Dans la nuit de samedi à dimanche, un détenu biterrois s’est filmé avec son téléphone portable depuis sa cellule.
On n’a jamais autant parlé de l’application Périscope. Après les propos tenus par Serge Aurier ou le cambriolage en live, le réseau social permettant de diffuser en direct ce que l’on filme fait encore l’actualité. Cette fois, c’est un détenu du centre pénitentiaire du Gasquinoy à Béziers (Hérault) qui a utilisé l’application malgré l’interdiction des téléphones portables en prison.
Téléphone et cannabis
Les téléphones circulent derrière les barreaux, leur présence est un secret de polichinelle. Un jeune homme se surnommant Luciano a invité ses followers sur Twitter à se connecter à Périscope. Le détenu filme sa cellule avant de s’attarder sur ce qui ressemble à un joint de cannabis.
EN DIRECT sur #Periscope : Soirée prison bezierssss venezzzzz https://t.co/KkDBqUtEuf
— Luciano (@lucianofamas) February 20, 2016
« On a une chaîne hi-fi, du Coca, j’ai tout ce que tu peux avoir. Hier, j’avais même de l’alcool, c’est pour ça que j’ai des petits yeux. On a du shit » se vante Luciano. Il va plus loin et compare la prison à un célèbre club de vacances « La prison c’est un petit club Med ».
Ce n’est pas la première fois qu’un détenu du Gasquinoy diffuse des images de l’intérieur de la prison. En 2014, photos et vidéos de cellules avaient été publiées sur Facebook. « Le Gasquinoy c’est une véritable passoire » selon Fabrice Caujolle, représentant de l’Ufap Béziers. Ce n’est pas la seule concernée. Fin janvier, un prisonnier de Luynes (Bouches-du-Rhône) s’était aussi filmé grâce à Périscope.
« Il faut les brouiller »
Le manque de surveillants dans les prisons est pointé du doigt. Karim Terki, agent pénitentiaire à Béziers et délégué CGT, ne peut que constater son impuissance : « On a retrouvé des Laguiole et les Opinel ces derniers mois dans les cellules lors des fouilles. Il nous faudrait 10 agents supplémentaires ».
Le nouveau ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a une autre idée : installer des brouilleurs dans les prisons. « Il faut avoir une technologie supplémentaire. Il faut les brouiller » a déclaré le Garde des Sceaux, avant de rappeler que 30 000 appareils avaient été saisis dans les cellules en 2015.
Une enquête ouverte par le parquet de Béziers a permis d’authentifier la vidéo et d’en identifier l’auteur. Il s’agit d’un jeune homme de 22 ans qui purge une peine de 4 ans de prison pour vol aggravé. Il sera jugé mercredi en comparution immédiate pour recel d’un objet irrégulièrement introduit dans un établissement pénitentiaire.
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