite 28-25 face au Portugal), il n’y avait plus de calculs à faire. Pour se qualifier il fallait gagner face aux vices champions du monde, sinon l’élimination deviendrait inévitable. Dès les premières minutes la tension était palpable à la Nidarohallen de Trondheim. Une agitation qui a étonnement déstabilisé les français lors des 10 premières minutes, montrant la fébrilité de cette équipe. Avec une exclusion de deux minutes dès la première minute, « le match ne pouvait pas mieux démarrer » déclarait à juste titre Thomas Villechaise, commentateur du match sur Bein Sport.

Pendant 10 minutes les français seront absolument à côté de leur match. Les combinaisons tricolores inexistantes ou très mal réalisées obligent les français à forcer leur jeu. La conséquence : des passages en force répétés qui font perdre énormément de ballons offensifs aux bleus. Seul motif de satisfaction un Vincent Gérard en feu qui arrive, néanmoins, à nous faire oublier la retraite d’Omeyer. Cela reste une vraie performance puisqu’elle a longtemps déstabilisé la défense des experts.

Une fin de première mi-temps pleine d’espoirs

C’est aussi la beauté de ce sport : en gérant ce temps (très) faible les bleus n’ont que 3 buts d’écarts et l’espoir est permis. Les bleus reprennent des couleurs peu à peu et commencent à réduire l’écart en étant beaucoup plus efficace en attaque. Luc Abalo se place en 2nd pivot mobile, ce qui permet à l’Equipe de France de créer beaucoup plus de décalages. Les passages en force se raréfient, signe d’une équipe beaucoup plus entreprenante offensivement.

La défense quant à elle se replace en 6-0 (défense à plat), système historique de cette équipe et beaucoup mieux maîtrisé. À la 24e minute l’équipe de France passe en tête et oublie peu à peu ses vieux démons. Mieux, on devine peu à peu le visage conquérant d’une équipe qui n’a plus brillé depuis 2017. À la mi-temps les experts mènent 15 à 14 grâce à un Vincent Gérard en feu (30% d’arrêts) et un Ludovic Fabregas étincelant avec 5 réalisations.

Une entame de seconde mi-temps plus difficile

En seconde mi-temps les choses se compliquent logiquement pour les bleus. D’abord car Didier Dinard réitère son pari d’une défense en 5-1 qui ne colle définitivement pas aux joueurs français. Cette tactique est censée déstabiliser le porteur de la balle grâce à un joueur défensif qui l’harcèle en restant à son contact. Cependant, côté tricolore cette tactique n’a su qu’ouvrir des intervalles dans lesquelles les norvégiens ont plongé. Cela leur a d’ailleurs permis dès la 38e de repasser devant au score. Ensuite, parce que les norvégiens ont bien identifié leurs défaillances et les ont corrigées peu à peu lors de cette deuxième mi-temps. Le match restera d’ailleurs très serré jusqu’à la 50e minute. Côté français Gérard, Fabregas et Karabatic tiennent d’une main de fer cette équipe grâce à leurs performances individuelles. Côté norvégien Sagosen porte cette équipe néanmoins beaucoup plus collective.

Spoiler alerte : le handball est l’un des sports où le collectif l’emporte souvent face aux individualités.

Un money-time raté

S’ils n’auront pas été catastrophiques lors des 10 dernières minutes, les bleus ont tout simplement manqué d’expérience. Un vrai comble pour cette équipe, et cette génération, qui est la plus titrée de l’histoire ! Vincent Gérard jusqu’à la impérial a raté des parades qui auraient permis de garder de l’espoir. Fabregas a été beaucoup plus effacé. Karabatic n’a pas su insuffler un vent de sérénité en attaque; pire, les ballons offensifs ont de nouveau été perdus. Luc Abalo a, lui, raté un tir capital à la 59e qui aurait permis aux bleus de revenir à un but. Si l’équipe manquait d’une philosophie de jeu collective durant le match, les joueurs auront au moins été solidaires dans ce money time pour louper la qualification au tour principal et être disqualifiés. Résultat final (26-28). L’équipe de France est disqualifiée dès le tour préliminaire. C’est une première historique depuis la création des Championnats d’Europe en 1994. Il faut d’ailleurs remonter en 1979 pour voir les français disqualifiés au tour préliminaire d’une compétition majeure (championnat du monde en Espagne).

Un coach dépassé ?

Nommé officiellement entraineur principal après un sacre à domicile en 2017, Didier Dinard aura toujours été un choix logique pour assurer la continuité d’Onesta. Cependant son bilan depuis est bien faible avec de tels joueurs. Pas une finale atteinte, et même une élimination précoce lors de ce championnat. Dans le jeu, la prestation collective est très décevante. L’équipe est retombée dans ces vieux travers : très brouillonne en attaque, de nombreux ballons offensifs perdus, des combinaisons téléphonées, et des fautes à répétition. Le point fort qui a fait la renommée des experts est maintenant le point faible de cette équipe : la défense est devenue plus que fébrile.

Ses temps morts ont peu servi et illustrent le manque de solutions de cette équipe. Lors de France-Portugal la différence entre les prises de paroles des coaches ont d’ailleurs été impressionnantes. Les portugais ont réussi à inscrire un 5-0 après un temps-mort. Les français eux n’ont jamais flambé après ces prises de paroles du coach. Les raisons d’être mécontent du coach Dinard et de son adjoint Guillaume Gilles sont (vraiment) nombreuses. Néanmoins les bleus auront un tournoi d’une importance capitale dans la capitale française pour se qualifier aux JO, puis, si tout se passe bien, disputer ces Jeux à Tokyo. Est ce que limoger l’entraineur et donc déstabiliser encore un peu plus cette équipe avant des échéances aussi importantes à court terme est la solution ? Peut-être pas. Néanmoins, un travail de fond devra être réalisé pour retrouver nos experts. « On peut dire que c’est une crise » a d’ailleurs déclaré Nicolas Karabatic.

À lire également : Retour sur les 32es de finale de la Coupe de France

About author

Luca Lescop, Journaliste VL média, Ambassadeur Fifa Fan Movement, Etudiant en Science Politique
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