La militante écologiste, trouvée morte le 3 mars dans son appartement, se battait depuis des années en faveur de la protection de l’environnement et des populations indigènes au Honduras.
Berta Caceres, militante écologiste et surtout célèbre pour ses batailles en faveur de la protection des indigènes et du cadre naturel hondurien, a été assassinée hier nuit dans son appartement à La Esperanza, dans l’est du pays.
Les autorités locales ont commencé les analyses sur le corps de Caceres. Bien que les circonstances de sa mort doivent encore être clarifiées, l’écologiste semblerait avoir été victime d’un cambriolage, dérapé en assassinat.
Cependant, la mère de la militante a commenté l’assassinat de sa fille en affirmant qu’ « elle aurait été tuée à cause de ses batailles écologistes ». Des proches de Caceres ont par ailleurs défini sa mort comme une « exécution annoncée ».
#BertaCaceres of @COPINHHONDURAS – shot dead this morning for defending #humanrights https://t.co/gDFr6XnSMq pic.twitter.com/USabywmqTF
— Kartik Raj (@Kartik__Raj) 3 mars 2016
En effet, Caceres était victime depuis plusieurs années de violentes intimidations de la part de ses opposants en raison de son engagement social et environnemental.
Les organisations écologistes dénoncent un abandon de la part des institutions honduriennes, qui n’ont aucunement protégé Caceres malgré les nombreuses menaces dont elle était la cible. Publiquement, le président du Honduras Juan Orlando Hernandez a condamné l’assassinat de Caceres et a intimé aux forces de sécurité de « trouver à tout prix les responsable de ce crime atroce ».
L’écologiste, qui a gagné le Prix Goldman en 2015 comme reconnaissance de ses batailles décennales, a été une des fondatrices du Conseil Citoyen des Organisations des Peuples Amérindiens du Honduras (Copinh). Cet organe s’occupe d’améliorer les conditions de vie des natifs et de sauvegarder leurs traditions. Plusieurs membres de cette institution ont été tués au cours de nombreuses contestations pacifiques organisées pour dénoncer l’exploitation abusive des ressources naturelles.
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En effet, la protection des droits des populations indigènes en Honduras est intimement liée à la sauvegarde de l’environnement. Le déboisement massif, l’extraction déréglée des minéraux et la construction de barrages sur des fleuves nécessaires à l’approvisionnement représente un réel danger pour la survie de ces communautés.
L’assassinat de Caceres n’a pas surpris les militants écologistes honduriens ni les organisations internationales. Par exemple, Erika Guevara-Rosas de Amnesty International a affirmé que cette « tragédie facilement prévisible » aura « un impact dévastateur sur les organisations pour les droits de l’homme ».
Crédit photo à la Une : goldmanprize.org