Il est l’un des personnages principaux d’Ici tout commence depuis son lancement : Benjamin Baroche est incontestablement l’une des personnalités à retenir cette saison.
En matière de fictions, TF1 a connu une très belle saison 2020-2021 et ce, malgré la crise sanitaire. Outre les cartons de séries comme HPI ou La Promesse, LA grosse réussite de cette saison demeure la série Ici tout commence qui réalise chaque soir des records d’audience et a su fidéliser un très large public. De nombreux acteurs ont ainsi été révélés ou confirmés par la série, à l’image de Lucia Passaniti (Noémie). Mais s’il en est un qui a su tirer son épingle du jeu, c’est bien Benjamin Baroche. Son incarnation du redoutable chef Teyssier est l’une des plus belles réussites de la série.
On le sait, les méchants dans les séries, c’est payant pour un acteur … et pour une série. La télévision américaine regorge de méchants iconiques. Bien sûr, sur ces 20 dernières années, les anti-héros ont pris goût à la télévision et se sont répandus, depuis Jim Profit jusqu’à House, en passant Dexter ou Tony Soprano. Mais depuis des décennies, ce sont bien les soaps, qu’ils soient en journée ou en soirée, qui ont offert le plus grand nombre de méchants iconiques. Comme l’immortel Stefano DiMeira dans Des jours et des vies.
Pourtant dès 1978, l’arrivée de JR Ewing dans Dallas focalise l’attention sur un personnage pourtant « au second plan » dans le pilote et qui va au fil des épisodes grandir pour devenir l’élément moteur de la série, tout en permettant aux autres personnages d’exister. C’est la prestation de Larry Hagman qui a permis « ce petit miracle » qui n’était pas prévu au départ. Dans ITC, les auteurs ont fait le choix de créer ce que les autres feuilletons avaient quasiment toujours essayer d’éviter à savoir la création d’un méchant charismatique qui retient l’attention. Comme dans Un si grand soleil où le personnage pourtant très réussi d’Elizabeth Bastide s’est depuis fortement assagi.
Dans Ici tout commence donc, on a assez vite pu observer le même mécanisme que dans Dallas : malgré la présence de très forts personnages très réussis que l’on prend plaisir à suivre chaque soir, la prestation juste, savoureuse et intelligente de Benjamin Baroche a non seulement fait mouche mais a fait de Teyssier un personnage incontournable de la série. Comme JR et son sourire « carnassier », celui de Teyssier est son arme de destruction massive synonyme « d’un mauvais plan qui se prépare ».
Le rythme du feuilleton quotidien permet aussi d’en découvrir les failles (comme sa maladie qu’il prend bien soin de cacher, comme le « méchant » Tom Kane dans la série Boss) mais chacune de ses apparitions se déguste comme une bonne pâtisserie. En moins d’un an d’existence, ce personnage est devenu un incontournable de la série et pour la série. Et Teyssier a aussi permis au grand public d’aimer à découvrir un comédien qui n’avait pourtant déjà rien à prouver.
Cinéma, télévision ou théâtre, la carrière de Benjamin Baroche est très fournie quand il arrive dans ITC. Rien que dans les séries, le visage de Benjamin Baroche est très familier du public, depuis une première apparition dans PJ en 2001, en passant de nombreuses séries comme RIS, La nouvelle Maud ou encore Femmes de loi. Mais grâce à son rôle de Garrel (qui nous rappelle le personnage de Dexter) dans Profilage, il passe dans la lumière grâce à une présence déjà très forte à l’image et un charisme indéniable. Puis on le voit dans un rôle régulier aux côtés de Cécile Bois dans Candice Renoir, un rôle moins sombre qui lui va tout aussi bien.
Mais comme c’est souvent le cas pour de nombreux comédiens, c’est un rôle qui fait tout exploser et les rôles de méchants sont en ça un excellent catalyseur pour le public.
Il est incontestable que la carrière de Benjamin Baroche ne sera plus la même après ce rôle de Teyssier. Il a tous les atouts en manche pour exceller, à commencer par un sens inné pour la comédie, et une « gueule » comme on en fait trop peu aujourd’hui dans nos fictions. On sait que le plus dur est paradoxalement devant. Parce que le rythme arasant du soap peut faire entrer un personnage et donc son acteur dans une forme de répétition, de routine, et à terme de caricature. On dira que c’est aux auteurs d’y faire attention, mais un comédien doit aussi par son jeu, apporter ce qu’il faut de subtilité pour étoffer son personnage. Si le rythme de ces séries peut parfois être un handicap, le talent d’un acteur peut le permettre. Et Benjamin Baroche en a à revendre.