Nouvelle saison pour Seriefonia qui s’ouvre sur un hommage musical à Jean-Paul Belmondo. il ne pouvait en être autrement !
[« SérieFonia : Season IV : Opening Credits » – Jerôme Marie]
[Extrait Sonore « Le Guignolo »]
[« Les Morfalous – Le Cimetière » – Georges Delerue]
C’est sur ce très beau thème de Georges Delerue, entendu dans Les Morfalous d’Henri Verneuil, que s’ouvre un peu tristement la saison 4 de SérieFonia… Le 6 septembre dernier, Bebel s’en est allé et, bien que tardive, nous ne pouvions inaugurer cette rentrée qu’en lui rendant ce fort humble hommage musical… D’autant qu’à travers ses plus de 90 long-métrages, son charme et son panache auront inspiré bien des compositeurs depuis ses débuts sur les planches en 1950. Bien sûr, ils sont beaucoup trop nombreux pour que je puisse m’arrêter sur chacun d’eux… Aussi je citerai brièvement Claude Bolling…
[« Le Magnifique – La Plaza » – Claude Bolling]
… Ici pour Le Magnifique de Philippe de Broca en 1973. Et qui dit Claude Bolling ne tarde généralement pas à dire également Vladimir Cosma…
[« L’As des As – Finale » – Vladimir Cosma]
Vous aurez tous reconnu L’As des As de Gérard Oury, sorti en 1982. Mais il ne faudrait pas non plus oublier Philippe Sarde, comme ici avec Flic ou Voyou pour Georges Lautner en 1979…
[« Flic ou Voyou – Thème » – Philippe Sarde]
… Avant de faire un bond jusqu’en 1998 grâce à Une Chance sur Deux, qui réunissait et Belmondo et Delon en papas possibles de Vanessa Paradis devant la caméra de Patrice Leconte… Sur une partition d’Alexandre Desplat, qui ne manquait d’ailleurs pas d’humour… comme le prouve le titre de cet extrait : « L’Imper Contre-Attaque »… Oui… Fallait l’oser. Il l’a fait…
[« Une Chance sur Deux – L’Imper Contre-Attaque » – Alexandre Desplat]
Bien entendu, j’aurais également pu choisir de m’attarder sur Michel Magne et Un Singe en Hiver, sur François de Roubaix et La Scoumoune, Antoine Duhamel et La Sirène du Mississipi de François Truffaut… ou encore sur Michel Legrand et Les Mariés de l’An II… Mais bon… Que voulez-vous ? Je n’avais pas assez de micros pour tout le monde. Et la télé me direz-vous ?… Bah, c’est qu’il n’en a fait que très peu. Il y a bien le téléfilm L’Aîné des Ferchaux, en 2001, sur des morceaux de Luis Bacalov… Notons, d’ailleurs, qu’il avait également joué dans la version cinéma de 1963… Mais j’ai préféré vous dénicher un extrait des 3 Mousquetaires, dans lequel Bebel interprétait naturellement le rôle de D’Artagnan ! C’était réalisé par Claude Barma, tourné et diffusé en direct le 25 décembre 1959 sur la RTF… Et le compositeur n’était autre que Jean Marion… à qui l’on doit notamment Le Bossu et Le Capitan en 1959 et 1960…
[« Les 3 Mousquetaires (1959) – Thème » – Jean Marion]
Mais c’est bien sûr sous l’objectif de Jean-Luc Godard que Belmondo explose dans A bout de Souffle, en 1960. L’occasion pour nous d’écouter un peu de Martial Solal. Un compositeur français, né en Algérie en 1927 et qui a fait ses débuts au cinéma grâce à Jean-Pierre Melville… C’était pour Deux Hommes dans Manhattan, en 1959. Il y remplaçait au pied levé Christian Chevallier qui, malade, était contraint de laisser quelques minutes de métrage inachevées. Conquis par son travail, c’est Melville en personne qui recommande Solal à Godard… Et A bout de Souffle n’avait plus qu’à rentrer dans l’Histoire…
[« A bout de Souffle – Thème d’Amour » – Martial Solal]
En toute logique, quand il confie à Jean-Paul Belmondo le rôle-titre de Léon Morin, Prêtre en 1961, Jean-Pierre Melville fait appel à Solal pour la musique du film… Et, cette fois, pour TOUTE la musique du film…
[« Léon Morin, Prêtre – Theme » – Martial Solal]
La palette de Bebel s’élargie… sa carrière explose. En 1964, par exemple, il est à l’affiche de pas moins de six productions ! De surcroit, avec les grands du moment : Philippe de Broca, Edouard Molinaro, Henri Verneuil… ou encore Jean Becker, avec Echappement Libre… Encore et toujours mis en musique par Martial Solal…
[« Echappement Libre – Thème » – Martial Solal]
La filmographie de Jean-Paul Belmondo est à son image : aussi virevoltante qu’imprévisible. Né en avril 1933, à Neuilly-sur-Seine (sans jeu de mots), c’est à l’âge de 16 ans, alors qu’il se remet d’une primo-infection de la tuberculose qu’il décide de devenir comédien. D’abord au théâtre, puis naturellement au cinéma, où il alterne rapidement entre nombre de productions d’art et essai et d’autres de nature plus… aventureuse.
[« Cartouche – Cartouche’s Theme » – Georges Delerue]
A l’image de Cartouche, réalisé par Philippe de Broca… Et qui rencontre un vif succès public en 1962. Athlétique et intrépide, Bebel devient le nouveau « Robin des Bois à la française » aux côtés de Claudia Cardinale et de Jean Rochefort. A la musique : l’immense Georges Delerue qui, lui aussi, l’aura régulièrement accompagné au cours des années suivantes… Ne serait-ce qu’avec L’Homme de Rio, toujours pour De Broca en 1964…
[« L’Homme de Rio – Adrien Dufourquet Attaque » – Georges Delerue]
De même qu’avec, dans la foulée, Les Tribulations d’un Chinois en Chine en 1965.
[« Les Tribulations d’un Chinois en Chine – Thème » – Georges Delerue]
Il y aura encore L’incorrigible en 1975 et, bien sûr, Les Morfalous en 1984. Mais s’il y a bien UN thème musical qui colle immanquablement à la peau de Belmondo, c’est naturellement celui du Professionnel, écrit par Ennio Morricone en 1981 pour Georges Lautner… « Chi Mai ». Un hymne. Ni plus ni moins. Qui a même fait les beaux jours publicitaires de Royal Canin… Vous le connaissez tous. Vous l’avez tous bien en tête… C’est pourquoi, non, je ne le diffuserai pas ! Trop facile… Non, côté Morricone, essayons plutôt ça…
[« Le Casse – Thème » – Ennio Morricone]
Tantôt flic, tantôt voyou… Ouais, je sais, elle était facile celle-là… Bebel emportait toujours l’adhésion, qu’il soit l’un ou qu’il soit l’autre. Dans Le Casse, que vous venez d’entendre, il était plutôt voyou… face au flic incarné par Omar Sharif. C’était en 1971 pour Henri Verneuil… et bien que le titre semble être un peu tombé dans l’oubli, il fut en son temps l’un des plus grands cartons du comédien. Bénéficiant même d’une véritable exploitation internationale via un montage légèrement différent… sans la vraie voix de Belmondo. Même réalisateur, même compositeur, mais cette fois flic et non plus voyou… 4 ans plus tard, Verneuil, Morricone et Belmondo se retrouvent au générique de Peur sur la Ville. Nous sommes en 1975 et l’ombre des Incorruptibles (qui n’arrivera pourtant que douze ans plus tard) plane déjà grandement au cœur de la « patine Morricone »…
[« Peur sur la Ville – Paris Secret » – Ennio Morricone]
Et puisqu’on parle de « patine », difficile de ne pas penser au thème principal du Professionnel quand on écoute celui du… Marginal, en 1983.
[« Le Marginal – Thème Classique » – Ennio Morricone]
Mais comme chacun sait : hors de question de cantonner Belmondo à sa seule image d’acteur fou-fou toujours prêt à faire ses cascades tout seul comme un grand, surtout les plus périlleuses. En 1988, Claude Lelouch nous invitait à le redécouvrir comme si c’était pour la première fois. D’ailleurs, pour la première fois, il remporte le César sur Meilleur Acteur. Avec Itinéraire d’un Enfant Gâté, acteur, réalisateur et compositeur, signent un monument du Septième Art… De ces projets qui marquent leurs spectateurs à vie… La preuve, en quelques frissons…
[« Itinéraire d’un Enfant Gâté – Thème » – Francis Lai]
Francis Lai. S’il fut l’un des principaux collaborateurs de Lelouch, il ne l’aura pourtant pas attendu pour « mettre Bebel en musique ». En 76 déjà, pour Henri Verneuil (toujours lui), il signait la partition du Corps de mon ennemi. Encore un polar sur fond de vengeance qui, pour le coup, trouve un peu moins son public que d’accoutumé. Pourtant, tous les ingrédients étaient là…
[« Le Corps de mon Ennemi – Générique Début » – Francis Lai]
J’en viens à présent à l’un de mes films préférés… et, pour le coup, surement mon Bebel préféré. Pas forcément prisée en France : la relecture des Misérables façon Lelouch remporte néanmoins le Golden Globe du meilleur film étranger en 1996. Une formidable reconnaissance pour cette magnifique histoire en deux temps, où Belmondo devient à la fois un boxeur/déménageur des années 40 et un Jean Valjean réinventé, au côté d’un Michel Boujenah d’une grande sensibilité… J’aime tellement ce film et ce morceau que je vous aurais bien quitté là-dessus… Mais non, il me reste une dernière carte à jouer…
[« Les Misérables – Thème » – Francis Lai]
Une dernière carte disais-je… Et pas forcément la plus facile. Puisque l’extrait qui suit accompagne en fait un échec cuisant dans la carrière de l’acteur. Seulement 200 000 entrées alors qu’on ne l’avait plus vu à l’écran depuis plus de sept ans. Pourtant, en plus d’être son tout dernier, le rôle est beau… Celui d’un homme qui a tout perdu et ne trouve guère plus de soutien que dans le regard de son chien… Le film, remake d’une production italienne de 1952, est écrit et réalisé par Francis Huster pour une sortie en 2009… Quant à la musique, elle est confiée au toujours si touchant Philippe Rombi. Le film s’intitule simplement Un Homme et son Chien et c’est donc sur « Le thème de Charles », ultime personnage campé par Jean-Paul Belmondo sur grand écran, que se referme sobrement cet hommage… Tout en douceur et sensibilité… Allez… Salut Bebel…
[« Un Homme et son Chien – Thème de Charles » – Philippe Rombi]
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