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Iggy Azalea, the Australian Dream?

Résumer Iggy Azalea à sa chevelure blonde platine, ses longues jambes de mannequin ou encore sa plastique plutôt avantageuse serait très réducteur. Voire même sexiste, dans la mesure où l’on ne s’attarde jamais sur le physique des rappeurs masculins. Après deux EPs, la rappeuse australienne débarque dans la cour des grands avec son premier album intitulé The New Classic qui affiche clairement ses ambitions.

La détermination est d’ailleurs la pierre angulaire du disque comme la rappeuse le rappelle si bien sur son premier single Work « No money, no family/Sixteen in the middle of Miami ». Pour la jeune Iggy, ce sera le hip-hop sinon rien, elle abandonne ainsi les cours, travaille avec sa mère pour économiser de l’argent. A l’âge de 16 ans, celle-ci quitte sa terre natale australienne pour les Etats-Unis avec comme modèles Tupac et Missy Elliot.

Ce n’est donc pas un hasard si les morceaux les plus réussis et marquants renvoient ainsi à son opiniâtreté. La carrière d’Iggy serait donc la consécration du rêve américain à la sauce australienne. Sur Impossible Is Nothing, telle une pub Nike, Azalea déclare en ce sens : « Focus, keep eyes open victory never sleeps ». L’introduction, Walk The Line, dépeint dans la même optique une jeune femme déterminée que rien n’effraie;  « Never said it was fair, but still I never knew fear »  affirme t’elle avec conviction au début du premier couplet. Efficace et entrainant, le refrain souligne cette même volonté. L’inquiétant I Don’t Need Y’all  dépeint une Iggy Azaela plus acerbe voire même aigrie devant les opportunistes qui tenteraient de profiter de son succès.

Les singles Change Your Life avec son mentor T.I. et Fancy une collaboration avec la Britannique Charlie XCX illustrent ici l’envie d’Azalea de sortir de son univers hip-hop habituel pour une tonalité plutôt pop. Ici encore Iggy apparaît comme une femme qui sait ce qu’elle vaut.

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Si l’Australienne brille sur les morceaux précités, ce n’est malheureusement pas le cas d’autres passages de l’album qui manquent d’originalité et de profondeur. « Goddess » a tout de l’egotrip blasphématoire (?)  revisité récemment par Kanye West (I am God) ainsi qu’Eminem (Rap God). La touche reggae de Lady Patra  jure avec les morceaux plutôt « trap-agressifs » que sont Black Widow et Fuck Love.

A l’image de morceaux comme Rolex et Just Askin’  qui évoquent plus ou moins explicitement sa relation avec A$AP Rocky, The New Classic est un album personnel,  parfois convaincant, parfois fun et dansant. Iggy prouve avec ce premier effort qu’elle est plus qu’une « white chick on tha Pac shit ». Hormis les quelques peu grinçants « New Bitch » et « Goddess », on est loin des stéréotypes strass et paillettes du rap féminin. Sans se vouloir féministe ou trop agressif, l’album d’Iggy Azalea a certes toutes les qualités pour réussir commercialement. Cependant le qualifier de « classique » serait ambitieux voir même présomptueux.

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